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Vu à la télé : Château de cartes
Publié dans El Watan le 21 - 05 - 2015

Aquoi sert un débat public télévisé portant sur les questions politiques, économiques, sociales ou autres s'il n'est pas contradictoire, et, plus grave encore, s'il n'est pas objectif. C'est-à-dire si d'une part les intervenants ne développent pas des arguments et des idées divergents pour permettre aux téléspectateurs d'avoir la réflexion la plus large possible par rapport aux thèmes engagés, et, d'autre part, si les conclusions qui découlent des échanges oratoires sont quasiment programmées pour véhiculer une seule vérité, celle du Pouvoir en place. A quoi donc sert ce genre de concertation médiatique à sens unique si le but recherché est de forger librement les opinions sur des sujets communs, et sur lesquelles s'appuie le mouvement sociétal pour avancer. Il se trouve que l'une des spécialités de la télévision publique est précisément de proposer les plateaux de débat les plus uniformes, ciblés selon l'intérêt du moment, qui ne sont pas faits pour aider la réflexion citoyenne à aiguiser sa propre critique sur les questions cruciales qui se posent à la société. A part quelques concessions «tolérées» lors d'événements politiques exceptionnels comme les élections présidentielles ou législatives, on a rarement vu sur nos écrans étatiques la manifestation d'une vraie expression plurielle, source d'ouverture d'esprit, et porteuse de pensées constructives de la part des invités dont la plupart sont sollicités à partir de leurs accointances politiques ou idéologiques pour délivrer au final le même message.
Ces interlocuteurs venant de divers horizons intellectuels ou politiques, qui ne sont souvent pas réellement représentatifs des secteurs ou des corporations qu'ils sont censés défendre, mais qu'on retrouve quand même comme des «squateurs» patentés des studios pour la bonne cause, ont en réalité une mission singulière à remplir. Face à une actualité qui ne sert pas les visées du système et qui met par conséquent la communication officielle en sérieuse difficulté de crédibilité, les plateaux uniformes de l'Unique sont actionnés pour combler les déséquilibres et répliquer aux assauts de l'opposition. L'offensive du parasitage est ainsi mise en place avec des acteurs qui acceptent sans la moindre gêne, ni le moindre scrupule déontologique d'incarner des rôles de sous-traitants médiatiques désignés pour ânonner des mensonges et essayer de les transformer en vérité incontournable.
On peut citer nombre de ces émissions dites spécialisées, où les orateurs sont pris en flagrant délit de désinformation alors que le sujet sur lequel ils planchent à trait à…l'objectivité. Ils ne se rendent même pas compte qu'ils deviennent ridicules en allant tellement loin dans la recherche obstinée de crédibilisation du système avec, comme dans une partie de poker, des cartes de persuasion qui ne font pas le poids.
Les extrapolations — ou le bluff puisqu'on est dans le jeu — sur les perspectives qui s'offrent au monde médiatique, à la lumière de l'ouverture du champ de l'audiovisuel et de la feuille de route confiée au ministère de la Communication pour domestiquer la presse écrite, n'ont pas manqué au secteur de la presse qui a eu, lui aussi, sa part de concertation unilatérale à partir de débats télévisés où l'essentiel était d'abord de défendre contre vents et marées le discours officiel glorifiant la presse publique et tous les microcosmes qui lui font allégeance, et ensuite de cogner durement au passage sur les organes privés affublés pour la circonstance de tous les maux et rendus responsables de toutes les déviations, voire toutes les dérives.
Mais que pouvait-on attendre d'un plateau d'intervenants qui abondaient dans le même discours démagogique jusqu'à provoquer le dégoût du spectateur qui avait un tant soit peu une petite connaissance sur la réalité de la presse en Algérie, sinon un matraquage en règle contre tous les hommes de presse qui osent franchir les lignes rouges et ne comprennent pas encore que le salut de la corporation passe obligatoirement par la régence étatique.
Alors que la télévision étatique, avec tous les moyens financiers qu'elle absorbe, est de plus en plus désertée par les algériens au profit soit des télés privées nationales qui attendent leur régularisation, ou des chaînes internationales plus compétitives, nos acteurs-studio développent en vase clos, comme s'ils étaient seuls sur le terrain de la communication, les thèses les plus surréalistes sur la nécessité d'avoir, à propos de l'activité télévisuelle, une prédominance absolue du secteur public, en comparaison des pays avancés, sans pour autant lui définir les missions essentielles à remplir.
Entre autres cesser d'être une simple courroie de transmission du pouvoir pour se mettre au service des Algériens, ne plus tronquer de manière absurde les réalités du pays, dire la vérité aux citoyens sans chercher à la maquiller, laisser les journalistes professionnels faire objectivement leur travail d'information, lever les censures qui font de la télévision algérienne contrôlée par le sérail parmi les plus hermétiques du monde.
Aucun des invités des plateaux de l'Unique n'ose parler de ces goulets d'étranglement qui se rapportent tous au diktat politique exercé par le régime. Ils trouvent en revanche le langage facile pour dévaloriser les nouvelles chaînes privées qui tentent, certaines d'entre elles, avec des moyens moins colossaux de sortir de l'ornière de la médiocrité et de la soumission politique. Au niveau de ces chaînes, en tout cas, les débats publics ont plus de résonance avec leur caractère contradictoire et pluraliste. Sur ce plan-là, la télé publique est reléguée aux calendes grecques.
Mais les atteintes à l'expression libre et au droit d'instaurer un travail journalistique indépendant sont étendues à la presse écrite sur le dos de laquelle les experts-maison sont conviés à déverser les pires contrevérités. On ne juge pas selon le mérite qui revient aux journaux dont la ligne éditoriale dérange, mais en fonction du bord auquel on appartient, et là tout devient facile, exécrable. Il aurait pourtant fallu faire participer un représentant de la presse dont l'argumentation diverge pour que le château de cartes mensonger et arrogant s'effrite de lui-même.


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