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El Esnam (Bouira) : Sur les traces de l'embuscade de Tikjda
Publié dans El Watan le 11 - 06 - 2015

C'était l'occasion également de rendre un vibrant hommage au lieutenant Hocini Lahlou, dit Si Lahlou, tombé au champ d'honneur lors de cette opération avec six autres valeureux martyrs. Ce brave officier de l'ALN était né le 19 décembre 1930 à Tavouda, village situé sur les hauteurs de Tazmalt (wilaya de Béjaïa). Il a rejoint les rangs de l'ALN en 1955.
Des dizaines de personnes ont afflué vers l'endroit où a eu lieu l'accrochage. Vieux, jeunes et moins jeunes. Une stèle commémorative y a été érigée depuis mars 2012 pour éterniser la bravoure des combattants de l'ALN. Les témoins ayant participé à cette opération militaire se font rares. L'un d'eux est Baâzouz Ahmed, de son vrai nom Bazouche Hammouche. Il avait sous sa responsabilité quatre jounoud en charge du fusil mitrailleur. C'est lui qui a donné l'ordre à ses soldats d'ouvrir le feu sur la Jeep à bord de laquelle se trouvaient un lieutenant nommé Langot et trois autres soldats français. Du haut de ses 93 ans, il garde encore une mémoire fraîche.
L'histoire remonte jusqu'à un après-midi du 28 mai 1958. Les combattants de l'ALN qui activaient dans cette zone avaient remarqué le déplacement d'un convoi de ravitaillement qui approvisionnait deux à trois fois par semaine à partir de la ville de Bouira l'une des compagnies du 22e Bataillon des chasseurs alpins (BCA) sous le commandement du capitaine Gaston.
C'est ce sinistre bataillon qui signera, le 21 juillet 1961, la mort du colonel Si Salah Zamoum et quelques officiers de la zone 2, wilaya III, notamment le lieutenant Aouchiche Boudjemaâ, le sous-lieutenant Gherbi Chérif, dit «Hadj Reghaoui. Les chefs de compagnie de la Région 2 et 3 de la Wilaya III, Brahim Mouheli et Saïd l'Indochine, après avoir épié pendant plusieurs jours le mouvement du convoi, raconte Ahmed Baâzouz, ont fait appel au groupe de choc de l'ALN commandé par le lieutenant Si Lahlou.
Si Lahlou, héros de Thighzert
«Une embuscade doit être préparée minutieusement des jours auparavant. Rien ne sera laissé au hasard», dit-il. Quand la décision a été prise conjointement par les responsables de l'ALN, tout le monde se trouvait au village d'Ivelvaren, sur les hauteurs de la commune de Saharidj. «Nous y avons passé la nuit, et le lendemain matin nous étions allés au village d'Ath Oualvane. C'est de là que nous avons aperçu une dense fumée. L'armée coloniale a déjà incendié la maison où nous étions la nuit», raconte encore le vieux maquisard. La veille de l'embuscade de Tikjda, le groupe de Si Lahlou et la compagnie de la Région 2 se sont accrochés avec une patrouille de l'armée coloniale à Takhellalt, près de Saharidj. Cela ne les a pas empêchés de poursuivre leur chemin vers Tikjda. Le lendemain, soit le 28 mai 1958, en milieu de journée, les combattants de l'ALN qui étaient près de deux cents éléments avaient pris position.
L'embuscade ne devait pas dépasser vingt minutes. Si Lahlou et quelques jounoud se sont cachés derrière une crête, au lieudit Ldjamaâ N Teghrifine. Le convoi qui est composé de deux camions militaires, un half-track et une Jeep et un avion de type «Piper» qui assurait une couverture aérienne, arrive. Mais il s'arrêta brusquement à quelques mètres avant l'endroit choisi pour l'embuscade. L'avion mouchard a dû découvrir quelque chose. Selon Ahmed Baâzouz, un groupe de six soldats, en formation de combat, se dirigeait vers l'endroit où Si Lahlou et son groupe se cachaient. Ces derniers ont ouvert le feu les premiers.
Les quatre soldats qui étaient à bord de la Jeep furent éliminés à leur tour par le groupe d'Ahmed Baâzouz. Les moudjahiddine ont vite récupéré les armes et les munitions (deux fusils mitrailleurs, un Mat 49, une carabine et une paire de jumelles) et se sont retournés dans leurs cachettes pour échapper aux bombardements des avions qui sont venus en renfort. C'est lors de cet accrochage que le lieutenant Si Lahlou et les six autres combattants de l'ALN qui étaient avec lui ont été tués. Selon un vieil homme qui se trouvait dans les parages lors de l'embuscade, les corps des moudjahidine ont été brûlés le lendemain par le capitaine Gaston, commandant du 22e BCA.
L'épopée d'Izerouel
Les pertes humaines infligées à l'armée coloniale étaient une dizaine de soldats. Pour ce qui est du bilan de l'embuscade, le nombre d'une cinquantaine de soldats de l'armée coloniale tués que l'on a annoncé et même inscrit sur un monument depuis plusieurs décennies a été revu. Le nouveau monument inauguré le 19 mars 2012 constitue une sorte de démenti historique.
Sur l'ancienne stèle érigée depuis de longues années à des centaines de mètres du lieu de l'embuscade est écrit que 56 soldats de l'armée coloniale ont été tués et 18 armes récupérées. La stèle s'y trouve toujours. Mis à part la Jeep et les soldats qui avaient devancé pour sécuriser le convoi, les autres véhicules étaient bien loin du lieu de l'embuscade, souligne-t-on. A la tombée de la nuit, les moudjahidine se sont repliés et ont regagné, le lendemain dans la soirée, la région d'Ighil Hammad, dans la commune de Saharidj.
Dans la matinée du 30 mai, les sentinelles de l'ALN ont aperçu les convois militaires qui affluaient de partout et se dirigeaient vers Ighil Hammad.
Les renforts arrivaient même du versant nord du Djurdjura. Un grand ratissage a été entamé pour cerner les compagnies qui ont fait l'embuscade de Tikjda. L'armée coloniale a mobilisé ses troupes, se souvient encore Ahmed Baâzouz. Le vieux maquisard se rappelle du courage de Saïd l'Indochine et de Brahim Mouheli lors de cette grande bataille qui s'est déroulée à Izerouel, haut lieu histoire, situé à quelques encablures au nord-est de Saharidj. On raconte que l'armée coloniale avec ses avions et parachutistes avait perdu une trentaine de soldats. Un seul moudjahid avait été tué ce jour-là. «C'est la bataille d'Izerouel qui mérite bien un monument.
Après l'embuscade de Tikjda, les accrochages avec l'ennemi se sont poursuivis presque une dizaine de jours», conclut Ahmed Baâzouz, l'un des derniers témoins de ces deux batailles et bien d'autres encore.


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