Les victoires de l'équipe nationale de football ne font pas que des heureux. Au lendemain de chaque confrontation importante des Verts, le risque cardiaque atteint son paroxysme, au point de provoquer des morts dans certains cas. La tonitruante qualification de l'équipe nationale face à l'Angola s'est malheureusement accompagnée de décès et de malaises. Lors du match qualificatif au Mondial contre l'Egypte, le 18 novembre 2009 à Omdurman (Soudan), la Protection civile avait recensé pas moins de 145 victimes de malaise cardiaque. Plus d'une dizaine de morts avaient été enregistrés. Il faut dire que les matchs opposant l'équipe algérienne à ses adversaires, notamment les confrontations avec la sélection égyptienne, déchaînent les passions et font monter l'adrénaline. Certains supporters sont surexcités au point de voir leur cœur lâcher. Des malaises cardiovasculaires ne sont pas à exclure lors de la confrontation de demain. L'importance de l'enjeu de ce match pour le ticket final de la CAN cristallise les angoisses, d'où la nécessité de prendre des précautions afin d'éviter tout risque pouvant causer la mort. Mais comment un match de football peut-il provoquer un arrêt cardiaque ? Pour le professeur Nibouche, cardiologue à l'hôpital Parnet (Hussein Dey), « la cause à effet, dans ce cas de figure, est difficilement vérifiable. Cela n'arrive pas seulement lorsqu'il s'agit d'un match de football. Un accident cardiovasculaire peut être provoqué dans d'autres circonstances ». Le Pr Nibouche a expliqué, par ailleurs, qu'effectivement, « un match de football aux enjeux importants provoque un stress du fait qu'il s'étale dans le temps. Il atteint un paroxysme et la fréquence cardiaque augmente sensiblement chez les sujets à risque comme les hypertendus, les diabétiques et ceux dont le taux de cholestérol est élevé. Dans ce cas précis, le risque d'infarctus du myocarde est imminent ». « Le stress, par définition, est facteur de risque cardiovasculaire. Il est également un élément déclenchant », a-t-il précisé. Il va sans dire que le facteur psychologique est fondamental dans ce genre de situation. Le Pr Nibouche estime qu'« un match de football est précédé par une phase qui prépare l'opinion en multipliant les enjeux d'une compétition footballistique de sorte à augmenter la tension. Donc du coup, le sujet se trouve dans un état psychologique extrêmement stressant ». Que faut-il faire pour éviter des malheurs ? Notre spécialiste préconise, en guise de prévention, de « dédramatiser les choses » en insistant sur le fait qu'un match de football « n'est qu'une rencontre qui se termine au bout d'un moment et il faut faire en sorte qu'elle se termine dans le bonheur et la joie ». Mais dans de telles circonstances, il est difficile de gérer son stress. D'ailleurs, le Pr Nibouche conseille aux sujets à risque de « ne pas consommer de café, de ne pas fumer et d'opter pour des tisanes calmantes ».
