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«Je ne fais pas du cinéma par caprice»
Publié dans El Watan le 16 - 04 - 2016

Après Bienvenue chez les Ch'tis où vous jouiez, voilà Marseille. Besoin de sortir du parisianisme ? D'aller vers la France profonde ? Y a-t-il un lien avec les débats sur l'identité nationale, la reconfiguration des régions ?
Non, je ne vais pas jusque-là. J'aurais bien aimé. Mon film va chercher moins loin que ce que vous pensez. Il se trouve que je ne suis pas un cinéaste qui fait des films régulièrement. J'en fais quand tout d'un coup je sens que j'ai un vrai désir de réaliser. Ce n'est pas une obligation pour moi. Je suis acteur et j'ai assez de travail sur ce plan. J'aime bien de temps en temps me lancer un défi, faire autre chose, casser la routine entre guillemets.
Quand j'ai décidé de réaliser Marseille, il n'y avait pas encore l'histoire des grandes régions. Et je n'ai pas pensé à faire une sorte de match-retour de Bienvenue chez les Ch'tis.
Et puis, je ne suis pas marseillais. Par contre, j'avais envie de raconter une histoire et je voulais qu'elle se passe à Marseille parce que c'est une ville qui me plaît, dans laquelle j'habite régulièrement. Je trouve qu'il y a des choses à y raconter. C'est une ville cosmopolite, une ville qui m'intéresse, m'émeut, me donne plein d'images dans la tête. Si j'avais une maison à Châteauroux, j'aurais peut-être fait Châteauroux.
De par ma vie et mes origines, Marseille me parle. Quand j'y suis, je me sens très bien avec toutes ses différences, ses quartiers populaires, etc. A Paris, je me sens perdu, seul. A Marseille, on n'est pas seul, vous voyez ce que je veux dire.
Mais vous avez conscience qu'en intitulant le film Marseille, vous alliez fatalement attirer sur vous le reproche d'une vision incomplète…
Bien sûr, mais ce film c'est mon Marseille à moi, ma vision de cette ville ou plutôt notre vision car j'ai écrit avec Patrick Bosso qui, lui, est marseillais. La question de ce titre s'est posée jusqu'au bout du film.
Je savais qu'avec ce titre, je risquais de segmenter l'audience du film. On s'est d'ailleurs rendu compte que les entrées en salles se sont faites dans la partie sud de la France, en dessous de Grenoble.
Même à Lille, les gens du Nord, les Ch'tis et tout ça, Marseille ne les intéresse pas. Je pensais le contraire. C'est un risque que j'ai pris et j'en suis conscient. Vous savez, Klapisch a fait un film qui s'appelle Paris et il a fait un Paris à lui. Moi, c'est plus un film sur des Marseillais que sur Marseille.
C'est une histoire qui a une certaine épaisseur humaine, mais on a le sentiment de ne pas sortir de la carte postale de Marseille…
C'est votre avis. Cette histoire, finalement, aurait pu se passer n'importe où. Je m'adosse à Marseille pour la raconter, mais c'est avant tout l'histoire d'un retour aux sources. Il se trouve que Marseille est le bon lieu pour faire ce film parce que ce n'est pas seulement un décor pour moi mais un personnage.
Mais vous avez vu, bien qu'il s'agisse d'une comédie, on vous a tout de suite reproché d'occulter la face obscure de Marseille…
Je laisse ça aux chaînes de télé, à toutes ces émissions où l'on suit pas à pas des brigades de police dans les quartiers difficiles… Ils vont tous à Marseille filmer la BAC (ndlr : brigade anti-criminalité).
Moi, ça ne m'intéresse pas. J'essaie toujours de voir le bon côté des gens et des choses, même dans les quartiers difficiles. Dans le film, je montre une cité, des jeunes qui paraissent un peu menaçants mais qui finalement vont simplement peindre une bouche et des yeux sur une voiture.
C'est ma vision à moi de cette jeunesse parce que je n'ai pas envie de montrer des types avec des kalachnikovs qui trafiquent de la drogue. Ça ne m'intéresse pas et je ne sais pas faire ça.
Je vous assure que quand on écrivait le film, je ne voyais pas ça. J'ai préféré effectivement que ça ressemble à un film plus poétique, plus émouvant et touchant. C'est ma vision…
Vous avez le droit d'avoir la vision que vous voulez…
Je sais que des gens sont très touchés par ce film. Des Marseillais qui ont été plutôt contents que l'on montre un Marseille un peu plus poétique, voilà.
Vous êtes à votre deuxième film en tant que réalisateur. Cet exercice occasionnel pour l'instant, est-ce que vous l'envisagez comme une carrière ?
J'ai déjà deux projets qui sont sur le feu en tant que réalisateur.
Des projets où vous jouez aussi ?
Oui, mais un jour ou l'autre je vais arrêter de jouer. Je serai trop vieux ou…
Mais vous pourrez jouer les rôles de vieux !
(Rires). C'est vrai que jusqu'à présent j'ai toujours été dans mes films parce que ce que je raconte me touche et que j'ai envie de jouer aussi. Quand j'accepte un rôle d'ailleurs, c'est parce que, quelque part, je suis touché par le personnage. Mais peut-être que cela va changer. Pas dans ma prochaine réalisation où je joue aussi (en plus sur quelque chose de très personnel), mais peut-être dans le suivant.
Vous donnez l'impression de tendre vers la comédie à l'italienne dans son côté tragi-comique mais en vous tenant à distance, si on peut dire…
C'est difficile pour moi. Je pense que je vais m'affirmer de film en film. En fait, mon premier film, je l'ai réalisé par curiosité, par défi… Celui-ci, je me suis plus impliqué, même techniquement, dans le choix des cadres, de la lumière, des décors…
En tout cas, il y a une belle image…
Je vous remercie. J'avais envie de faire un film comme çà, très humain, très doux et avec une vraie lumière comme j'aime. Je ne sais pas pour les autres cinéastes, mais il faut prendre le temps de se connaître. Dans mon métier d'acteur, je continue à apprendre. J'espère donc avoir le temps de m'affirmer en tant que réalisateur et de montrer mon cinéma. Je ne fais pas du cinéma par caprice, ça ne m'intéresse pas. J'ai envie d'ajouter ma pierre à l'édifice, comme on dit.
Vous êtes l'un des rares acteurs d'origine maghrébine qui a échappé à ce que j'appelle la malédiction du casting d'origine…
Je pense que physiquement déjà, c'est plus facile pour moi. Je me suis même retrouvé à jouer le père du Petit Nicholas, ce qui est quand même le comble, si je puis dire, pour un acteur d'origine algérienne ! Et je ne vais pas m'arrêter là. Peut-être que je vais jouer un jour François 1er…
Vous avez déjà le collier de barbe…
(Rires). A mes débuts d'acteur, quand les gens voyaient mon nom, ils me dirigeaient vers des rôles d'éducateur de banlieue… Vous n'imaginez pas. Petit à petit, à force de continuer à y croire et de vouloir garder mon identité (je n'ai pas voulu changer de nom et j'ai seulement accepté de couper mon prénom, je m'appelle Kaddour, c'est devenu Kad), je suis arrivé à être reconnu en tant qu'acteur.
Il y a des drames dans ces histoires d'identité. Mon père qui s'appelle Mohamed en a beaucoup souffert. Il y a de telles histoires !
C'est votre rôle dans L'Italien où vous jouiez aux côtés d'Agoumi un Algérien qui se fait passer pour Italien, un film au succès monstre en Algérie par DVD surtout…
Ah bon ? Je ne savais pas. Beaucoup de Maghrébins me parlent de ce film. C'est une histoire qui touche beaucoup les Algériens et les Maghrébins en général.
C'est aussi le film le plus proche de la comédie à l'italienne, de Pain et chocolat surtout…
Exactement. Manfredi se fait passer pour un Suisse allemand, je crois…
Dans L'Italien, vous vous faites passer pour un Italien et dans Marseille, vous êtes Italien. Etes-vous attiré par l'émigration italienne ?
C'est un peu le hasard. Pendant longtemps avec Patrick Bosso, on s'est dit on va faire une famille d'émigrés algériens, pas parce que je suis de père algérien, mais parce qu'à Marseille il y a beaucoup d'émigrés algériens. Mais comme on a beaucoup repris l'histoire de Patrick et de sa famille, on a penché vers l'option italienne. C'est un choix. Mais c'est une façon de parler de tous les déracinés, de ces populations transférées d'un pays vers l'autre.
Votre prochain film est lié à cette thématique ?
Pas du tout. Mais il est encore à l'écriture et il va évoluer. Vous savez, j'ai très envie de raconter un jour l'histoire de mon père qui est assez rocambolesque. Mais un tel projet va prendre beaucoup de temps…
Il y a quelque chose à écrire avec ces Algériens qui, comme mon père, sont arrivés dans les années cinquante. C'est toute une histoire. Maintenant, est-ce que j'en suis capable ?
Je ne sais pas. Pour l'instant, je vais continuer à faire des histoires qui me touchent et me plaisent. Un jour peut-être je ferai une espèce de grand film comme ça.


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