Médecin pneumologue de formation, Houria Menaâ est une artiste-peintre autodidacte. Elle livre sa toute nouvelle collection colorée, composée de trente- quatre tableaux aux moyen et grand formats, réalisés entre 2015 et 2016. L'artiste est connue pour la qualité de ses natures mortes et de ses portraits en particulier. Elle revisite, également, le patrimoine ancestral. A travers la collection présentée, l'œil est tout de suite séduit par cette harmonisation des formes et des couleurs. L'artiste-peintre a ce don de pouvoir maîtriser toutes les techniques picturales, se jouant féeriquement avec ses sujets. Elle rend à la beauté toute sa place. Sa peinture se positionne aux confins de l'art figuratif, du semi-abstrait et du moderne. Elle aime capturer les paysages naturels, notamment ceux de sa ville natale, Guelma. Elle restitue de manière poétique et lumineuse une atmosphère donnée. Quand elle frôle l'abstraction, elle transporte plus d'un dans un monde imaginaire. Elle donne libre cours à une riche palette de couleurs, regorgeant de gaieté et d'espoir. Houria Menaâ s'est de tout temps intéressée à la peinture des autres, mais ce n'est qu'à l'orée des années 1990 qu'elle décide de concrétiser son rêve : celui de s'exprimer à travers un chevalet et une palette. Comme elle le rappelle si bien : «Il faut dire également qu'à cette époque, l'Algérie traversait une époque cruciale et douloureuse à la fois, où les Algériens restaient cloîtrés chez eux par mesure de sécurité.» Elle décide, ainsi, de commencer à faire de petits dessins. Un de ses enfants lui offre, par la suite, un livre de peinture pour parfaire ses connaissances. «J'ai commencé, dit-elle, par de petites natures mortes, mais sans penser que j'allais exposer un jour. D'ailleurs, j'ai mis dix ans avant de commencer à exposer, soit en 2005.Comme mes tableaux ont plu, ils partaient. Cela m'a encouragée à continuer sur cette voie». Le tableau «Tassadit» représente une belle femme kabyle d'un certain âge. Les couleurs sont vives et attirantes. Le bas du tableau est parsemé de formes géométriques fantaisistes. «Hommes bleus» n'est autre que la représentation de deux touareg- enveloppés de blanc- assis autour d'un feu le soir. «El souk» offre un marché imaginaire, où se côtoient des profils et des attraits vestimentaires divers. En effet, dans ce mélange vestimentaire, on retrouve le jean, la jupe, la casquette, le haïk, le hidjab. On aperçoit, en outre, un vendeur de babouches, un marchand de cartes postales, un autre de sacs, ainsi qu'un teinturier. La médina d'Alger est présente avec ses maisons typiques et ses venelles étroites. Des enfants sont affairés à jouer en toute innocence. «Maternité» laisse apparaître une belle femme du Sud-au regard profond-avec tenue et bijoux traditionnels imposants de circonstance. Un bébé est flanqué contre sa poitrine. «Pluriel féminin » est une juxtaposition de portraits de onze femmes, issues de plusieurs régions de l'Algérie. Ces femmes à la beauté ineffable se superposent et se confrontent à la fois. Houria Menaâ a voulu montrer à travers cette œuvre expressive que la femme n'est pas unique, mais plutôt différente. Elle a réussi à regrouper en un seul tableau le caractère pluriel de la femme. Selon elle, la femme n'est pas unique mais différente. La peinture de Houria Menaâ est un condensé de tous les tons, avec toutefois une préférence pour les blues et les blancs, le tout rehaussé d'éclat et de lumière.