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Diagnostic et thérapie
Publié dans El Watan le 13 - 07 - 2016


Préambule
A la veille de mon départ en retraite après 53 ans d'activité dans l'enseignement supérieur à l'université d'Alger puis à l'USTHB, il est de mon devoir de donner mon avis sur l'état actuel de l'enseignement à la faculté de chimie de l'USTHB et de proposer des mesures susceptibles sinon de l'améliorer, du moins d'en corriger les dysfonctionnements. C'est sous la forme d'un rapport destiné aux autorités universitaires, mais également pour information à tous les collègues, que j'ai entrepris d'établir un constat sur la dégradation de la qualité de l'enseignement.
Pour cela, je me suis basé d'abord sur mon expérience personnelle, puis sur celle de tous les responsables pédagogiques des enseignements de tronc commun, de licence et de mastère que j'ai auditionnés un par un, sur l'état de l'enseignement et les causes de sa dégradation. J'ai recueilli leurs suggestions et propositions pour l'amélioration de la qualité de l'enseignement, mais seulement à titre indicatif pour moi, et pour conforter mes convictions.
Il est donc bien entendu qu'aussi bien le constat sur l'état de l'enseignement de la chimie, que les propositions contenues dans ce rapport sont personnelles, et ne sont aucunement le résultat d'un consensus. Un constat et des propositions similaires pourraient être formulés pour les autres disciplines enseignées à l'USTHB, en particulier la physique, la biologie et les sciences de la Terre, permettant, je l'espère, de donner à ce rapport une portée d'un intérêt général pour l'ensemble de l'enseignement supérieur.
J'assume seul et pleinement les conclusions de ce rapport, aussi bien pour le constat établi sur l'état actuel de l'enseignement de la chimie et les causes de sa dégradation, que pour les mesures proposées à court et à moyen termes pour l'amélioration de la situation, en distinguant celles qui relèvent du niveau local (décanat, rectorat), de celles du niveau national (ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, gouvernement).
État actuel et constat de la dégradation de la qualité de l'enseignement
La faculté de chimie a en charge les enseignements du module de chimie de toutes les premières années de l'USTHB (excepté celle de maths-informatique) indiquées ci-dessous, avec leur nombre correspondant d'étudiants pour l'année universitaire 2015-2016 :
– Sciences de la matière (SM) : 8 sections avec un nombre d'étudiants de 1028
– Sciences et technologie (ST) : 33 sections avec un nombre d'étudiants de 4879
– Sciences de la nature et de la vie (SNV) :16 sections avec un nombre d'étudiants de 2905
– Sciences de la Terre et de l'univers (STU)
– STU/géologie : 9 sections avec un nombre d'étudiants de 1372
– STU/GAT : 6 sections avec un nombre d'étudiants de 982
Soit un nombre total d'étudiants de 11 166.
Elle assure la totalité des enseignements de chimie des deux années de la licence de chimie fondamentale, unique licence ouverte cette année universitaire :
2e année : 4 sections avec 14 modules de chimie pour un nombre d'étudiants de 434
3e année : 3 sections avec 13 modules de chimie pour un nombre d'étudiants de 405, soit un nombre total d'étudiants de 839.
Enfin, la faculté de chimie assure la totalité des enseignements de 4 mastères et participe, avec la faculté de physique et de biologie, à l'enseignement d'un mastère professionnel (mastère de criminalistique).
1re année / Nombre d'étudiants : 463
2e année / Nombre d'étudiants : 243
Soit un nombre total d'étudiants de : 706
Total général : 12711

Le premier constat à faire est que le nombre d'étudiants est énorme pour tous les niveaux, notamment pour les premières années. Par ailleurs, le nombre d'étudiants inscrits en mastère est assez proche de celui des étudiants inscrits en licence, alors qu'il devrait être beaucoup plus faible.
L'effectif total des enseignants chargés d'assurer tous ces enseignements se répartit selon les grades, de la manière suivante :
Professeurs 91
Maîtres de conférences A 36
Maîtres de conférences B 38
Maîtres-assistants A 57
Maîtres -assistants B 24
Assistants 01
Total 247
Ainsi, le nombre d'enseignants par rapport aux étudiants est de 1 pour 51, ce qui est bien en dessous du ratio des universités des pays développés
Ce qui est remarquable, c'est la structure du corps enseignant, constitué de 91 professeurs et 36 maîtres de conférences A, soit 127 enseignants de rang magistral, pour seulement 120 enseignants des autres catégories. C'est une pyramide inversée !
Il faut le dire, il y a trop de professeurs à la faculté de chimie.
Les ratios pour les différents grades devraient être approximativement pour 1 professeur : 2 maîtres de conférences A et 6 à 8 maîtres de conférences B et/ou maîtres-assistants. Il y a par contre un nombre insuffisant de maîtres-assistants, puisqu'il est fait appel à de nombreux doctorants (80 vacataires) pour assurer des séances de TD et TP en première année, et même à des enseignants permanents, pour assurer des séances de cours et de TD en heures supplémentaires.
Le coût de l'enseignement est trop élevé au regard des performances.
En effet, quelques professeurs ont la totalité de leur charge horaire (6 h), uniquement sous forme de TD/TP, alors que par ailleurs, il est fait appel à des maîtres de conférences B pour assurer des cours !
Enfin le personnel de soutien (administratif et technique) est composé de 123 agents, dont 51 seulement sont affectés dans les laboratoires.
Il faut le dire, il y a un personnel administratif et de service pléthorique, par rapport au personnel technique (ingénieurs et techniciens) attaché aux laboratoires de travaux pratiques. Les causes du faible niveau de l'enseignement à l'université sont multiples. Il faut distinguer celles qui sont déjà présentes en amont et qui sont donc externes, de celles qui sont propres et internes à l'université.
Causes externes
– Insuffisance de la formation dans l'enseignement secondaire, du fait des programmes non achevés en raison des grèves récurrentes des enseignants ces dernières années, et de l'instauration pour les classes de terminales d'un seuil pour les sujets du baccalauréat. Pour ces deux raisons, le volume de connaissances de l'étudiant entrant à l'université est amputé de l'équivalent de deux années scolaires, d'après une estimation du ministère de l'Education nationale!
– Problème de la maîtrise du français, langue d'enseignement à l'USTHB.
Dès son entrée à l'université, l'étudiant est doublement handicapé, d'une part, par les lacunes dans ses connaissances, et d'autre part, parce qu'il subit pour la première fois de sa vie des cours de mathématiques, physique, chimie et biologie dispensés en français. Cette situation qui prévaut à l'USTHB depuis 1988, soit près d'une trentaine d'année est l'une des principales causes du taux d'échec élevé en première année (60 à 70 %) et de la baisse du niveau de l'enseignement en général.
– Augmentation continue des effectifs étudiants (près de 40 000 actuellement à l'USTHB).
Le nombre d'étudiants inscrits chaque année à l'USTHB est imposé par la tutelle et non par les capacités d'accueil de l'établissement. Il est en constant accroissement ces dernières années, et ne semble plus avoir de limite.
– Stagnation relative des effectifs enseignants
Le recrutement des enseignants ne suit pas l'accroissement du nombre d'étudiants.
– Stagnation des moyens matériels alloués à l'enseignement
Les budgets alloués à l'enseignement et réellement consommés pour l'achat de matériels, produits chimiques, verreries, documentation, etc., sont insuffisants au regard des besoins, et ne suivent pas l'accroissement du nombre d'étudiants.
– La réforme du système de l'enseignement supérieur en 2005, par l'adoption avec beaucoup de retard, mais sans préparation du système LMD, importé pratiquement tel quel de France dans la précipitation, et son application sans aucune conviction quant à son avantage sur l'ancien système.
Pour preuve, il a été laissé lors de l'ouverture du LMD, à l'étudiant nouvellement inscrit à l'université, le choix entre le LMD et l'ancien système, et ce, durant deux années consécutives, entraînant la coexistence des deux systèmes et créant ainsi une situation unique dans le monde.
L'université a eu à gérer les deux systèmes simultanément, jusqu'à l'extinction de l'ancien système durant plusieurs années, soit (2+4 ans) pour la filière DES et (2+5 ans) pour la filière ingénieur. Par ailleurs, aucune disposition transitoire n'a été prévue pour les étudiants ajournés de l'ancien système, ce qui n'a pas manqué de poser des problèmes inextricables pour le règlement de la situation pédagogique de ces derniers.
– Primauté de l'administratif sur le pédagogique
L'administration centrale, devant le nombre croissant d'étudiants a fini par imposer aux universités, et donc aux enseignants en matière de gestion des enseignements et des modalités d'évaluation, le mode de gestion des flux. Sa principale préoccupation est le maintien si possible de l'équilibre entre les entrants et les sortants, et non le maintien de la qualité de l'enseignement.
Pour cela, et le plus souvent sous la pression des étudiants, elle n'hésite pas à régir les modalités d'évaluation qui relèvent normalement des prérogatives des enseignants (cf. arrêtés du 3 novembre 2011). Une cause externe importante : la primauté de l'administratif sur le pédagogique se manifeste dans la non-reconnaissance par la tutelle, de l'autorité et de la responsabilité des enseignants de rang magistral pour la gestion de la pédagogie.
Cette réalité, caractéristique de l'esprit jacobin et de la pratique bureaucratique de l'administration algérienne, a imprégné, depuis la première réforme de l'enseignement supérieur de 1971, les relations entre la tutelle et les enseignants.
Pour ce qui concerne les relations entre la tutelle et les étudiants, elles ont toujours été régies du fait de la hantise des manifestations estudiantines, par une politique et des mesures populistes.
Causes internes
– Absence de rigueur dans la gestion des ressources humaines et des enseignements.
– Affectation des enseignements faite dans l'urgence des rentrées, sans référence aux normes (grade, ancienneté, spécialité…) mais sur la base de vœux, d'arrangements, d'arithmétique de charges, d'emploi du temps, etc.
– Régression progressive, voire disparition, des travaux pratiques, pour des raisons dues au nombre trop important d'étudiants, des moyens matériels qui n'ont pas suivi, mais aussi par manque de motivation et paresse des enseignants vis-à-vis d'un travail non valorisant pour la carrière.
– Délabrement des locaux, mauvais état des tableaux, mauvaise qualité de la craie, bruit et circulation intempestive d'étudiants dans les couloirs.
– Programmes d'enseignement souvent non achevés, du fait du temps pédagogique de l'année universitaire (20 à 26 semaines effectives) réduit surtout à cause du système d'examination (5 à 6 semaines par semestre), de l'absentéisme de certains enseignants et à cause des perturbations (grèves, jours fériés prolongés en particulier à l'occasion des fêtes, pannes de courant… ).
– Non-assiduité des étudiants aux cours magistraux qui sont dévalorisés par rapport aux TD, du fait de la nature du système d'examination, réduit ces dernières années à une épreuve de moyenne durée d'une heure et demie pour un module semestriel comportant trois heures de cours, et une heure et demie de TD.
Les TD prévalent sur les cours, au point où l'on peut caractériser l'USTHB comme une université des TD pour le mode d'examination, et une université du premier semestre pour l'assiduité.
– Absence d'activités de recherche et de mise à jour de la part des enseignants. Le même cours et les mêmes TD sont répétés durant plusieurs années.
– Enfin, l'instauration depuis plusieurs décennies de sujets d'examens communs à toutes les sections, voire des séances de TD communes, constitue un nivellement par le bas et une prime à la médiocrité.
Cette méthode pédagogique populiste est consacrée par la culture égalitariste de la société et par une idéologie populiste. Du point de vue pédagogique, l'instauration de sujets communs à toutes les sections a conduit à la pratique du seuil (el ataba) pour les programmes, comme pour le baccalauréat. En effet, comme pour les réactions chimiques où la réaction la plus lente est celle qui limite la vitesse, pour le taux d'avancement des programmes dans les sections, ce sont les enseignants traînards qui limitent et imposent la partie du programme devant faire l'objet de l'examen.
Bon an mal an, le taux d'avancement des programmes de chimie à l'USTHB varie entre 95 et 75 %, ce qui constitue néanmoins l'un des taux les plus élevés du pays. Le résultat de cette dégradation de la qualité de l'enseignement se traduit par une baisse effro-
yable du niveau des étudiants, ainsi que de celui des enseignants. Il est malheureux de constater, que la majorité des étudiants titulaires d'une licence, sont incapables de rédiger correctement un rapport d'une page dans n'importe quelle langue (français ou arabe), ou de comprendre et d'analyser un texte se rapportant à sa spécialité.
La baisse du niveau des étudiants entraîne inévitablement une baisse du niveau des enseignants. En effet les maîtres-assistants actuellement en exercice ont effectué la totalité de leur cursus dans ce système il y a moins de dix ans et les professeurs il y a moins de vingt ans. De ce fait, il s'ensuit malheureusement que parmi les professeurs titulaires en poste actuellement, il s'en trouve certainement qui n'ont jamais élaboré une seule séance de TD, ni monté une seule manipulation de TP durant leur carrière !
Recommandations pour l'amélioration de la qualité de l'enseignement
Réforme du système éducatif et nouvelle orientation de l'enseignement supérieur
Il est clair que sans la mise en œuvre de la réforme du système éducatif du cycle primaire au cycle secondaire, il est vain d'espérer une élévation substantielle du niveau de l'enseignement supérieur à même de le hisser à celui des pays développés.
Les actions menées et les mesures prises par l'actuelle ministre de l'Education nationale, pour l'amélioration de la qualité de l'enseignement à l'école depuis deux ans, doivent être encouragées et poursuivies. Elles porteront leurs fruits dans une dizaine d'années et contribueront certainement à l'amélioration de la qualité de l'enseignement supérieur.
Par ailleurs, une nouvelle politique d'orientation de l'enseignement supérieur doit être courageusement mise en œuvre par le gouvernement, avec pour objectifs :
-La création et le développement des connaissances et non la délivrance de diplômes ;
-La formation à la recherche et par la recherche scientifique de cadres hautement qualifiés pour l'université et les centres de recherche, ainsi que pour le secteur socio-économique.
Les universités, comme les grandes écoles, doivent former l'élite, ce qui implique une sélection, et donc une limitation du nombre d'étudiants.
Le nombre d'étudiants entrant à l'université doit être déterminé d'abord par les capacités d'accueil et par les besoins de l'université et du secteur socio-économique.
L'USTHB, avec ses infrastructures actuelles, ne devrait pas accueillir plus de 20 000 étudiants.
Le dogme consacrant l'accès à l'université comme un droit pour chaque titulaire du baccalauréat doit être aboli et remplacé par le dogme assurant à chaque titulaire du baccalauréat un droit à une formation académique ou professionnelle, selon son vœu et ses aptitudes. La limitation du nombre d'étudiants à l'université implique évidemment le développement de l'enseignement professionnel, notamment ceux des niveaux 4 et 5, susceptibles d'accueillir les bacheliers pour une formation sanctionnée respectivement par les brevets de technicien (BT) et de technicien supérieur (BTS).
Il est anormal d'avoir dans notre pays plus de 1 500 000 étudiants dans l'enseignement supérieur, alors qu'il n'y a que 700 000 stagiaires et apprentis dans l'enseignement professionnel. Le pays a plus besoin de personnel qualifié que d'«universitaires», terme communément employé pour désigner les diplômés de l'enseignement supérieur. Il est clair qu'en attendant la réalisation de ces deux conditions qui relèvent du long terme (10 à 15 ans), les mesures suivantes relevant du court et moyen termes, prises au niveau des administrations locale et centrale, peuvent contribuer à redresser la situation.
Octroi de moyens matériels et humains suffisants
Tout enseignement a un coût, surtout lorsqu'il s'agit des sciences expérimentales, qui nécessitent des moyens pour les travaux pratiques, indispensables à la compréhension du cours. Il faut chiffrer ce coût par étudiant (salaire des enseignants déduit) et affecter aux facultés les budgets correspondants, en allégeant la réglementation pour que ces budgets puissent être consommés, sinon ce serait inutile, ce qui est souvent le cas.
Il faut absolument réduire le nombre d'étudiants à l'USTHB. Ni les infrastructures actuelles ni les moyens humains et matériels ne permettent d'assurer correctement, ni même de gérer les enseignements dispensés.
Une place pédagogique, ce n'est pas uniquement une table et une chaise pour chaque étudiant, dans une salle ou un amphi équipé d'un tableau noir et même d'un data show. Une place pédagogique doit disposer d'une paillasse avec le matériel et le consommable pour les TP, une place à la bibliothèque avec des ouvrages suffisants, une place au restaurant et un minimum d'espace pour les activités sportives et culturelles.
L'insuffisance des moyens matériels pour les TP a toujours été et devient de plus en plus criante. Le nombre de séances de TP en tronc commun, pour les modules qui en comportent, est au maximum de 5 par semestre, soit deux fois moins qu'il y a cinquante ans !
Mesures d'ordre pédagogique
– Revoir le système LMD en l'adaptant à la réalité du pays.
Conçu pour des universités jouissant d'un minimum d'autonomie et d'un système de gestion souple permettant aux étudiants une réorientation en cas d'échec, il est dans notre pays, compte tenu de la masse d'étudiants et de la lourdeur de la gestion, complètement inopérant.
C'est ainsi que la notion de crédit n'a aucun sens ni aucune utilité, puisqu'il n'y a pas de possibilité de passerelles ou de mobilité.
L'institution des crédits ne fait que compliquer l'évaluation et la progression des étudiants, en créant inutilement des situations souvent inextricables avec le système de dettes.
Sans revenir sur l'adoption du LMD, qui institue un système d'enseignement intéressant sanctionné par un diplôme au bout de 3, 5, 8 ans, il faut le réadapter à la réalité algérienne.
Par ailleurs, il faut le réformer également au niveau des programmes, notamment celui de première année, qui propose une unité «Découverte» et une unité «Transversale», des intitulés aux noms pompeux et aux contenus surréalistes au regard de la situation des nouveaux étudiants, qui ont des difficultés de compréhension et d'écriture de la langue d'enseignement.
Il faut supprimer ces deux unités et les remplacer par une unité consistante d'apprentissage et de perfectionnement de la langue française (écrit et oral) dont l'enseignement doit être dispensé sérieusement et selon les normes, c'est-à-dire avec les laboratoires de langue, car la maîtrise de l'oral et de l'élocution sont aussi importants. Il faut reporter l'enseignement de la langue anglaise en deuxième et troisième années de licence, une fois qu'un minimum de maîtrise de la langue française aura été acquis par les étudiants.
– Aménagement du temps pédagogique
Beaucoup d'efforts ont été accomplis ces dernières années à l'USTHB, par rapport à d'autres universités pour l'aménagement du temps pédagogique. Actuellement, le semestre ne comporte au maximum que 12 semaines effectives d'enseignement au lieu de 15. Il faut diminuer le temps imparti aux examens et veiller à ce que le début des cours ait lieu dès la rentrée, pour le premier semestre, et au lendemain des délibérations, pour le deuxième semestre.
– Suppression des stages de licence
Les stages de licence prévus par le LMD et effectués à la faculté n'ont aucun intérêt et constituent un gâchis. Ils viennent d'ailleurs, à juste titre, d'être supprimés. Seuls les stages effectués dans le secteur économique doivent être obligatoirement assurés, dans le cas où des licences professionnelles sont ouvertes.
– Réhabilitation des TP
Du fait du nombre élevé d'étudiants, et faute de moyens, le nombre de séances de travaux pratiques s'est réduit avec le temps comme une peau de chagrin. Les travaux pratiques prévus normalement dans le programme de certains modules sont purement et simplement supprimés, ce qui n'émeut pas les enseignants, et encore moins l'administration. L'amélioration de la qualité de l'enseignement passe par la réhabilitation des travaux pratiques, qui nécessitent des moyens matériels et humains conséquents.
– Réhabilitation des activités pédagogiques
Il faut remettre les enseignants au travail en luttant efficacement contre l'absentéisme et en instituant pour chaque enseignant, quel que soit son grade, un rapport d'activité annuel pour l'enseignement, dont les modalités de son évaluation pourraient être :
Les rapports d'activité des maîtres-assistants peuvent être évalués par les professeurs ou les maîtres de conférences responsables de modules, ceux des professeurs l'étant par le Conseil pédagogique de département ou le Conseil scientifique de faculté.
Evidemment, cela implique la réhabilitation de l'autorité et de la responsabilité des enseignants de rang magistral en matière de pédagogie, comme il est recommandé ci-dessous.
– Suppression des sujets d'examen communs
Il faut en finir avec les sujets d'examen communs et surtout les séries de TD communes, ce qui restaurera l'indépendance de chaque section. Ce n'est plus un argument pour justifier l'orientation des étudiants, puisque celle-ci se fait déjà sur la base des classements des étudiants dans chaque section, et non sur la base des moyennes.
L'instauration de sujets d'examen communs, et même de séries de TD communes élaborées par un noyau d'enseignants et reconduites d'année en année, favorisent la paresse de la majorité des autres enseignants. Ceci conduit donc au fait qu'un professeur titulaire peut n'avoir jamais eu à élaborer un seul exercice ni monté un seul TP dans sa carrière !
Il peut être permis aux enseignants responsables de sections de décider de s'associer par affinité en petits groupes de 3 ou 4 pour faire des sujets d'examen communs, car ce n'est que dans ces conditions que la participation de chacun est effective. La promotion des enseignants au grade de maître de conférences A, et surtout de professeur, doit tenir compte de la contribution du candidat à l'amélioration de la qualité de l'enseignement.
– Revoir le système d'examination
Il est impératif d'abroger les arrêtés n°712 du 3 novembre 2011, les articles portant sur l'évaluation des étudiants dans le système LMD, notamment ceux concernant :
– La compensation entre semestres.
– La généralisation du passage avec dette de la première année à la deuxième avec 30 crédits.
– L'autorisation du redoublement, qui permet à l'étudiant d'obtenir sa licence en 6 ans au lieu de 3.
– La valorisation des unités découvertes, et autres aux dépens des unités fondamentales.
-La suppression de la note éliminatoire qui était de 5/20.
Il faut absolument rétablir la note éliminatoire dans chaque module pour obliger l'étudiant à ne négliger aucune matière.
Sans revenir au système d'évaluation instauré lors de la première réforme de l'enseignement supérieur, il est recommandé de maintenir une seule épreuve écrite par semestre, mais plus consistante, d'une durée de 2h sinon même de 3 h. L'examen de rattrapage, tel qu'il est organisé actuellement, juste après l'épreuve de fin semestre, ne doit être permis qu'aux étudiants ajournés ayant obtenu une note supérieure à 7/20. Pour les autres, il est inutile et peut conduire si l'étudiant est dans la zone de rachat, à l'indulgence voire à la compromission lors des délibérations du jury.
– Evaluation correcte des étudiants en TP.
Il faut en finir avec l'attribution de notes de complaisance pour les TP comprises généralement entre 13 et 16, et attribuées souvent sans qu'un examen en bonne et due forme soit organisé. Les coefficients des modules de TP doivent être ajustés au cas par cas, en fonction du nombre et de la consistance des TP réellement effectués durant l'année et de la nature de leur évaluation.
– Dépôt du sujet d'examen au service de la scolarité de la faculté
Il doit être fait obligation aux enseignants de déposer, après l'examen dont ils ont la charge, une copie signée et datée du sujet au service de la scolarité de la faculté. Cela permettra d'avoir une trace des sujets proposés et constituera en quelque sorte l'équivalent du dépôt légal comme cela est exigé par les bibliothèques.
– Affichage de la correction de l'examen avec le barème
Il doit être fait obligation aux enseignants de procéder à l'affichage à l'intention de leurs étudiants, de la correction de l'examen avec le barème, dans un souci de transparence et pour que ces derniers puissent s'auto-évaluer. Les séances de réceptions des étudiants après l'affichage des résultats ne devraient alors concerner qu'une minorité d'étudiants s'estimant lésés et non tous les étudiants de la section venant prendre connaissance de la correction et pour beaucoup profiter pour chicaner sur la note attribuée.
– Création de licences professionnelles
Une seule licence de chimie fondamentale est actuellement ouverte à la faculté de chimie avec 4 sections en 2e année et 3 sections en 3e année. Cette licence a pour finalité la préparation d'un mastère. Elle ne permet pas directement une insertion dans le monde du travail. C'est la raison avancée pour justifier l'accès au mastère à tous les titulaires de la licence, ce qui a conduit au fil des années et avec l'accroissement du nombre des étudiants à un effectif de près de 140 étudiants pour le mastère de Chimie du médicament et pour celui mastère d'Analyse et de contrôle. La faculté de chimie détient ainsi le record mondial du nombre d'étudiants inscrits à un même mastère !
Il est urgent de mettre fin à cette situation, en limitant, d'une part, le nombre d'étudiants en chimie, donc le nombre d'étudiants en première année à l'USTHB, et en diversifiant, d'autre part, l'offre de formation par l'ouverture de licences professionnelles. Celles-ci ne peuvent être créées qu'à la demande du secteur économique avec une offre de postes de stage. Malheureusement, ce dernier n'a jamais formulé d'une manière précise ses besoins en formation de techniciens supérieurs, formation équivalente à la licence dans le système LMD (bac + 3).
Compte tenu des moyens humains dont elle dispose et de son expérience, la faculté de chimie pourrait ouvrir immédiatement de sa propre initiative, une licence d'analyse et contrôle physico-chimique à finalité professionnelle, réhabilitant ainsi la formation de techniciens supérieurs, telle qu'elle était dispensée avec succès par l'Ecole de chimie de la faculté des sciences d'Alger, puis par l'ITS de l'USTHB.
Les étudiants diplômés pourront être immédiatement opérationnels dans le secteur économique et accéder ainsi à un emploi, compte tenu de l'incontournable besoin en matière d'analyse et de contrôle exigé par les diverses réglementations.
A l'issue de sa formation, le titulaire de cette licence devra être en mesure d'exécuter (et non de concevoir), les méthodes d'analyse et de contrôle mises au point et validées dans son entreprise. Après les deux premières années communes à l'actuelle licence de chimie fondamentale, les deux semestres de la troisième année seraient consacrés à des enseignements de chimie analytique orientés vers l'apprentissage des méthodes d'analyse et de contrôle, permettant à l'étudiant d'être immédiatement opérationnel en qualité de technicien supérieur dans un laboratoire d'analyse et de contrôle.
Deux options relevant des deux domaines disciplinaires de la chimie analytique (l'analyse organique et l'analyse inorganique) peuvent être créées pour répondre aux besoins des divers secteurs économiques.
– Analyse et contrôle dans l'industrie pharmaceutique, cosmétique et agroalimentaire (analyse organique)
– Analyse et contrôle dans l'industrie minière, les matériaux de construction et la métallurgie (analyse inorganique)
Les deux options peuvent avoir en commun le premier semestre de la troisième année. Il serait consacré à l'exposé succinct des principes des différentes méthodes physiques d'analyse par exemple.
Le deuxième semestre comporterait l'enseignement spécialisé supporté par des travaux pratiques consistants. Pour cela, des moyens sont nécessaires et doivent être disponibles avant l'ouverture de la filière. Par ailleurs, un stage obligatoire d'une quinzaine de jours devrait être organisé, de préférence dans une entreprise, si non à la faculté de chimie.
L'effectif total des étudiants ne devrait pas dépasser la cinquantaine pour le premier semestre, pour se répartir en deux groupes de 25 étudiants au deuxième semestre.
La création d'une licence d'analyse et de contrôle physico-chimique est d'autant plus nécessaire et justifiée que cette spécialité ne fait pas partie des offres de formation de la branche chimie industrielle, dispensées par les instituts relevant du ministère de la Formation professionnelle. Les seules spécialités actuellement ouvertes sont consacrées au contrôle qualité des matières plastiques, verres, peintures, colle et vernis.
– Mastères avec un effectif maximum de 30 étudiants
Comme pour les licences professionnelles, l'ouverture de mastères professionnels ne peut se faire qu'à la demande du secteur, comme cela a été le cas pour le mastère de criminalistique qui dispose des moyens nécessaires.
Il faut conserver au mastère professionnel sa finalité, celle de former un personnel spécialisé en mesure d'assurer l'encadrement dans l'entreprise.
Le mastère professionnel ne doit en aucune façon conduire à la formation doctorale.
La faculté de chimie doit continuer à ouvrir des mastères académiques ayant pour vocation la formation doctorale, dans chaque domaine et spécialité dans lesquels elle dispose de moyens humains et matériels suffisants.
Dans l'immédiat, les mastères suivants peuvent être ouverts en remplacement ou révision de ceux actuellement en cours :
-Mastère de synthèse organique et d'analyse (en remplacement de chimie du médicament).
-Mastère de chimie inorganique moléculaire et du solide (en remplacement de matériaux).
-Mastère de catalyse et de chimie des surfaces (nouveau mastère)
– Mastère de chimie physique et théorique (nouveau mastère).
– Mastère de chimie macromoléculaire (mastère actuel).
Il est évident que pour assurer un enseignement de qualité, surtout l'encadrement des mémoires, le nombre d'étudiants dans chaque mastère doit être au maximum d'une trentaine. Il est urgent d'en finir avec les mémoires réalisés en binômes.
Pour cela il faut en finir avec l'accès de tous les étudiants titulaires de la licence de chimie fondamentale au mastère. Au slogan «Master pour tous» doit se substituer le slogan «Master pour les meilleurs».
Les titulaires de la licence non admis au mastère devront trouver un emploi par leurs propres moyens, de la même manière que les titulaires du mastère non admis à une formation doctorale. L'université n'a pas pour prérogative de régler le problème de l'emploi.
Mesures d'ordre structurel
– Suppression des départements actuels
Il est de notoriété publique que les départements actuels, créés sur la base des post-graduations ouvertes dans les années quatre-vingt, et organisés en rapport avec l'activité de recherche, n'ont qu'une fonction administrative et constituent un obstacle supplémentaire entre les enseignants et le vice-doyen chargé de la Post graduation. Il faut les redéployer en fonction de l'activité pédagogique.
L'activité de recherche, quant à elle, reste structurée et gérée par les laboratoires, avec pour la gestion des doctorants, la tutelle administrative du vice-doyen chargé de la post-graduation,
Les quatre départements traditionnels actuels, devraient être remplacés par les trois départements suivants :
– Département des troncs communs
– Département des licences
– Département des mastères
placés sous l'autorité du vice-doyen chargé de la scolarité et assistés chacun, par un Conseil pédagogique de département (CPD), remplaçant l'actuel CSD.
Il n'est nul besoin d'attendre un nouveau texte portant statut de l'université, pour remplacer les départements actuels par de nouveaux départements. Les textes actuels régissant le fonctionnement des départements et des CSD peuvent êtres appliqués.
-Département des troncs communs constitué d'un chef de département assisté de 4 adjoints responsables chacun d'un tronc commun (ST, SM, SNV, STU), membres de droit du CPD.
-Département des licences constitué d'un chef de département assisté d'autant d'adjoints qu'il y a de licences, ainsi que d'un CPD.
-Département des mastères constitué d'un chef de département, assisté des responsables de chaque mastère, membres de droit du CPD.
-Réhabilitation de l'autorité des enseignants du corps magistral.
Comme dans tous les pays du monde, les enseignements doivent être sous la responsabilité des professeurs ou des maîtres de conférences A.
Dans chaque département, il faudrait créer des unités pédagogiques, prévues d'ailleurs par les textes. Des professeurs officiellement nommés, comme responsables d'unités pédagogiques et investis d'une réelle autorité, doivent gérer le suivi des enseignements (coordination entre les sections, avancement des cours et des TD, assiduité des enseignants etc.)
– Concours national pour les professeurs
Comme dans la plus part des pays du monde, les postes de professeur doivent être mis en concours au niveau national. Chaque université ouvre un nombre de postes, correspondant à ses besoins dans les différentes spécialités, et auxquels pourraient se porter candidats tous les maîtres de conférences éligibles à cette promotion.
Cela évitera l'inflation de professeurs dans les grandes universités telles que l'USTHB, et la pénurie dans d'autres, notamment celles de l'intérieur du pays.
– Révision des statuts particuliers des enseignants-chercheurs
L'entrée en vigueur depuis une dizaine d'années de la réforme LMD implique une révision des statuts particuliers des enseignants-chercheurs.
La démultiplication du nombre de corps ne correspond pas aux fonctions. En fait trois corps d'enseignants suffiraient pour assurer les différents enseignements (cours, TD, TP). La promotion d'un corps à un autre doit être subordonnée à une production scientifique et pédagogique, et non à l'ancienneté dans le corps.
Le premier corps est celui des maîtres-assistants titulaires du doctorat LMD, qui doit être requis pour l'accès à la fonction d'enseignant du supérieur.
Les maîtres-assistants sont chargés des travaux pratiques et des travaux dirigés.
Le deuxième corps constitué d'une seule classe serait celui des maîtres de conférences. L'accès à ce grade a lieu pour les maîtres-assistants uniquement après l'habilitation à diriger des recherches.
Les maîtres de conférences sont chargés de l'enseignement de cours, accessoirement de TD en licence et mastère, ainsi que de l'encadrement de mémoires de mastère et de doctorat.
Le dernier corps, celui des professeurs recrutés parmi les maîtres de conférences par concours national après un minimum de 5 ans sur titre et travaux. Les professeurs sont chargés de l'enseignement de cours, de la responsabilité pédagogique et de l'encadrement des doctorants, de l'élaboration des programmes, de l'évaluation des polycopiés, etc. Il serait souhaitable de créer deux classes de professeurs B et A afin d'encourager les professeurs à persévérer dans l'activité de recherche, et dans l'exercice des responsabilités pédagogiques.
Mesures diverses
– Lutte contre la fraude et le plagiat
La fraude et le plagiat, lors des examens et des travaux personnels des étudiants ont pris des proportions inadmissibles ces dernières années à l'université. Hérités du cycle secondaire, la fraude et le plagiat trouvent ainsi un prolongement à l'université chez beaucoup d'étudiants, pour lesquels ces pratiques sont «normales».
Il est impératif d'éradiquer ces pratiques, il y va de la crédibilité et de la valeur des diplômes délivrés. Dans ce domaine la tolérance zéro doit être de mise, ce qui implique aussi bien de la part des enseignants que des autorités universitaires, d'assumer chacun ses responsabilités, les premiers en traduisant systématiquement les fraudeurs et plagiaires devant les conseils de discipline, les seconds en appliquant avec rigueur, les sanctions prévues dans le règlement intérieur.
– Respect de l'éthique et de la déontologie
Le respect de l'éthique et de la déontologie universitaire, notamment en ce qui concerne les rapports entre enseignants d'une part, et entre enseignants et étudiants d'autre part, doit être imposé par les autorités universitaires qui doivent en donner l'exemple dans la pratique quotidienne, et non en se délestant de cette responsabilité sur les commissions d'éthique et de déontologie qui n'ont aucun pouvoir de sanction.
L'absence ou la rareté des sanctions envers les enseignants ayant commis d'une manière avérée des actes répréhensibles (plagiat, favoritisme, harcèlement, violence verbale et physique….) relèvent presque de la tradition universitaire. Cette situation favorise l'impunité et ternit l'image de l'université. La réglementation en vigueur en matière de sanction envers les enseignants, devrait être appliquée avec la même rigueur que celle envers les étudiants.
– Suppression du tutorat
Le tutorat tel qu'il a été instauré par les textes n'a jamais été opérationnel. Par contre il faut rappeler aux enseignants leur obligation de recevoir les étudiants, non seulement après les examens, ce qui se fait actuellement, mais surtout au courant de l'année pour leur prodiguer des conseils et les orienter dans leurs études.
– Interdiction de recevoir les parents d'étudiants
L'inscription à l'université émancipe les étudiants qui sont généralement majeurs juridiquement. Rien ne justifie donc l'intervention de leurs parents pour ce qui concerne leur scolarité. Il faut tout simplement interdire l'accès de la faculté aux parents d'étudiants, exception faite pour certains événements, tels que les soutenances de thèse ou les manifestations culturelles.
– Aménagement d'une salle de travail pour les enseignants à la faculté de chimie
Certains enseignants de la faculté de chimie ne font partie d'aucun laboratoire de recherche. Ils ne disposent donc à la Faculté, d'aucun espace de travail en dehors de la partie de la bibliothèque située devant la banque de prêt. Une salle de travail plus spacieuse et disposant de microordinateurs avec une connexion internet, devrait être aménagée à leur intention.
– Organiser l'accès des étudiants à la faculté de chimie, surtout en période post examen, pour éviter le défilé des cohortes d'étudiants dans les couloirs. Pour peu qu'une volonté politique au niveau des plus hautes autorités existe, la mise en œuvre de ces recommandations peut permettre de redresser rapidement la situation, contribuer à moyen terme à l'amélioration de l'enseignement supérieur, et à long terme à la réhabilitation du prestige de l'université.+


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