Décriée depuis belle lurette, la gestion, ou plutôt la non-gestion, de la commune de Sétif a, pour le moins, intrigué le wali, Nacer Maskri. Pour connaître les raisons du marasme frappant de plein fouet le cadre de vie de l'une des plus grandes agglomérations du pays, le chef de l'exécutif local ordonne, nous dit-on, un audit des finances de la municipalité. Le contrôle fait ressortir qu'une grande cagnotte d'une valeur de 199 milliards de centimes «sommeillait» dans les caisses de l'institution précitée depuis 2006. C'est-à-dire, durant plus de deux mandats. L'«oubli» des élus, n'ayant jamais établi un bilan de fin de mandat ou rendu compte à leurs milliers d'électeurs, a porté un sacré coup à d'innombrables opérations d'une incontestable utilité publique. L'amélioration urbaine de nombreux quartiers délabrés, l'entretien des routes de bon nombre d'artères et boulevards, l'installation de feux tricolores, la réfection de l'éclairage public défaillant dans divers coins de la ville, la réalisation d'aires de jeu et de structures sportives (la salle omnisports de Gaoua, pour l'illustration), et l'aménagement de la forêt récréative de Oued Bousselam, pour ne citer que ces points, ont été non seulement renvoyés aux calendes grecques, mais devront désormais coûter les yeux de la tête au Trésor public, contraint une nouvelle fois, de subir l'onéreuse actualisation des prix. Afin de sauver la mise, de nombreuses opérations vont être, nous dit-on, lancées par l'actuelle équipe, n'ayant pas fait mieux que les précédentes.