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L'ancienne République du Rif en ébullition
Publié dans El Watan le 12 - 04 - 2017

Comme à chaque fois, l'épicentre de la protesta est la ville d'Al Hoceima, dont les habitants ont manifesté régulièrement ces derniers mois contre l'«injustice», la «marginalisation» et la «répression policière». Munis de portraits de Mouhcine Fikri, le vendeur de poisson broyé dans une benne à ordures le 28 octobre 2016 sous le regard complice d'un agent de l'ordre public qui voulait lui saisir sa maigre marchandise, ils étaient dimanche des dizaines de milliers à participer à la «Marche des linceuls pour la vie» à laquelle avait appelé un groupe d'activistes locaux pour exiger la libération des militants de la société civile détenus dans les différentes geôles du royaume pour avoir dénoncé l'impunité et «demandé le droit d'avoir des droits».
Jusque-là, les pouvoirs publics marocains n'ont répondu que par la répression aux revendications des habitants du Rif. Cette attitude a visiblement créé une fracture entre les Rifains et Rabat puisque de plus en plus de personnes ne se contentent plus de mettre en avant des revendications sociales. Avec le temps, leur contestation paraît s'être politisée. Preuve en est, ils se disent aujourd'hui persuadés que la solution à leurs problèmes réside dans la proclamation par leur région de son autonomie, ou voire même de son indépendance comme avait eu à le faire, durant les années 1920, le militant anticolonialiste et héros maghrébin, Abdelkrim El Khattabi.

El Khattabi, héros des jeunes
De nombreux manifestants ont d'ailleurs brandi à l'occasion de la «Marche des linceuls pour la vie» des drapeaux de la République du Rif et des portraits géants de son fondateur. Abdelkrim El Khattabi avait proclamé, en 1922, la République confédérée des tribus du Rif. Cette République avait eu un impact crucial sur l'opinion internationale car c'était la première République issue d'une guerre de décolonisation au XXe siècle. Il avait créé un Parlement constitué des chefs de tribu qui avait voté un gouvernement. Imprégné des idéaux de progrès et de républicanisme, Abdelkrim El Khattabi s'était distingué en promulguant des réformes des plus modernes. Lâché par le sultan Moulay Youssef, Abdelkrim El Khattabi et la République du Rif ne résisteront cependant pas aux assauts répétés des troupes du maréchal Pétain.
Très présents sur les réseaux sociaux, les militants de la société civile marocaine originaires de la région œuvrent désormais ouvertement en faveur d'un statut particulier pour le Rif.
Devant la crainte d'un embrasement général, le roi Mohammed VI n'a cette fois pas envoyé à Al Hoceima ses policiers pour réprimer la population. Il a préféré y dépêcher son tout nouveau ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, afin de tenter de ramener le calme. Sur place, M. Laftit s'est toutefois contenté de mettre en avant l'engagement de l'Etat à «poursuivre son approche de développement», tout en critiquant sans les nommer ceux qui «œuvrent à exploiter les mouvements de protestation» qu'a connus la région, dans le but, a-t-il dit, «d'alimenter des situations de tensions sociale et politique».
Et il semble bien que ce n'était pas là le genre de discours qu'attendaient les animateurs du mouvement de protestation. Pour beaucoup d'activistes, il s'agissait de «promesses vagues tintées de menaces». Désappointés par cette première sortie de Abdelouafi Laftit, ils ont averti qu'ils n'arrêteront leur protesta qu'une fois leurs revendications satisfaites.
Et outre «la sanction des auteurs de la mort de Mouhcine Fikri» et la libération de leurs camarades emprisonnés, ils réclament la non-militarisation de la sécurité régionale et la satisfaction d'une longue liste de revendications sociales et politiques du mouvement citoyen. Autant dire que le roi Mohammed VI et Adelouafi Laftit ont beaucoup de pain sur la planche.


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