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L'urgence d'un débat économique sur les entreprises
Publié dans El Watan le 03 - 09 - 2017

C'est bien de cela qu'il est aujourd'hui question pour une sortie de crise et préparer une étape nouvelle autour de ce nouveau projet économique et social de l'Algérie afin de faire face à l'évolution des mutations mondiales économiques. En effet, nous sommes un pays aux portes de l'Occident et au cœur de l'Afrique et du Maghreb dans la perspective d'un véritable développement harmonieux dans le nouveau monde d'aujourd'hui bâti sur la compétitivité et l'intelligentsia.
L'Algérie, c'est un territoire de 2 381 741 km2, le plus vaste d'Afrique et qui fait cinq fois le territoire français, et enfin un grand pays de matières premières qui peut sans problème développer son industrie de transformation, mais qui est demeuré toujours enfermée dans l'économie de rente qui fait vivre l'Algérien et fait fonctionner le pays que sur l'économie d'entreprise, qui œuvre au développement d'un modèle de croissance intégré et fondé sur quatre facteurs structurants : le savoir, le capital, le travail et la production pour développer un système économique pérenne, performant et concurrentiel, qui participe effectivement au développement durable du pays.
Par, en premier, créer la richesse, l'emploi et d'ouvrir de grandes perspectives pour les jeunes, la qualité et le prix du produit qu'elle met sur le marché national et à l'international, par la diminution du taux de chômage, par l'investissement productif, par l'innovation, par sa capacité à être compétitive pour que notre pays puisse bénéficier d'une envergure internationale de production et d'exportation, et enfin, génératrice d'impôts qui sont investis sous forme de biens publics pour conforter le budget de la nation, par le progrès économique.
Cela me semble primordial à souligner, car parler de l'économie algérienne dans le contexte actuel de la crise pétrolière et budgétaire qui secoue le pays, c'est inévitablement soulever l'heure de vérité pour l'après-pétrole et la forte étatisation de notre système économique et financier, devant lequel se dressent trois principaux problèmes menaçants : le premier, c'est le système économique administré qui ne permet pas de planifier l'étape de l'après-pétrole, le second, celui de la gestion des finances publiques marquées par une gouvernance fortement rentière basée notamment sur les cours du baril de pétrole, où l'Etat ne profite que très peu de ses entreprises et le troisième, c'est celui du capital humain, la richesse de demain est encore un objectif lointain, comme nous le verrons dans les lignes qui suivent.
C'est dire le long chemin à parcourir qui attend le nouveau gouvernement Ouyahia appelé, notamment, à mettre en œuvre l'organisation de l'administration, de l'économie et l'approfondissement des réformes afin de mettre de l'ordre dans notre système de gouvernance publique et économique pour améliorer la gestion des ressources du pays et sortir de la confusion dans les rôles et les responsabilités entre l'Etat, l'entreprise et le marché et l'assainissement de la gestion du pays pour que la croissance économique doit être l'œuvre des investisseurs et des entreprises industrielles par une grande ouverture sur une économie mixte.
Car, à y regarder de près, la balance commerciale et la balance de paiements hors hydrocarbures sont largement déficitaires. Ainsi, on se rend bien compte que l'économie algérienne reste gérée à tous les niveaux via la dépense publique qui constitue aujourd'hui un sérieux handicap pour atténuer les effets de la chute des prix du baril de pétrole sur les marchés mondiaux. En plus de cela, il y a ces maux qui nous rongent, tels que la crise morale, la bureaucratie lourde, l'évasion fiscale, les transferts illicites de capitaux …
En effet, l'Algérie n'a pas encore atteint son indépendance économique en dehors des hydrocarbures : près de 75% de la population algérienne vit aujourd'hui de l'argent du pétrole ; de ce fait, notre pays n'a pas d'autres alternatives en mesure de prévenir la crise énergétique qui menace aujourd'hui les finances publiques de l'Algérie qui restent en liaison avec l'évolution du prix du baril de pétrole sur les marchés mondiaux en l'absence d'une politique industrielle d'intégration, alors que l'Algérie est un grand pays riche en matières premières, qui peut sans problème développer son industrie de transformation.
On ne peut qu'être inquiet pour l'avenir économique de notre pays, vu le constat particulièrement sévère aujourd'hui au regard de la structure actuelle de l'économie algérienne qui reste fort dominée par les personnes physiques qui représentent près de 91% activant dans le commerce et les services et 9% en tant que personnes morales (sociétés) et de surcroît le commerce de l'informel et l'importation ont pris du poids et commencent à constituer une menace de plus en plus lourde dans le financement de l'économie nationale et qui représentent respectivement près de 45% du PIB et 70% des besoins du pays.
Ce qui entrave la bonne gouvernance économique et financière du pays. Bref, ce qui impose un nouveau regard sur la gouvernance et la gestion des entreprises dans la mesure où ces données statistiques révèlent une véritable préoccupation de l'heure au regard de la structure économique et commerciale du pays qui expose une économie mono-exportatrice et structurellement importatrice, où nos entreprises et nos banques cultivent toujours l'attitude étatiste qui est devenue une problématique majeure en Algérie.
Rien n'est donc changé dans le sens de s'affranchir de notre forte dépendance aux hydrocarbures et de notre option à l'économie de marché qui reste un secteur encore en retard par rapport aux pays dits émergents, car nos entreprises sont encore loin d'être efficientes et adaptées à la réalité des marchés, d'ouverture et insuffisamment cernées au niveau managérial et sécurité juridique contribuant à l'intérêt grandissant envers les investisseurs (IDE), les actionnaires et les banquiers dans une économie de marché.
Dans ce contexte, on vit dans une culture politique selon laquelle l'économie c'est l'Etat, alors que nous sommes dans une économie de marché ; c'est ainsi donc qu'il n'est pas normal que l'Etat continue à intervenir à la place de l'entreprise dans la mesure où nos entreprises et nos banques continuent à évoluer avec le marché intérieur tiré par la dépense publique et près de 90% des crédits destinés aux entreprises proviennent des banques publiques, en plus des subventions, des exonérations fiscales et parafiscales, et des assainissements financiers répétitifs.
Ainsi, l'Algérie n'est pas encore entrée dans une vraie économie de marché et, encore moins, dans un concept managérial industriel. A tel point qu'aujourd'hui, gérer nos entreprises sans contraintes et sans l'aide de l'Etat est devenu un sérieux problème pour nos chefs d'entreprise.
Oui, ni le gestionnaire, ni l'entrepreneur, encore moins le collectif des travailleurs n'ont encore acquis la culture et l'esprit d'entreprise pour une meilleure intégration de nos entreprises dans l'économie de marché. Les conseils d'administration doivent exercer leur métier de manager plus attaché à l'esprit d'entreprise et par conséquent augmenter leur pouvoir d'action économique et financier dans l'économie nationale et à l'international.
Pourtant, tous les pays ayant atteint aujourd'hui un haut niveau de développement économique et social ont reconnu la nécessité et l'intérêt grandissant d'une économie de marché qui œuvre au développement économique des entreprises et la lutte contre la bureaucratie et la corruption. Ainsi, se pose la question de savoir que valent réellement nos entreprises dans l'économie de marché et leur contribution à l'économie nationale ? En effet, il en ressort ainsi autant de questions qui reviennent aujourd'hui en surface.
D'une part, l'économie algérienne entame aujourd'hui sa 28e année de libéralisme économique ; notre économie demeure imparfaite et petite dans un environnement générateur d'un climat des affaires bureaucratique étouffant à l'heure où l'économie d'aujourd'hui est celle d'un monde globalisé, si l'on sait que l'Algérie reste aujourd'hui un pays avec une législation économique et financière surchargée et instable tantôt de droit public, tantôt de droit privé, ce qui a affaibli l'économie, les stratégies et les performances de nos entreprises.
Ceci dit, l'économie ne se décrète pas, elle se crée et se développe avec le propre de l'homme, c'est dire que l'Algérie n'a pas besoin aujourd'hui d'un code d'investissement, mais d'une véritable révolution pour nos entreprises conçues sur le droit privé (droit des sociétés), adapté à l'initiative et à l'action qui libère les entreprises ou les investisseurs pour l'initiative entrepreneuriale se basant sur les règles et les mécanismes du marché pour conquérir les espaces géoéconomiques qui reposent notamment sur les marchés, le droit commercial, le droit civil consacrant la prééminence de l'économique et la liberté d'entreprendre sur le juridique et le fiscal Pourquoi ?
Parce que l'entreprise est soumise à une responsabilité économique, d'où la nécessaire révision du code du commerce et du code civil, ce qui suppose aussi la création d'un tribunal du commerce. L'édification d'un droit commercial en droit des sociétés, une refonte incontournable pour donner une grande place à l'investisseur, à l'entreprise et enfin, garantir une sécurité juridique, économique et financière dans une économie de marché prônant la liberté d'action et d'initiative.
D'autre part, l'entreprise algérienne n'a visiblement pas encore apporté le changement espéré par rapport aux visions de la rente pétro-gazière, et surtout une alternative pour une économie diversifiée hors hydrocarbures. Pour l'instant, nos entreprises ne sont pas encore l'œuvre du professionnalisme, notamment vivantes et dynamiques dans le processus des stratégies de croissance et de développement économique pour hisser l'économie nationale au niveau de ses potentialités et ses atouts pour plusieurs facteurs : tout d'abord, nos entreprises ne sont ni entrepreneuriales ou encore technologiques, laissant apparaître un besoin de pas moins de 2 millions d'entreprises de taille PME/PMI pour faire face aux retombées de la crise énergétique mondiale qui n'est pas près de s'arrêter compte tenu de la nouvelle stratégie des marchés géostratégiques, plongeant aujourd'hui le pays dans de sombres crises socioéconomiques et financières qui se posent en termes d'urgences telles que la croissance, l'investissement productif, les finances publiques, le pétrole, la fiscalité, la retraite, le chômage, l' informel, la dépréciation du dinar et du pouvoir d'achat, l'inflation.
La monnaie nationale reste dépendante à 90% de la rente pétro-gazière, l'assiette de la fiscalité ordinaire est demeurée très petite dont sa part contributive est à moins de 50% dans la structure budgétaire de l'Etat qui est essentiellement soutenue par l'Impôt sur les revenus des salariés (IRG).
Faible contribution du secteur productif au PIB, soit 5% avec un taux d'intégration de 15%, l'agriculture ne contribue qu'à hauteur de 10% du PIB, les exportations hors hydrocarbures n'arrivent pas à dépasser les 2 milliards de dollars/an, très peu d'entreprises arrivent à investir et à créer de l'emploi durable, la productivité du travail par heure de travail est en moyenne de 6 dollars en Algérie contre 12 dollars en Tunisie, très peu d'entreprises s'intéressent à la recherche, à la formation et aux mécanismes de la finance en économie de l'entreprise à voir les entreprises privées qui sont organisées pour la plupart en SARL et sont gérées dans le style de management familial où elles n'accordent que peu d'attention particulière à la distinction entre la famille et l'entreprise et les entreprises publiques restant encore dépendantes de la propriété de l'Etat comme actionnaire unique et des tutelles administratives.
Dès lors, la question qui se pose est la suivante : nos entreprises privées peuvent-elles être éligibles à ouvrir leur capital social ? L'autre point important, c'est le gaspillage des ressources humaines où les motivations de notre élite intellectuelle et de nos cadres d'entreprises ont été détruites durant ces trois dernières décennies, et sans pour autant qu'on évalue les ressources humaines, facteur premier de la richesse d'un pays en tant que capital pour notre économie. En effet, un nombre important de compétences s'est vu contraint de partir en retraite avant l'âge légal (60 ans) ou carrément quitter le pays en raison de leur marginalisation.
Pourquoi ? Parce que confrontés à des contraintes majeures pour imposer leurs idées et défendre leurs tâches et responsabilités, nos élites et cadres de haut niveau tombent souvent dans l'opposition et deviennent un problème pour les dirigeants économiques, ce qui a élevé le niveau de démobilisation dans le travail et le départ volontaire ou anticipé. Sans compter le manque d'égard et cet esprit : «nul n'est indispensable». Le capital humain, la richesse de demain, est encore un objectif lointain et l'appel aux compétences se fait de moins en moins. Selon les statistiques, près de 260 000 de nos cerveaux et cadres de haut niveau auraient en effet quitté le pays depuis le début des années 1980 pour s'installer à l'étranger.
En revanche, au plan macroéconomique, il y a effectivement d'importantes améliorations dans les investissements collectifs et les infrastructures faits par l'Etat. Des efforts salutaires dont pas moins de 800 milliards de dollars, soit environ quatre fois le PIB du pays, et en moyenne 50 milliards de dollars, soit 70% environ de nos recettes annuelles, ont été consacrés à la réalisation de nos plans de relance entre 2000-2015 et qui ont grandement contribué à régler les problèmes des citoyens et à améliorer leur niveau de vie.
Un engagement de patriotisme économique qui n'a pas permis pour autant à l'entreprise de s'intégrer dans le développement de l'économie puisqu'il reste beaucoup d'efforts pour créer de vrais agents économiques pour être les garants de notre développement économique futur, la clé de la politique budgétaire de l'après-pétrole. Voilà donc esquissée d'une manière générale notre approche pour que notre pays puisse se développer et disposerait suffisamment d'atouts de richesses et de technologies.


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