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Au plaisir de l'écran
Publié dans El Watan le 14 - 10 - 2017

D'abord par l'indéniable qualité du documentaire-fiction Enquête au paradis (2016) de Merzak Allouache, vision cauchemardesque du monde contaminé par de sinistres graines radicalistes. Ensuite par le bon travail de Karim Moussaoui dans son long métrage de fiction, En attendant les hirondelles (2017), vision habile et romanesque à la fois, à travers trois récits d'une réalité algérienne qui regorgent d'espoir, de peur et d'émotion. Cette œuvre avait été sélectionnée dans la section «Un Certain Regard» du dernier Festival de Cannes, ce qui constitue déjà une reconnaissance importante.
Enfin, le grand prix (Bayard d'Or) de la première œuvre a été attribué au film algérien Les Bienheureux (2017) de Sofia Djama. C'est une œuvre séduisante, fort réjouissante dans sa mise en scène et le jeu des acteurs mais aussi, par certains aspects, triste et véhémente. Il s'agit du sombre échec d'une génération (ou plutôt d'une partie de celle-ci) qui sort d'une période tragique, la décennie noire, avec un fardeau très lourd à porter et qui ne sait pas quoi faire pour s'en libérer. L'échec est grand surtout dans la situation des fils, car le système d'éducation a subi un coup fatal. On les voit dans le film livrés à une attente angoissée de ce qu'ils vont devenir. Les voix de leurs parents, les bruits du monde, rien ne semble pouvoir les rassurer. On les voit se diriger vers la rupture, tels des dissidents qui n'en sont pas.
Ce très beau film de Sofia Djama est à mille lieues sinon aux antipodes de certains de nos films «militants» et «héroïques» médiocrement réalisés et qui se retrouvent dans leurs boîtes sans aucun public. Les Bienheureux, avec Nadia Kaci, Sami Bouadjila, Lyna Khoudri, adopte d'emblée le ton lucide et désespéré de personnages algérois qui nous ressemblent. Des gens très contemporains, très modernes qui ne manquent de rien, qui ne se privent de rien mais ne sont absolument sûrs de rien. La situation du pays leur fait honte. L'avenir de leurs enfants les hante. Certes, ce ne sont pas des enfants affamés du tiers-monde qu'on voit à la télévision. Mais il est sûr que leur univers débouchera sur rien. Etudier à l'étranger devient le seul rêve d'une mère pour son fils. Y a-t-il, malgré tout, une certaine espérance ? La police sur la route, la nuit, est clémente. A Alger, les nuits sont très gaies parfois, on boit, on danse, on s'amuse.
Pour s'amuser aussi ou pour agacer ses parents, un beau jeune homme exhibe ses tatouages de versets coraniques et aime écouter à fond les Beatles ou les Pink Floyd. On est plongé dans le film de Sofia Djama et on sent qu'elle a réussi son coup d'essai. Elle montre mais ne juge pas, ne dénonce pas. Le personnage de Fériel est attachant, voire inoubliable. Il est interprété par la splendide Lyna
Khoudri qui a décroché un prix prestigieux à la Mostra de Venise, section Orizonte. Férial est une jeune Algérienne moderne, libre, qui porte un héritage lourd : une mère disparue dans des conditions tragiques, un père choqué et totalement absent, physiquement présent mais traumatisé et silencieux. C'est Férial, l'intrigue de ce film. C'est elle l'énigme. Et pourtant, elle est pleine d'enthousiasme et de joie. On voudrait que cette belle plante soit heureuse toute sa vie. Hchicha Talba M3icha ! (Une petite herbe qui ne demande qu'à vivre) comme le dit l'adage populaire.
A Namur, dans la riche programmation que présente le festival, le cinéma maghrébin n'était pas aux abonnés absents et l'on pouvait aussi voir des films tunisiens et marocains. Signalons donc ici Volubilis (2017) de Faouzi Bensaïdi, réalisateur marocain bien connu. Son film, qui a été sélectionné aux Venice Days, l'équivalent à la Mostra de la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes, relate une histoire d'amour en critiquant les effets du libéralisme sauvage.
Que devient la dignité des êtres humains dans un tel système ainsi que leurs sentiments ? Voilà la réflexion que nous invite à avoir le cinéaste à partir de ses deux personnages principaux aux revenus modestes mais à l'amour immense. La cinéaste tunisienne, Khaouter Ben Hania, toujours prête à en découdre avec le machisme et qui avait déjà défrayé la chronique avec Le Challat de Tunis (2015), réapparaît cette fois avec un nouveau long métrage de fiction : La Belle et la Meute (2017).
Sélectionné dans la section «Un Certain Regard» au dernier Festival de Cannes, ce film a reçu un prix de l'association de la Semaine du Son pour la qualité excellente de sa bande sonore. C'est une œuvre choc qui relate la nuit terrible d'une Tunisoise victime d'un viol. Autre cinéaste tunisienne, Sarra Abidi a présenté sa première œuvre de fiction, un long métrage émouvant sur un vieux couple du sud tunisien dont le fils a émigré clandestinement après la chute de Ben Ali et dont ils sont sans nouvelles. Le film se déroule dans des décors arides de la région où le revenu principal semble être le trafic de «Benzine» (essence) qui donne son titre au long métrage.
Les débuts du cinéma sont à eux seuls un cinéma. Moment enivrant que de se plonger dans cette époque pionnière où la technique se mettait au service de l'art. C'est ce que proposait Lumière !, le film de Thierry Frémaux, personnage incontournable du cinéma mondial puisqu'il est à la fois le directeur de l'Institut Lumière de Lyon et le délégué général du Festival de Cannes.
Cette œuvre particulière qui s'appuie sur la restauration de 150 films des frères Lumière, à l'aube du cinéma, a fait l'objet d'une mise en forme originale. Les vieilles images bénéficient d'un rajeunissement à travers la rigueur et l'humour en voix-off de Thierry Frémaux. Ce film apparaît comme un musée vivant et étonnant du septième art. Plusieurs projections destinées aux étudiants de l'Université de Namur, qui avaient priorité, leur ont permis d'ailleurs de se noyer avec bonheur dans l'histoire du cinéma qui, à Namur ou ailleurs, n'en finit pas de nous étonner.


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