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La Nuit des Idées : Lumineuses pour la littérature africaine
Publié dans El Watan le 30 - 01 - 2018

Initiée en 2016 par Laurent Fabius, ancien ministre des Affaires étrangères et du Développement international, la troisième édition de la Nuit des idées s'est déroulée dans plus de 70 pays, donnant lieu à de nombreuses manifestations autour d'une même thématique: «L'imagination au pouvoir».
Et ce, entre projections, débats, expositions, tables rondes, lectures et concerts qui seront au programme de cette nuit du penser-ensemble. Parmi les brillantes idées de cet événement culte, «idéologique» culturellement parlant, figure celle ouvrant une boîte à idées et non pas de Pandore.
C'est au 48 bd Sidi Yahia, à Hydra, à Alger, à la salle de conférences l'Agora, de la librairie la plus courue des espaces livresque, l'Arbre à dire, que les idées fusaient et fourmillaient autour du thème «Nouvelles écritures pour une nouvelle Afrique». Une table ronde, une table des matières… grises, voire des éminences grises, de la littérature du continent africain et notamment maghrébine et algérienne.
«Ne plus subir le regard paternaliste de l'Occident»
La romancière algérienne, Maïssa Bey (Au commencement était la mer, Surtout ne te retourne pas, Hizya…), qui n'est plus à présenter, l'écrivain guinéen, Tierno Monénembo, (prix Renaudot 2008), et Benaouda Lebdai, professeur de littérature africaine, et Amina Bekkat, animant la modération.
Et ce, en présence d'un aréopage constitué d'éditeurs, d'universitaires, de férus de culture africaine, notamment de Monseigneur Henri Tessier, ou encore Marie-Ann Yemsi, commissaire de la Biennale africaine de la photographie et consultante, venue spécialement depuis Paris pour cette nuit «idéale», dédiée, ici, à l'Afrique. A propos de l'hypothétique idée de renouveau et autre renouvellement de l'Afrique en matière cursive, Maïssa Bey tranche, intraitable avec la litanie de substantifs composés du préfixe «re» : «Renouveler les idées.
Je ne réfléchis pas. Je suis beaucoup plus dans l'intuition, la spontanéité…Mais le questionnement demeure…
Le fait du progrès ou de la progression qui m'interpellent… Là, j'ai entamé l'écriture de trois romans simultanément. 50, 100 pages chacun. Et puis, j'ai tout arrêté, pour aller vers un texte plus actuel. Vers l'urgence.
Ce n'est pas un questionnement philosophique. Il s'agit d'aller vers des choses essentielles… Ce n'est pas prémédité… Pourquoi aller vers l'analogie avec les autres ? Je ne situe pas à cette confrontation. Je ne veux plus avoir à subir le regard (paternaliste) de l'Occident… La modernité est un thème essentiel en Afrique… »
Et de déplorer : «Et puis, des morts (migrants africains) dans les mers et les déserts, à quoi servent-elles?». C'est sûr, Maïssa Bey est dans le questionnaire convoquant l'entendement humain. Tierno Monémenbo, qui vient de publier le frais émoulu roman intitulé Bled, paru aux éditions Apic (janvier 2018), n'était pas dépaysé – il a vécu et enseigné plusieurs années en Algérie, à Tiaret et Batna – proposera de «changer les idées»… reçues.
«C'est l'exil qui a fait de moi un écrivain…»
«La fausse idée est que l'Afrique vit son imaginaire et l'imagination des autres. Avec l'avènement d'internet et des nouvelles technologies, le temps (facteur) n'est plus le même. L'Afrique est en déphasage, en décalage… Nous sommes en retard. Mais pas absents de la modernité. On est obligés de nous redéfinir. Les migrants africains sont les Ulysse des temps modernes…
Il est temps de gérer notre mémoire. Comment restituer la mémoire perdue. Il est temps aussi pour les historiens de se pencher sur l'Afrique. Il faut décoloniser l'imaginaire. Restituer l'histoire, notamment récente. Travailler dessus sérieusement…». Interrogé quant à un éventuel retour à Conakry, Tierno Monénembo répliquera tout de go: «Je ne peux plus vivre quelque part.
Je suis devenu multiple. J'ai fui mon pays, la Guinée, pour le Sénégal. J'ai parcouru 150 km à pied. Les premiers réfugiés sont les Africains en Afrique. C'est l'exil qui a fait de moi un écrivain…».
Benaouda Lebdai est pour la «ré-écriture» de l'Afrique et son renouvellement : «Il faut recréer l'Afrique moderne. Nous vivons dans un monde, un siècle d'inimitié. L'Afrique est en dehors du temps. L'Afrique vit une contradiction.
C'est l'un des continents les plus riches. Mais la pauvreté est endémique. Les enfants de l'Afrique veulent partir vers l'Europe. Il faut la replacer dans le courant de l'histoire. Ce ne sont pas de vains mots sonnant creux et des vœux pieux. Ecrire, réécrire, repenser les humanités de l'Afrique. La thématique de migration est devenue omniprésente dans celle africaine et universelle… L'idée ? C'est de créer des villages (villes au Sahara)… »


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