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Cimetière en vie
Publié dans El Watan le 31 - 03 - 2018

En effet, le film de Yasmine Chouikh a reçu une avalanche d'éloges dès son avant-première à Alger. La réalisatrice fait un choix artistique audacieux, celui d'abandonner l'impératif de vraisemblance et de se concentrer sur la cohérence de sa fable, sur les couleurs de son univers.
En guise d'univers, le cimetière de Sidi Boulekbour, quelque part à l'ouest du pays, à en croire l'accent des dialogues. Le film a été tourné sur les hauteurs de Mostaganem, mais rien ne permet de situer les lieux dans le film, si ce n'est la beauté du site, entre la montagne et la mer. Ici la vie et la mort sont voisines.
Tout commence par une ziara au mausolée de Sidi Boulekbour (ou le saint des tombes). Parmi la foule hétéroclite et joviale, Joher (Djamila Arras) vient seule pour retrouver la tombe de sa sœur, qui avait quitté un mari violent pour vivre à Sidi Boulekbour et y mourir.
Joher elle-même ne traîne plus que les décombres d'une vie en ruine, et son seul projet est d'organiser sa mort. Pour ce faire, elle demande à Ali, dit «le fossoyeur», (Djilali Boudjemaâ) de préparer chaque détail de son inhumation. Dans le voisinage de la mort, c'est l'amour que rencontrent les deux personnages.
Si les courses dans l'herbe et autres batifolages peuvent paraître sur-joués et théâtraux, l'ensemble sonne juste, tant le choix de la théâtralité est clair dès le début du film. Les personnages sont plutôt typés avec Djeloul (Mohamed Takiret), en amoureux transi de la belle Nassima (Imen Noel) aux allures de bohémienne, ou encore la fascinante symétrie entre Mohamed Belbakriti en imam «old school», nourri d'islam populaire, et l'apprenti businessman Amine (Mehdi Moulay), qui veut se lancer dans l'assurance-obsèques. La réalisatrice joue d'une étrange ressemblance entre les interprètes de ces deux personnages qu'apparemment tout oppose.
Le film se déroule au rythme des événements cycliques qui ponctuent la «vie» du cimetière, entre ziara, waâda, lavage mortuaire, creusement des fosses, chaulage des tombes…
Tout le film a lieu à l'intérieur du cimetière, à l'exception d'une sortie en mer et d'une virée en moto de Ali et Joher, digne des comédies à l'italienne. Sur un ton aigre-doux, le film avance sur la crête entre comique et tragique. Les questions du rapport à la mort (donc à la vie), de la place de la femme dans la société, des tabous face à l'amour, du pouvoir corrupteur de l'argent… sont toutes traitées de façon allusive et souvent symbolique.
Jusqu'à la fin des temps n'est pas un film social au sens réaliste du terme. Le long métrage tient le cap de la fiction durant 90 minutes. Le temps et l'espace n'y sont pas très précisément indiqués et Sidi Boulekbour est un monde à part. Dans la veine de l'excellent La citadelle, de Mohamed Chouikh, le film de sa fille Yasmine Chouikh use de la richesse symbolique de la culture populaire pour y critiquer, de l'intérieur, les excès de la mentalité patriarcale. Un film qui fait rêver et réfléchir.


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