Prononcé en avril 2018, le licenciement abusif de huit cadres et d'un agent d'exécution (chauffeur), du centre d'études et de réalisation en urbanisme (URBA) de Sétif, a été annulé par la chambre sociale du tribunal de Sétif. Dans son jugement définitif du 3 décembre 2018, la justice somme la direction de l'Urbas à procéder à la réintégration des «congédiés», confortés par l'appareil judiciaire et la préservation de tous les acquis des plaignants, se trouvant dans l'expectative. Puisque la décision de la justice bute contre une fin de non-recevoir de l'Urbas tournant clairement le dos au verdict. Pour preuve, l'exécution du jugement confié le 18/12/2018 à un huissier de justice n'a pas obtenu le résultat escompté. Devant le refus de la direction de l'Urbas, l'auxiliaire de justice établit le 6 janvier 2019, un procès-verbal mentionnant le refus catégorique de l'Urbas à réintégrer les licenciés, en possession pourtant d'une décision de justice. Faisant dans les deux poids, deux mesures, l'administration de l'Urbas accepte le payement des frais d'exécution du jugement, mais appose un niet catégorique à la réintégration des «exclus», ne réclamant ni plus ni moins que l'application des lois de la République ignorées une nouvelle fois par des responsables ne mesurant pas l'ampleur des préjudices financiers causés à leur institution. «En tournant carrément le dos à la décision de justice, la direction de l'Urbas accentue la déprime de huit familles. Face à l'obstination de notre employeur, nous sommes dans l'obligation, une fois de plus, d'étaler notre calvaire sur la voie publique. Nous interpellons le wali de Sétif, ainsi que les responsables de la cour et du tribunal de Sétif pour qu'ils mettent un terme à cette injustice et nous rétablissent dans nos droits», ont souligné les concernés. Pour rappel, les plaignants ont été mis à la porte pour avoir pris part, l'année dernière, à une grève, à l'instar de 36 autres travailleurs de l'Urbas, épinglée par la justice pour avoir procédé à un licenciement abusif en contradiction avec son règlement intérieur. Ne pouvant se placer au-dessus des lois, la direction de l'Urbas va-t-elle revoir sa copie ? La question est posée.