Le fleuve de la colère sort de son lit pour le sixième vendredi consécutif à Sétif où la protestation ne faiblit pas. «Machiavel, le pouvoir, qui excelle dans la ruse, fait actuellement dans la politique du ‘‘pas à pas'' prônée par la France coloniale. Après le 5e mandat, il décide l'annulation des élections et le prolongement du 4e. Devant le niet du peuple, il nous ressort la carte du 102 qui l'arrange. A travers son entêtement, le système cherchant sans nul doute le pourrissement ne montre aucune volonté d'aller vers une sortie de crise. Les intérêts suprêmes de la nation, c'est le cadet de ses soucis», soulignent de jeunes étudiants questionnés par El Watan. Se joignant à la discussion un sexagénaire ironisera : «Le pouvoir qui a échoué dans sa tentative visant à diviser pour pérenniser un règne finissant a, paradoxalement, réussi à cimenter l'unité des Algériens regroupés sous la bannière de l'emblème national. Je suis à la fois heureux et ravi de voir notre belle et grande jeunesse brandir l'étendard pour lequel Ben M'hidi, Zighoud, Abane et Ben Boulaïd se sont sacrifiés.» Et pour enfoncer le clou, le vieux sage actualise et reformule une célèbre expression de Messali s'adressant à Ferhat Abbas : «Le pouvoir ne te donnera rien. Il ne cédera qu'à la force et ne te donnera que ce qu'on lui arrachera.» La formule n'a besoin d'aucun commentaire.