Des marches imposantes et plus importantes que celles de vendredi dernier ont eu lieu hier au chef-lieu de wilaya et dans d'autres communes. Les mêmes mots d'ordre ont prédominé au sein de la marée humaine dont on pouvait entendre les cris à plusieurs centaines de mètres à la ronde. C'est une fin de non-recevoir qui a été donc opposée par les Chélifiens à la récente proposition du chef de l'ANP relative à l'application de l'article 102 de la Constitution et de toutes celles qui l'ont précédée. Pour eux, c'est tout le système de Bouteflika qui doit partir et laisser la place à de nouveaux dirigeants politiques qui seront choisis par le peuple et lui seul. C'est pourquoi, les slogans scandés convergeaient tous vers la même exigence, à savoir le départ immédiat du chef de l'Etat et de tout le personnel politique. «Nous ne voulons ni de Bouteflika, ni de Bensalah, ni de Bedoui, ni de Lamamra», ont crié les manifestants qui ont battu le pavé sous un soleil de plomb. Même les familles de la ville de Chlef étaient au rendez-vous pour revendiquer le changement immédiat du système en place qui a, selon elles, ruiné le pays. Les victimes du terrorisme, longtemps «effacées» ont également rejoint le mouvement de protestation, en dénonçant «leur marginalisation et leur exclusion sociale» par le régime de Bouteflika. C'est dire que toutes les couches de la société se sont rappropriées la rue pour exprimer unanimement leur ras-le-bol et leur rejet du pouvoir en place depuis 20 ans.