A quelques jours seulement du coup d'envoi de la 32e édition de la Coupe d'Afrique des Nations de football, la Confédération africaine de football s'est vue contrainte d'annoncer la reprogrammation de la finale retour de la Ligue des champions entre l'Espérance de Tunis et le Wydad de Casablanca après le scandale ayant entaché ce match disputé vendredi dernier à Radès, près de Tunis. C'est ce qu'a indiqué le communiqué diffusé par le site de l'instance suprême du football africain, mercredi en fin de journée. Le comité exécutif de la CAF, réuni à Paris, avait estimé dans son communiqué que «les conditions de jeu et de sécurité n'étaient pas réunies lors du match retour de la finale de la Ligue de champions de la CAF, empêchant le match d'arriver à son terme. En conséquence, le match retour devra être rejoué sur un terrain en dehors du territoire tunisien.» Le résultat du match aller (1-1) sera conservé. Le club de l'Espérance devra restituer le trophée continental et les médailles. La finale retour aura lieu après le déroulement de la Coupe d'Afrique des Nations. Le match retour s'était achevé dans une grande pagaille. Après l'ouverture du score pour les Tunisiens par l'intermédiaire de Youcef Belaïli (42'), Walid El Karti a égalisé au profit du Wydad, mais l'arbitre de la partie, le Gambien Bakary Gassama, n'a pas validé le but pour une position de hors-jeu finalement inexistante. VAR Défectueux Les joueurs marocains ont réclamé du referee de s'en remettre au VAR. Manque de bol, ce dernier était… en panne. Après des palabres et quelques échauffourées et une attente d'une heure et demie d'interruption, l'arbitre a décidé d'arrêter la partie avec la consécration de l'équipe de l'Espérance de Tunis. La CAF a confirmé, par la suite, dans un de ses tweets, la victoire de l'EST. Mais cette fin de match en queue de poisson a fortement écorché encore plus l'image de la Confédération africaine de football. Du coup, l'instance du Malgache Ahmad Ahmad s'est vu obligée de «revoir sa copie» en reprogrammant la finale. Cette décision, si elle n'a pas manqué de ravir les Marocains après le sentiment d'injustice du match aller, elle a irrité au plus haut point les Tunisiens. Même le Premier ministre tunisien s'est mêlé à l'«affaire» en déclarant dans un tweet : «Nous ne braderons pas les droits de l'Espérance Sportive de Tunis ni ceux de n'importe quelle autre équipe tunisienne», tout en déplorant la farce de la CAF et saluant par là même le service de sécurité tunisien. Ahmad Ahmad Interrogé Comme un malheur n'arrive jamais seul, le président de la CAF, Ahmad Ahmad, et à travers lui tout le continent africain, a subi une autre humiliation. Il a été interpellé, hier vers les coups de 8h30, à Paris, à l'hôtel Berri. Il devait être entendu par les services de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, comme l'avait annoncé Jeune Afrique avant que l'information ne soit confirmée par la FIFA. Si cette dernière a mentionné qu'Ahmad Ahmad était interrogé par les autorités françaises pour des «allégations liées à son mandat de la CAF», la Fédération internationale assure ne pas connaître «les détails» de l'enquête, même si certains évoquent la rupture de contrat unilatérale avec l'équipementier Puma. Elu le 16 mars 2017 à la tête de Confédération africaine en remplacement de l'«éternel» Issa Hayatou, le Malgache peine à gérer l'instance continentale de football. La CAF ne brille désormais que par la succession de ses… scandales.
