C'est comme ça, il y a des destins que l'on croirait gribouillés à la va-vite sur un bout de table, et d'autres, qui semblent être écrits proprement sur une grande feuille toute blanche. Il y a 18 ans, Zahia D. naît dans un petit village perdu d'Algérie, où son destin de femme au foyer est plus ou moins tracé. Très tôt, elle découvre sa sexualité et dans le même temps, la face obscure de l'humanité. A 10 ans, cause difficultés socioéconomiques, elle part en France avec sa famille, fuyant l'ex-colonie pour rejoindre la métropole. Là-bas, très tôt aussi, Zahia D. s'entraperçoit de la notion de délit de faciès et comprend que le chômage est une maladie sexuellement transmissible. Dans le même temps, arrivée à maturité, elle réalise aussi que son corps est une arme redoutable qui dépasse les problématiques algéro-françaises. Elle passe en blonde, s'injecte quelques pointures et entame une carrière dans la prostitution. Hasard de l'histoire, elle se retrouve empaquetée dans le cadre d'une partie de sport collectif comme cadeau d'anniversaire pour un joueur de football, Franck Ribery, qui consomme l'offrande mais se retrouve confronté à de graves problèmes avec sa femme, elle-même algérienne, qu'il a épousée après s'être converti à l'Islam. Tous les bons ingrédients pour faire un film à succès sont là, football, argent, sexe, religion, misère, harraga, relations algéro-françaises et scandales médiatiques. Un historien pervers pourrait par contre faire cette lecture ; après les affres de la colonisation, l'Algérie gagne sa guerre contre la France. Quelques décennies plus tard, ayant une équipe de football moins bonne que celle de son ennemi, elle oblige un joueur français à se convertir à l'Islam pour épouser une Algérienne et à payer 1000 euros pour passer la nuit avec une autre Algérienne. Le ministère des Moudjahidine devrait penser à décorer Zahia D.