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Est-il sérieux de parler encore de football professionnel en Algérie ?
Publié dans El Watan le 29 - 09 - 2019

En introduction de cette modeste contribution, je vais aborder avec une grande envie la belle génération du football algérien riche en événements d'une autre époque qui mérite d'être évoquée parce qu'elle a marqué le monde footballistique et un pan de l'histoire du sport franco-algérien durant l'épreuve de la lutte de Libération nationale qui a fièrement hissé l'emblème national lors des compétitions sportives internationales.
Ne dit-on pas que Ferhat Abbas, alors président du gouvernement GPRA, dit un jour que l'équipe FLN a fait avancer la Révolution algérienne de dix ans.
En effet, le 13 avril 1958, l'incroyable histoire de la première équipe nationale d'Algérie de football, quand 11 footballeurs professionnels algériens évoluant en France dans des clubs de première Division, dont certains étaient même pressentis pour faire partie de l'équipe nationale française appelée à participer à la Coupe du monde de 1958 en Suède, ont décidé de quitter le territoire français clandestinement pour rejoindre Tunis sous la conduite et la direction de Mohamed Boumezrag, le fondateur de l'équipe du FLN, natif d'El Asnam, aujourd'hui Chlef, où il fut désigné par la suite Directeur technique et entraîneur de l'équipe FLN où siégeait le Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA).
Alors que rien n'inquiétait ces sportifs tout comme ils ne manquaient de rien en France, à cette époque, le football n'était pas une affaire de business comme aujourd'hui, mais nos footballeurs se comportaient en véritables professionnels. En effet, cette équipe de footballeurs, militant pour l'indépendance de l'Algérie, accomplira exploit sur exploit au fil de 83 rencontres entre mai 1958 et décembre 1961.
Elle a remporté 57 victoires, concédé 14 nuls et 12 défaites. Depuis l'indépendance, il y a 37 ans (16 juin 1982), en Espagne (pays organisateur de la Coupe du monde), une date inoubliable pour le football algérien, l'Algérie réalise l'une des plus grosses surprises de l'histoire du Mondial en battant l'Allemagne (RFA) sur le score 2 à 1, et remporté la Coupe d'Afrique des nations en 1990, vainqueur de la Coupe afro-asiatique des nations en 1991.
L'Algérie avait participé au Mondial en 1982 et 1986, quand l'Afrique n'avait que droit à deux représentants, deux médailles d'or, l'une aux Jeux méditerranéens en 1975, l'autre aux Jeux africains en 1978 et plusieurs fois qualifiée à la phase finale de la CAN, classée 3e en 1984, 1988 et 4e en 1982, et ce, avec peu de moyens et d'avantages pécuniaires ou autres comparativement à aujourd'hui.
Ce sont les fruits d'un dur travail de performance et de formation de haut niveau mené successivement par Mekhloufi, Zouba, Soukhane, Maouche, Saadane, Khalef, Kermali, Lemoui, Tikanouine, Rogov, K. Feiroud, Khabatou, Ibrir… qui ont contribué grandement à l'essor du football algérien post-indépendance et au développement des valeurs éthiques et morales sportives.
Ils ont travaillé réellement avec les joueurs locaux en encadrant et en formant les jeunes pour une meilleure assise à l'équipe nationale. Oui, l'équipe nationale était constituée dans sa majorité de joueurs locaux sous l'ère du modèle amateur. Elle était renforcée par trois ou quatre professionnels évoluant à l'étranger.
Oui, nous avions un fleuron de football national grâce à la réforme sportive de 1977, c'est-à-dire la période dorée du sport national qui a été hélas délaissé, car nos clubs sportifs professionnels fonctionnent aujourd'hui avec des pratiques du dirigisme, se contentant d'une gestion d'amateurs dans un championnat décrété «pro» où on ne cherche plus le spectacle ni la formation de talents ni à créer la valeur ajoutée qui ont fini par démobiliser les bonnes volontés et favoriser l'émergence de la passivité et les rapports d'intérêts personnels, et au final le niveau du championnat reste relativement faible dans la mesure où nos clubs professionnels n'arrivent pas à atteindre le niveau international et sont souvent éliminés prématurément des grandes compétitions ou encore apporté des acquis pour la jeunesse algérienne, voire l'équipe nationale est le fait de joueurs formés et évoluant à l'étranger y compris l'entraîneur, qui constituent l'arbre qui cache la forêt.
Le nouveau système de compétition du championnat national de football professionnel de Ligues 1 et 2, adopté le 17 septembre courant par l'Assemblée générale extraordinaire (AGEx) de la FAF et qui prendra effet à partir de la saison 2019/2020 va nous permettre de sauver le professionnalisme, en réduisant le nombre d'équipes de 32 à 18 disposant du statut de club professionnel.
Certainement non, pourquoi ? Parce que nous sommes très loin de la vraie réforme du professionnalisme, notamment «El Hadj Moussa et Moussa El Hadj».
Cela veut dire, en effet, que rien n'a encore changé entre le football amateur et le football professionnel à cause d'une gestion fortement subventionnée que s'octroient les clubs sportifs professionnels et d'une gouvernance incohérente ne permettant pas d'attirer des investisseurs ou de nouveaux actionnaires qui connaissent l'économie et qui appellent à des engagements fermes, dans le souci majeur de relancer l'intérêt sportif pour mettre en œuvre une véritable stratégie d'un modèle de développement d'une économie privée à contribuer dans le développement du football professionnel qui est essentiellement économique et sociétal et qui vise à mettre en œuvre ses assises qui sont avant tout l'ouverture du capital social, le capital humain, la société et un portefeuille d'activités économiques et commerciales diversifiées.
Il va sans dire que les clubs professionnels ne peuvent se permettre le luxe de demeurer en marge des évolutions mondiales, à l'instar des clubs européens qui ont tellement innové dans l'économie privée qu'ils ont révolutionné aujourd'hui le football professionnel, sport-roi à travers le monde, alors que chez nous, les dirigeants de clubs professionnels n'ont pas encore acquis la culture du football professionnel, ils passent toute l'année à gérer les salaires des joueurs et d'un championnat classique conçu à la charge et aux seuls moyens de l'Etat.
S'attarder à chaque saison sur des initiatives de conjoncture relève de la myopie tout court. En effet, quand on parle professionnalisme, on doit nécessairement faire référence à l'économie et au droit des sociétés, car le sport est devenu un secteur économique à part entière, le football professionnel en représente la principale dimension.
Oui, il n'y a qu'à bien regarder les clubs européens entre autres : le Barça, Real Madrid, Manchester, Liverpool, Bayern Munich, Chelsea, Arsenal… Ce sont de véritables entreprises commerciales et beaucoup d'entre elles sont cotées en Bourse des valeurs.
Ce qui n'est malheureusement pas le cas dans le fonctionnement actuel de nos clubs, alors que l'enjeu est énorme, à savoir d'un projet sportif et économique qui reste inévitable pour la jeunesse et l'équipe nationale une force constituante et mobilisatrice de la société. On peut ainsi se demander, par ailleurs, si nos clubs sportifs professionnels sont à la mesure de ce changement de système de compétition pour produire l'élite et assurer leur viabilité économique et financière ?
Ou encore sont-ils vraiment prêts pour la relance du professionnalisme ? Et de s'interroger également sur ce nouveau système de compétition : pour quel modèle de gouvernance et de gestion et pour quelle valeur ajoutée ? On pourrait élargir la question et la poser autrement : qu'apportent à l'économie du football algérien les conseils d'administration porteurs d'actions dans les SSPA ou simples rentiers ?
Car l'argent du sport n'est pas encore orienté ou utilisé dans un esprit d'entreprise et d'une culture d'actionnariat. En effet, toute société commerciale est subordonnée à un bilan financier dégageant un bénéfice et un actif net comptable positif.
En effet, les Sociétés sportives par actions (SSPA), qui devraient s'autofinancer avec l'argent d'une économie privée et des mécanismes du marché, continuent de nager en eaux troubles depuis bientôt dix ans de leur existence en professionnalisme et leur pérennité dépend à ce jour de la volonté de l'Etat à les soutenir financièrement et matériellement sans création de valeurs ajoutées ni dans les écoles de formation ni dans l'économie où encore peu de joueurs locaux ont pu émerger en équipe nationale.
La majorité des joueurs ne répondent pas aux critères de la performance, c'est-à-dire sans l'élévation du niveau de notre football national. Donc, n'est-il pas temps de s'interroger sur la gouvernance et la gestion des clubs professionnels ?
Dans de pareilles conditions, l'économie du sport est totalement occultée, alors qu'en réalité notre pays a fait le choix de l'économie de marché en 1989, consacrée par la Loi fondamentale qui est la Constitution pour sécuriser notamment les investisseurs et faciliter l'accroissement des capitaux propres dans les sociétés commerciales.
Ainsi, on ne peut gérer un club sportif professionnel que dans une logique d'intérêt économique, puisque les clubs sportifs professionnels jouissent de la personnalité juridique morale et de l'autonomie financière et comptable pour fonctionner dans le respect des dispositions du code de commerce et du code civil. Par conséquent, préserver les intérêts du Trésor public.
C'est bien une triste réalité dans un pays dont le football professionnel est tiré de la dépense publique avec tous les échecs enregistrés sur tous les plans.
Cela résume tout le malaise d'une gestion critique en mal d'autonomie et de management pour cerner justement cette fameuse réforme de professionnalisation de nos clubs de football qui n'est plus un choix mais une exigence, pour accroître la compétitivité du football national et donc économique (attractivité du club, transferts de joueurs…).
Il est aujourd'hui fondamental d'œuvrer à imposer des règles de saine gestion pour préserver les intérêts de l'Etat, ainsi des investisseurs et actionnaires, mais aussi les intérêts du contribuable, car l'aspect relatif à la gestion et à l'usage de l'argent public, destiné à ces derniers, impose leur rentabilité économique et financière ainsi de leur contrôle rigoureux et la publication des comptes sociaux (bilans et comptes de résultat et l'annexe des états financiers) dans deux journaux au moins à grand tirage, pour une gestion saine des finances et une bonne économie du sport qui s'avère incontournable dans le processus des réformes économiques de notre pays.
Car la construction d'un pays développé s'apparente sur l'émergence de l'économie, des sciences et des valeurs humaines qui feront sans doute le génie de notre développement nécessaire et indispensable, et à plus forte raison, lorsqu'il s'agit d'un support-clé, de stabilité sociale, de civilisation et de progrès.
A l'ère de la nouvelle économie, pour rattraper le retard économique qu'ils accusent sur les clubs étrangers, les clubs algériens doivent se tourner vers des investisseurs étrangers, dans l'objectif de drainer des capitaux étrangers au profit de l'économie nationale.
Par conséquent, de créer de la richesse, des emplois et de promouvoir des activités économiques et commerciales. Ainsi, la FAF et les pouvoirs publics doivent réaffirmer leur attachement permanent à la pratique du professionnalisme et de définir ses outils d'organisation, de gestion et de contrôle dans les clubs sportifs professionnels de façon à optimiser l'utilisation des énergies humaines et financières.
En effet, aujourd'hui, tous les clubs réclament leur reprise par des entreprises publiques, à l'instar du Mouloudia d'Alger, le CS Constantine, la JS Saoura qui ont été rachetés par Sonatrach.
Il va sans dire que ces derniers fonctionnent toujours sur de vieilles idées de l'époque de l'amateurisme, notamment avec l'idée du tout Etat beylek (étatique) pour financer leur standing soi-disant de performance sans pour autant s'inscrire en conformité de leur statut de société par actions en concrétisant notamment leur modèle sportif économique porteur de richesses et de valeurs ajoutées avec les mécanismes du marché.
En effet, le foot moderne est un business à forte valeur ajoutée qui permet aux clubs sportifs professionnels d'être viables économiquement et financièrement. Pour être compétitifs, les clubs ont besoin d'investir dans une économie du sport, les plus riches sont les plus performants.
Une exigence pour un système de gouvernance et de management moderne et performant. L'intérêt du football professionnel ne se résume pas entre le ballon et la rente (subventions étatiques), mais dans l'analyse sereine et responsable des raisons des échecs répétés à ce jour, notamment cette crise financière quasi-chronique et subventions de l'Etat sans fin.
Si le club est incapable de se pourvoir en ressources propres, le bon sens veut qu'une gestion saine des finances doit obéir à une orthodoxie financière qui doit inciter les athlètes et les clubs à l'obligation de résultat, notamment à plus de performances sportives et économiques en rapport avec les moyens existants ou prévisionnels. 80% environ vont à l'achat de joueurs, aux salaires et primes des joueurs, aux dépens de l'investissement créateur de richesses ou encore la rentabilité des subventions dans les SSPA, sinon, c'est comme arroser du sable.
Cela veut dire, en effet, que rien n'a encore changé entre le football amateur et le football professionnel dans la mesure où le discours sportif et environnemental se résume en deux mots : «football et fric». A notre humble avis, les subventions rendant presque impossible toute possibilité de rentabilité économique et financière, ce qui a d'ailleurs impliqué l'idée de houkouma (beylik).
C'est ce modèle-là qui véritablement pose problème. Il n'est plus possible de laisser l'argent public – «subventions, aides de l'Etat et collectivités locales allouées aux fédérations et clubs sportifs professionnels ainsi le patrimoine public mis à leur disposition» – livré à une gestion bien entendue économiquement anarchique en l'absence d'une obligation de résultats et de transparence.
Comme aussi on ne peut pas continuer à faire du football professionnel une affaire exclusive de l'Etat dans la mesure où nos clubs professionnels considérés comme étant un sujet commercial, fiscal, parafiscal et financièrement autonomes, mais ignorent tout de l'économie du sport et du droit des sociétés, quand on sait qu'à part le salaire et le recrutement des joueurs avec des sommes faramineuses, sans obéir à des critères dans les domaines de la performance, de la rationalité et sportif, capables de produire de grands joueurs pour notre équipe nationale.
Ainsi, il est malheureux de constater que beaucoup pensent que les finances du sport, c'est la caisse exclusive des fédérations et clubs sportifs professionnels.
D'ailleurs, la professionnalisation des clubs sportifs professionnels est tellement négligée que ces derniers n'ont jamais été dotés d'une structure spécialisée de soutien, à savoir la Direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG), structure qui a, pour principal objectif, de contrôler la gestion, d'apprécier et d'encadrer leur solvabilité et leur pérennité et veiller également à une réelle organisation managériale des clubs, dont notamment au respect des méthodes de gestion et règles de la mise en place du professionnalisme ainsi que de leur situation statutaire et juridique.
Pour cela, la DNCG est une pièce maîtresse pour s'assurer du bon emploi de l'argent public et du patrimoine public mis à leur disposition et en informer le citoyen de sa destination, et ce, en plus de celui qui relève directement du contrôle a posteriori (commissariat aux comptes). Cette structure doit regrouper en son sein des spécialistes de la finance et comptabilité, du droit privé et de l'économie.
Cela protégerait des erreurs de gestion statutaire et juridique qui porteraient préjudice à la vie du club ou de la société et ses dirigeants, ses actionnaires ou ses investisseurs. De la nécessité de normaliser la gestion comptable des clubs par l'élaboration d'un plan comptable sectoriel pour en faire une norme de gestion et d'apporter plus de transparence et de fiabilité dans la gestion des clubs.
A cela s'ajoute pour les besoins d'une gestion intégrée et performante la nécessaire intégration des techniques budgétaires, un système dans lequel interviennent le contrôle de gestion, la transparence, les coûts de l'activité sportive et l'activité économique.
Quel bilan faut-il tirer aujourd'hui, 10 ans après ?
En effet, en 2010, l'Etat a décrété le professionnalisme en mettant en place d'énormes subventions sous forme de rente de tous bords dans le football. Dix ans après, ce professionnalisme ne profite en général qu'aux joueurs et entraîneurs. Le résultat est là : une faillite généralisée accumulée de (déficits comptables chroniques et actifs nets comptables négatifs).
Or, en économie de marché, toutes les sociétés commerciales sont subordonnées à la réalisation des bénéfices. Cet état de situation équivaut à un dépôt de bilan en conformité du droit commercial à défaut d'une restructuration financière par les actionnaires de la Société sportive par actions (SSPA) dans un délai de quatre mois.
Oui, les clubs professionnels sont considérés comme des sociétés par actions et jouissent de la personnalité juridique morale et de l'autonomie financière et comptable pour fonctionner dans le respect des dispositions du code de commerce et du code civil à travers leurs organes sociaux prévus à cet effet.
Il y a notamment le conseil d'administration qui est tributaire des pouvoirs les plus étendus pour administrer les capitaux du club et agir en toute circonstance au nom de la société sportive ; l'assemblée générale des actionnaires souveraine dans toute décision stratégique pour justement adopter des politiques et des stratégies d'entreprise en améliorant les capacités managériales pour relever le défi du professionnalisme et, par conséquent, la politique du sport en Algérie.
Il faut savoir qu'un club sportif professionnel se gère, se développe et se contrôle au même titre qu'une entreprise économique devant embrasser les règles de l'organisation du droit des sociétés qui implique une assise de commercialité dans le processus de professionnalisation.
Il paraît sans doute utile de rappeler encore une fois qu'il n'est pas normal dans une économie de marché, surtout dans le contexte actuel du pays transcendé par de profondes mutations et de crises économique et financière sévères qu'on fasse appel aux fonds publics pour financer les clubs sportifs professionnels qui relèvent désormais du droit privé (code du commerce et code civil).
Par conséquent, ils deviennent un sujet commercial, fiscal, parafiscal et financièrement autonomes notamment avec leurs propres organes sociaux. Sinon, de quel professionnalisme parle-t-on aujourd'hui ?
Tout le monde s'intéresse au foot, mais très peu savent d'où vient son financement. En effet, le football est devenu, ces dernières décennies, un enjeu économique qui draine des intérêts colossaux tant aux plans financier, économique que social. Les dirigeants des fédérations et de clubs européens, qui ont tellement innové dans le professionnalisme, qu'ils ont révolutionné aujourd'hui le football, sport-roi à travers le monde.
Et donc un très fort accroissement des recettes lié à la commercialisation, les sponsors liés à la publicité, de retransmission télévisuelle des compétitions, les recettes billetteries des stades et le marché des transferts de joueurs qui sont restés l'élément essentiel du budget des clubs professionnels.
Les stades sont devenus des complexes comprenant tous les commerces et services à fortes valeurs ajoutées. Comme il y a lieu de signaler l'introduction en Bourse des valeurs de plusieurs clubs professionnels.
A titre d'exemple : l'activité économique des clubs professionnels du football selon les statistiques génère en France environ 6 milliards d'euros, 26 000 emplois et les contributions fiscales et parafiscales s'élèvent à 1,54 milliard d'euros/an, alors que chez nous la question des charges sociales, bien plus que celle de la fiscalité, est un des handicaps de pérennité de nos clubs.
D'où vient l'argent du football professionnel ?
– La première source d'argent d'un club de football professionnel, c'est celle de ses actionnaires ou ses propriétaires qui sont souvent des opérateurs économiques ou des hommes d'affaires ayant une grosse fortune ;
– La vente de la billetterie des stades ;
– Les droits de retransmission télévisuelle des compétitions ;
L'argent qu'engendre un club vient de plusieurs ressources différentes : une grande partie vient des droits TV : c'est l'argent qu'une chaîne de télévision paye pour diffuser les matchs. Chaque club touche une somme en échange.
– Le marché de transfert, de vente ou de prêt de joueurs.
– En effet, à chaque mercato, des transferts de joueurs s'effectuent. Le club vendeur peut gagner beaucoup d'argent sur certains joueurs. Avec cet argent, le club peut investir dans l'achat de nouveaux joueurs et garde de l'argent pour des investissements au sein du club. Lorsqu'un club va mal économiquement, il se retrouve dans l'obligation de vendre ses joueurs et, à l'inverse, lorsqu'un club va bien économiquement il peut en acheter sans forcément avoir besoin de vendre les siens.
– Autres ressources pour un club de football professionnel :
– Les primes liées aux performances et aux titres. En effet, plus le résultat d'un club est bon, plus il gagne d'argent. A chaque trophée remporté, des sommes d'argent sont reversées aux clubs suite à leurs résultats dans leurs championnats respectifs. Ces clubs remportent des primes plus ou moins élevées.
– Le sponsoring ;
Le sponsoring est devenu très présent dans le football moderne, les sponsors sont généralement des entreprises qui associent leur marque et leur image à celle d'un partenaire (club sportif, association, individu…), et ce, dans un but de marketing. C'est pour cela qu'on voit des marques ou des sigles des entreprises sur les maillots des joueurs ou dans les stades. En effet, tous les clubs professionnels possèdent de très nombreux sponsors qui leur permettent ensuite d'investir de l'argent dans le club.
Cette situation, soulignée plus haut, s'est aggravée par le déficit chronique, particulièrement par le coût de fonctionnement élevé dont la masse salariale est la première charge des sociétés sportives qui représentent jusqu'à 90% du budget de fonctionnement, charge très élevée comparativement aux clubs européens professionnels qui fonctionnent avec une masse salariale brute (salaires, charges fiscales et parafiscales).
En moyenne, 64% du budget, dont entre 40 et 45% représentant les salaires. A ce sujet, l'assiette de cotisation des joueurs des clubs professionnels en Algérie est fixée à 15 fois le Snmg, soit 27 millions de centimes/mois (270 000 DA).
A notre avis, il est inconcevable d'évoquer cette question de plafonnement des salaires, quand on sait que ces clubs sont régis par le droit commercial, ils sont autonomes de leur gestion à travers leurs organes sociaux, dont ils détiennent la propriété où chaque club est libre d'arrêter sa politique salariale, c'est-à-dire qu'on n'a plus le droit d'imposer ou de fixer administrativement quoi que ce soit aux entreprises. Il faut savoir qu'un club sportif professionnel se gère, se développe et se contrôle au même titre qu'une entreprise économique, qu'elle soit de statut public ou privé. Sinon, à quoi nous sert donc le professionnalisme ?
Le droit des sociétés leur impose de tenir une comptabilité commerciale dite financière, devant servir de base pour les cotisations de sécurité sociale et le calcul d'imposition fiscale, à savoir les salaires supérieurs à 120 000 DA/mois fixés dans le barème de l'IRG/salaires, sont imposés selon le régime de l'IRG des hauts revenus, sachant que les salaires versés par les clubs professionnels dépassent les 50 millions de centimes/mois, voire 400 millions de centimes/mois pour certains joueurs avec en plus des primes de signature qui sont généreusement proposées aux joueurs.
Les cotisations de sécurité sociales (Cnas), sont fixées à 9% à la charge du joueur et 25% à la charge de l'employeur (la SSPA). Dans de pareilles conditions, l'économie du sport est totalement occultée, et l'on peut expliquer par un modèle économique et financier inexistant, à savoir peu d'actionnaires potentiels ou d'entreprises actionnaires.
Les conseils d'administration de nos clubs professionnels jouent-ils leur rôle d'actionnaire ?
Nous trouvons assez triste que les actionnaires dans les clubs se limitent tout juste à l'achat de joueurs et d'entraîneurs à coups de milliards. C'est dire que tomber dans la facilité n'est pas la caractéristique du professionnalisme aux dépens de l'effort, la performance et la formation. Il faut savoir qu'un club professionnel est celui qui saura investir, créer et développer l'économie du sport.
Il est aujourd'hui fondamental d'œuvrer à imposer des règles de saine gestion des finances des clubs sportifs professionnels, car l'aspect relatif à la gestion et à l'usage des subventions destinées à un club sportif professionnel impose leur rentabilité, leur contrôle rigoureux et la publication des comptes sociaux (bilan et compte de résultat) dans deux journaux au moins à grand tirage pour une gestion saine plaidant une bonne économie du sport qui s'avère incontournable dans le processus des réformes économiques de notre pays. Tout l'argent provenant des subventions étatiques est à orienter à l'avenir vers cette finalité.
En conclusion, il va sans dire que le dossier du professionnalisme semble être mal perçu et s'enfonce dans une anarchie inconcevable qui n'a pas fini d'alimenter la chronique sportive nationale et qui pose aujourd'hui une question cruciale, à savoir : actionnaires de sociétés commerciales ou simples rentiers ?
En effet, rien n'a encore changé entre le football amateur et professionnel dans la mesure où le discours sportif et environnemental se résume en deux mots : «football et argent» sans mener des missions d'intérêt général pour renforcer l'attractivité du sport pour le public et les investisseurs locaux ou étrangers.
On peut parler d'argent, certes, c'est important, mais dans un esprit d'entreprise, afin d'apporter leur part de contribution dans le développement économique et social, notamment faire de nos clubs sportifs professionnels un outil pour le développement d'une économie locale par le développement des structures sportives dans les SSPA, avec l'ouverture du capital social à l'actionnariat populaire, aux investisseurs nationaux ou étrangers de venir investir dans nos clubs sportifs professionnels, car le football c'est aussi de l'économie.


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