Une cinquantaine de marins-pêcheurs ont empêché, hier matin, un investisseur dans l'aquaculture d'accéder au port pour y déposer ses équipements, dont des cages flottantes destinées à des élevages de daurade et de loup de mer. L'investisseur venant de Chetaïbi (Annaba) où il a été contesté par les pêcheurs de cette région et contraint de changer de site, a obtenu dans le nouveau port d'El Kala une parcelle de 350 m² pour y remiser son matériel en attendant l'agrément de la wilaya et pouvoir ainsi implanter ses 4 cages au large de Boutribicha à l'est d'El Kala sur une concession de 5 hectares. Une concession occupée déjà par un précédent investisseur qui a perdu toutes ses installations, des cages flottantes et leur contenu, à la suite d'une forte tempête. Les marins pêcheurs, qui ont bloqué l'entrée terrestre du port, reprennent en gros les arguments de ceux de Chetaïbi, de Jijel, de Béjaïa, c'est-à-dire la gêne que génèrent ces installations pour pêcher ou se rendre sur les lieux de pêche et surtout la pollution qu'engendrent ces élevages provoquée par les résidus des aliments et les excréments qui se déposent en une couche épaisse sur le fond, puis s'étalent autour des fermes en tuant la faune et la flore marines. L'intervention du président de la Chambre de la pêche et de l'aquaculture a permis de mettre fin à la protestation et ouvrir les portes du port. Il a expliqué qu'à l'heure actuelle, on ne peut être ni pour ni contre l'élevage en mer et qu'il faut d'abord s'informer sur l'utile et le nuisible de cette activité qui, ajoute-t-il, semble prometteuse surtout pour les emplois qu'elle procure. Notre petite enquête nous a appris que, comme à Chetaïbi, le fond du problème se situerait plutôt dans l'exiguïté du nouveau port déjà où l'investisseur dispose d'un poste à quai de 8 m pour son catamaran et un autre pour le remorqueur. «C'est trop pour 4 cages flottantes», disent les marins pêcheurs.