Hier, le navire iranien Sabiti a été endommagé par une explosion, alors que le pétrolier transportait 1 million de barils de pétrole brut près du port saoudien de Djeddah. L'attaque, hier, d'un pétrolier iranien au large des côtes saoudiennes ravive les craintes d'une escalade militaire dans la plus importante région productrice de brut au monde, et exacerbe les facteurs géopolitiques sans pour autant bouleverser la courbe de l'or noir. Les facteurs en question ont de moins en moins d'effets durables de flambée des prix, les pics de cotation étant en général éphémères et contrebalancés aux yeux des investisseurs par l'inquiétude persistante sur la demande mondiale, malgré les efforts de compression de l'offre fournis par les pays Opep et leurs alliés en dehors de l'organisation. L'explosion à bord du pétrolier iranien suscite néanmoins des inquiétudes quant à un éventuel conflit au Moyen-Orient après les attaques contre des navires empruntant le golfe persique, et celles ayant ciblé, le 14 septembre 2019, les installations saoudiennes, privant les approvisionnements mondiaux de 5% de l'offre. Les tensions ont constamment augmenté dans la région, rappelle l'agence Bloomberg, depuis que le président américain Donald Trump s'est retiré unilatéralement d'un accord nucléaire avec l'Iran et a imposé de sévères sanctions à la République islamique. Bien que jusqu'à présent toutes les parties aient déclaré vouloir éviter la guerre, les approvisionnements provenant de la plus importante région productrice de pétrole au monde sont de plus en plus menacés. Hier, le navire iranien Sabiti a été endommagé par une explosion, alors que le pétrolier transportait 1 million de barils de pétrole brut près du port saoudien de Djedda. «Cet événement rappelle au marché que les tensions géopolitiques dans la région peuvent affecter l'offre», a déclaré à Bloomberg Harry Tchilinguirian, responsable de la stratégie des marchés de produits de base chez BNP Paribas SA à Londres. Il souligne cependant que les prévisions pessimistes de l'AIE ont eu raison des poussées de prix sur les places de cotation de l'or noir. Le prix du baril a en effet bondi suite aux informations sur l'attaque, avant de se replier en cours de cotation. Le brut Brent pour règlement en décembre a progressé jusqu'à 1,55 dollar, soit 2,6%, pour atteindre 60,65 dollars le baril à la Bourse londonienne ICE Futures Europe Exchange. Le contrat est en hausse de 2,9% cette semaine et s'échangeait à 60,07 dollars le baril à 11h27 à Londres. Le pétrole américain, West Texas Intermediate pour novembre, a progressé de 96 cents à 54,51 dollars le baril sur le New York Mercantile Exchange. Le contrat a grimpé de 96 cents à 53,55 dollars jeudi, son plus haut niveau depuis plus d'une semaine. Les prix sont en hausse de 3,2% cette semaine. Les perspectives baissières des marchés mondiaux publiées par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a cependant contrebalancé les effets sur le prix du pétrole de l'agression contre le pétrolier iranien. L'AIE, bras économique de l'OCDE, a limité dans son rapport mensuel du mois d'octobre les prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole cette année et l'année prochaine de 0,1 million de barils par jour (mbj), estimant cette croissance à 1 mbj et 1,2 mbj respectivement. Pour l'année en cours, la révision est essentiellement technique tandis que le changement pour l'an prochain est motivé par des prévisions d'une croissance économique plus faible estime l'AIE.