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«J'intégrerai des personnages algériens dans ma prochaine histoire» Shawn Martinbrough. Illustrateur, dessinateur, créateur, designer et bédéiste américain
A l'esplanade de Riadh El Feth où le décor du Fibda était planté, vous ne pouviez pas rater la présence d'une star. Son nom est Shawn Martinbrough. Il est illustrateur, dessinateur, créateur, designer et auteur américain. Il n'est autre que celui qui a redessiné le personnage de Black Panther et cocréé les personnages des films Deadpool, Justice League, Batman : Gotham Knights, ou encore ceux de la série télévisée de Fox, Gotham et The Gifted. – C'est votre première visite en Algérie… Exact. Alger est une très intéressante ville. J'aime l'architecture, elle est très détaillée. Ainsi que l'architecture ancienne. J'aime les détails. J'aime les rues d'Alger. Les embouteillages sont très intéressants (rire). Vous savez, je suis originaire de New York. Je suis habitué aux bouchons (rire). Mais je vis actuellement à Washington DC. J'ai rencontré plusieurs jeunes et talentueux artistes algériens. Des amateurs de bande dessinée. Leurs productions étaient très agréables à voir. J'ai découvert que mes œuvres sont traduites et rééditées en français, ici, en Algérie. Ma série intitulée Thief of The Thieves (Le voleur des voleurs). Et j'ai dédicacé quelques exemplaires au Fibda. Si quelqu'un visite le Fibda (Festival international de bande dessinée d'Alger) tombera sûrement sur les albums (Thief Of The Thieves, Batman) que je signerai avec plaisir. J'ai travaillé avec les jeunes autour de Batman qui est réédité aussi. – Vous avez redonné vie au super héros The Black Panther en apportant votre trait. Et puis le succès à Hollywood… Comme vous le savez, je n'ai pas créé le personnage de super héros, The Black Panther. Il y a eu plusieurs artistes qui ont dessiné The Black Panther à travers les ans. Quand Marvel m'a sollicité pour dessiner cette particulière histoire pour The Black Panther, je l'avais déjà lu depuis des années. Ce qui est intéressant. Alors j'ai effectué des recherches portant sur son apparence, sa physionomie, son profil. Parce qu'il avait à maintes reprises changé d'apparence. A chaque fois, il était différent. C'était intéressant de côtoyer ce super héros. Et puis The Black Panther devait affronter une bande de ninjas, évoluer dans un milieu hostile de «Hell Kitchen», en plein cœur de Manhatan, à New York. En procédant à ses nombreuses recherches, ont découlé d'innombrables références pour conférer au personnage une authenticité. J'ai mon style particulier qui décrit ce «noir» (l'effet sombre). Parce qu'il y a beaucoup d'ombres et lumières. C'était intéressant d'apposer mon empreinte, ma touche au personnage de Black Panther. – L'impact du Black Matters a-t-il concouru à la réémergence de Black Panther ? En tant qu'Africain-Américain-Afro-Américain, j'ai découvert que c'est très important de représenter la diversité d'où qu'elle vienne. Cela est très important pour moi de dessiner, un personnage de n'importe quel «background». Vous savez, j'ai grandi à New York City. Où vous avez tout le monde. Vous avez une population diverse, un grand nombre de groupes ethniques. C'est important encore une fois pour moi de rapporter, dessiner ce que je vois. Rapporter la réalité. Là, je suis à Alger, alors j'intégrerai des personnages algériens dans ma prochaine histoire (rire). – Avant les super héros étaient white only (seulement blancs)… Souvent, les gens ont tendance à écrire et dessiner ce qu'ils connaissent. Les «comics books», les albums de bande dessinée sont dominés par des hommes blancs. Alors, ils ont créé des personnages blancs. Et maintenant, ils ont compris que les gens blancs sont une minorité (rire) dans ce monde. Actuellement, beaucoup de gens dépensent de l'argent pour donner un sens à la BD en diversifiant ce regard universel. Ce qui est plus un miroir réfléchissant du monde qui nous entoure. Je pense, en tant qu'artiste, j'ai acquis et pris des inspirations de différentes choses. Tu recherches des «trucs» et puis tu découvres que des choses semblables. Toutes les choses te ressemblent dans ce monde. Elles sont identiques. Donc, c'est ennuyant. La meilleure musique, le meilleur art, la meilleure création, proviennent de choses différentes. Alors, en venant, ici, on Algérie, je suis inspiré par ce que je découvre, notamment cette beauté. Je suis inspiré par des choses que je n'avais pas vues avant. – Quelle est votre méthode de dessin, design, de création… Souvent, le comic's book, album de bande dessinée, est un travail de groupe. Il est collectif. C'est un team, une équipe. Par exemple, vous avez l'écrivain, le «penciler» -celui qui effectue le story board-, le «inker»-celui qui développe les vignettes et les planches en les soulignant avec art et création, ces deux-là, ce sont moi, le «letterer», celui qui rédige les textes des bulles, le «colorist», bien sûr, celui qui colore la bande dessinée et puis l'éditeur qui vous dit d'aller vite, très vite. Je vais vous donner un exemple portant sur les efforts de l'équipe quand je commence une nouvelle histoire, une création ou bande dessinée. Comme je le fais actuellement. J'ai entamé un projet intitulé Prométhée 13 :13 adapté de la populaire bande dessinée française de Delcourt et qui a été écrite et dessinée par Christophe Beck. Ainsi, le distributeur de BD numériques Comixology (une filière d'amazon) est le principal éditeur d'un «prequel» de Prométhée 13 :13, une œuvre dont l'histoire précède celle d'une œuvre antérieurement. Et ce que je suis en train d'illustrer maintenant. Alors j'ai lu l'histoire, le script, j'ai détaillé les personnages…J'ai effectué des designs pour tous les personnages. Actuellement, j'ai posté mes productions-design sur mon compte Instagram. Et j'ai offert la primeur à mes abonnés tous les traits de mes personnages et leur design. Ils ont la possibilité de visualiser cette BD numérique-design, planche par planche. En fait, je fais de petits sketchs en donnant forme à mes productions artistiques. – Quelle est votre prochaine phase en matière de création ? C'est intéressant. La prochaine étape sera celle où je crée, écrit et dessine. Là, je suis très ravi. Je suis sur le projet excitant du livre d' «Abraham». Et pour moi, ce sera une empreinte en noir et blanc. Le projet porte sur un crime, un thriller se passant entre New York et Paris et perpétré au sein d'un groupe de jazz. Je suis en train de travailler sur le script. Et vais commencer début 2020. Et le projet de ce thriller sera prêt en 2021. K. Smaïl