Le devoir de mémoire est indispensable pour un véritable apaisement et une véritable réconciliation», indique une pétition en ligne depuis Lyon. Abdelaziz Boumediène, pour le Collectif pour la mémoire et la citoyenneté, a lancé, il y a de cela quelques semaines, une pétition en ligne qui a recueilli plus de 200 signatures à ce jour. «La répression sanglante (…) à Paris le 17 octobre 1961 est solennellement gravée dans notre mémoire commune», écrivent les pétitionnaires. «57 ans après, cette tragédie est toujours actuelle et rappelle le sort dramatique de centaines de victimes noyées dans la Seine aux ordres du préfet de Paris de l'époque, Maurice Papon». Les signataires soulignent qu'en 2012, au nom de la République, le président François Hollande avait pour la première fois reconnu «avec courage et ‘‘lucidité' cette page noire de notre histoire». «C'est un acte noble et salutaire qui réaffirme un juste engagement républicain.» Après la plaque commémorative à Paris, les Lyonnais, dont la population algérienne a beaucoup souffert durant la guerre d'Algérie, souhaitent à leur tour que le souvenir soit matérialisé «par la réalisation d'une stèle à la mémoire de toutes les victimes». S'adressant au maire de Lyon, ancien ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, le collectif écrit : «Les leçons de l'histoire, à l'image de l'amitié franco-allemande ou celle du processus d'unification européenne, vont dans ce sens et nous apprennent surtout que l'obligation de reconnaissance de la mémoire est à la base de toute politique de conciliation, d'intégration, de coopération et de constructions citoyennes. Nous sommes convaincus que votre accord à ce projet libérateur va contribuer fortement à faire rayonner l'humanisme lyonnais dans le monde et promouvoir la cohésion dans nos quartiers pour construire des relations de citoyenneté, de respect et de dignité très puissantes. Et surtout pour rapprocher la jeunesse de nos institutions, avec à la base la conciliation des mémoires et la défense des valeurs de la République.»