Les médecins de la région Est se sont réunis, ce week-end, à l'auditorium de la faculté de médecine de Annaba dans le cadre de la 11e journée internationale de déontologie médicale. La manifestation, organisée par le conseil de l'ordre régional des médecins, dont le Pr. A. Ayadi est président, (également vice-président du conseil national et organisateur de cette journée), et le conseil national des médecins algériens, présidé par le Dr Bekkat Berkani, a également vu la participation de confrères venus de Tunisie, France et Maroc. Le Pr. Ayadi et le Dr Bekkat ont soulevé différentes questions liées à la déontologie médicale en Algérie. Les médecins, venus nombreux, ont tenté de cerner ce qui est attendu d'eux en matière d'éthique. Durant ce séminaire, six thèmes ont été débattus : « L'état des lieux de la greffe d'organe en Algérie », « L'impuissance sexuelle », « La thérapie ciblée en cancérologie », « Les urgences cardio-vasculaires » et « La relation entre les médecins et la Cnas ». Au cours des débats, les participants ont déploré la mauvaise prise en charge découlant de l'absence de formation chez les Algériens. Lors d'un point de presse, le Pr. Azzedine Ayadi, nous déclare : « Le cancer du sein et colorectal est un fléau mondial qui touche un nombre très important de la population ; plusieurs types de cancers semblent en augmentation pour des raisons environnementales ou de modes de vie, la formation continue des médecins devient obligatoire, pour cela on a ramené des experts étrangers pour les former. Cela est même une obligation déontologique, nécessitant la collaboration étroite des ordres médico professionnels, de la faculté de médecine, des sociétés savantes et du ministère de la Santé. Aujourd'hui, le diplôme, à lui seul, ne suffit plus. » Aux questions : Quelles sont les causes des accidents cardiovasculaires et comment les prévenir ? Le professeur répond ainsi : « L'excès de cholestérol a un impact majeur sur le développement des maladies cardio-vasculaires ; le tabagisme chronique multiplie par deux le risque d'infarctus, du diabète… tels sont les facteurs aggravants. Annaba doit avoir besoin d'un grand centre pour prendre en charge les malades. Il faut développer le SAMU qui est un service d'urgence. Aujourd'hui le traitement est devenu très facile mais il faut prendre sérieusement en charge le patient. » Notre interlocuteur nous confie que la convention médecins-Cnas ne suscite pas l'adhésion de tous eu égard aux tarifs proposés. C'est au syndicat de mener le combat pour les réviser, et pour ce faire, il peut s'inspirer de l'expérience des Tunisiens. L'ordre régional des médecins est tout le temps sollicité par la justice, appelée à trancher dans des affaires d'erreurs médicales. Nos experts contribuent au règlement de ce type de contentieux quand bien même leur avis demeure à caractère consultatif. Jusqu'à présent l'ordre enregistre quelque 74 plaintes.
