L'envoyé iranien en Belgique, Gholam Hossein Dehqani, a demandé samedi à l'Union européenne de s'opposer aux sanctions américaines qui frappent son pays face à la flambée de la pandémie de COVID-19, a rapporté la télévision d'Etat. Le ministère iranien de la Santé a annoncé samedi 55.743 cas confirmés de COVID-19 et un total de 3.452 décès dans le pays. Les « sanctions unilatérales et illégales imposées par les Etats-Unis à l'Iran sous le couvert de leur campagne de pression maximale minent la capacité du pays à combattre efficacement le virus sans aucun soutien international à long terme », a déclaré Gholam Hossein Dehqani dans une lettre à Josep Borrell, haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. M. Dehqani a exhorté l'Union européenne à s'opposer aux sanctions américaines «inhumaines» car elles portent atteinte aux droits des citoyens iraniens ordinaires de satisfaire leurs besoins fondamentaux. Vendredi, le représentant permanent de l'Iran auprès de l'Office des Nations unies à Genève, Esmaeil Baqaei Hamaneh, a déclaré que les sanctions «cruelles et illégales» des Etats-Unis contre l'Iran avaient entraîné des difficultés pour l'accès des Iraniens ordinaires aux médicaments et aux équipements et services médicaux alors que le pays est engagé dans le combat contre le nouveau coronavirus. Le président iranien Hassan Rohani a condamné mercredi les Etats-Unis pour le maintien de leurs sanctions contre l'Iran malgré l'épidémie de COVID-19 qui touche le pays. Le Groupe des 77 et de la Chine ont, rappelle-t-on, réclamé vendredi dans un communiqué « l'élimination du recours aux mesures économiques coercitives unilatérales contre les pays en développement » qui altèrent, selon eux, la lutte contre le Covid-19. Visant implicitement les Etats-Unis, les pays membres de ce groupe jugent « qu'à ce stade, la promulgation et l'application de mesures économiques coercitives unilatérales auront un impact négatif sur la capacité des Etats à réagir efficacement » face à la pandémie. « Au final, ces mesures affectent également la coopération et la solidarité essentielles qui devraient prévaloir entre les nations », estiment les auteurs du communiqué. Depuis le début de l'année, les Etats-Unis restent sourds aux demandes de suspension des sanctions qui frappent des pays gravement frappés par la crise sanitaire, comme l'Iran, et ont même parfois renforcé leurs mesures punitives.