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Décès de cheikh Kaddour Darsouni : Un des maîtres formateurs de la chanson Malouf
Publié dans El Watan le 21 - 04 - 2020

Le monde de la culture algérienne vient de perdre l'un des derniers piliers de la musique malouf en la personne de cheikh Kaddour Darsouni, décédé hier, à l'aube du 20 avril, dans sa ville natale . Il a été enterré le même jour au cimetière Zewagi de Constantine.
Il était l'un des plus brillants musiciens et formateurs du malouf constantinois. Il a transmis son art à des centaines de jeunes artistes qui aujourd'hui sont devenus des valeurs sûres de la chanson malouf. Preuve en est avec Abbès Righi et tant d'autres.
Kaddour Darsouni, de son vrai nom Mohamed Darsouni, est né le 8 janvier 1927 à Constantine. Comment ce jeune de l'époque a-t-il pu se familiariser avec l'univers musical ? C'est, sans aucun doute, son oncle Si Tahar Benkartoussa, l'un des plus grands maîtres du malouf, qui l'a influencé. Le regretté Kaddour Darsouni fait ses premiers pas au sein de l'association Mouhibi El Fen.
Quatre plus tard, l'association est dissoute et remplacée par El Chabab El Fenni. Ce jeune artiste doué poursuivra son initiation, et ce, jusqu'au gel de ses activités au début de la Seconde Guerre mondiale. En 1943, il croise Cheikh Khodja Bendjelloul et accède aux techniques et à l'apprentissage du répertoire Malouf. En 1947, il passe pour la première fois à la radio comme chanteur luthiste.
Quelque temps plus tard, il rejoint l'orchestre fétiche composé de Maamar Berrachi et de Zouaoui Fergani. Il participa en 1964 aux travaux du premier Colloque national sur la musique algérienne, en tant que membre de la commission de réflexion chargée de dresser un état des lieux de la situation de la musique classique algérienne, de rechercher les voies et les moyens de sa préservation et de son enseignement.
A cette époque, il encadre déjà des jeunes, regroupés dans l'association musicale El Moustaqbal El Fenni El Kassentini pendant deux ans à l'hôtel de Abdelkader Beghdadi, dit Hssen, grand mélomane et Cheikh Haffad. «A son arrivée à Annaba, il prend contact avec Cheikh Mohamed Bouhara, qui demande à Abdelkader Beghdadi de trouver une solution afin qu'il ne se sente pas seul. Abdelkader Beghdadi prend alors à son compte le logement dans une chambre de son hôtel.
C'est à Annaba que lui est donné le surnom de Scoubidou, Darsouni excellant dans l'art d'en fabriqué de tout sorte à ses heures perdus.»
En 1967, il obtient la médaille d'or au deuxième Festival de la musique arabo-andalouse. Il poursuit son enseignement au Conservatoire municipal. Il fait alors partie, avec Hassouna Ali Khoudja, Abdelkader Toumi et Mammar Berrachi, de la commission qui représentait l'Ecole de Constantine et qui avait comme objectif principal l'écriture des textes : un travail qui a été couronné par la publication de trois ouvrages intitulés El Mouwachahat oua ezdjel.
En 1995, il crée l'Association des élèves du Conservatoire du malouf de Constantine, et en 1998, il enregistre dix noubats du patrimoine malouf, interprétés par Mohamed Tahar Fergani et Abdelmoumen Bentobbal
Le regretté Kaddour Darsouni était un artiste humble et nullement avare en conseils. Pour rappel, pour remercier ce maître incontesté et incontestable à la fois, des cérémonies et des hommages lui ont été rendus, dont le plus marquant a été celui du chanteur andalou Abbas Righi à son mentor, en février dernier, à l'opéra Boualem Bessaih à Alger. Les témoignages n'ont pas tari depuis l'annonce du décès de ce pédagogue hors pair.
Pour l'interprète de musique andalouse Beihdja Rahal, elle convient qu'elle a eu l'honneur et la chance de rencontrer le défunt lors d'événements musicaux et culturels qui ont été, sans aucun doute, et comme à chaque fois, très enrichissants. «C'était à partir de 1982, l'année où j'avais rejoint l'association El Fakhardjia.
On participait à pratiquement tous les festivals de musique andalouse en Algérie, parmi eux, celui de Constantine. A chaque fois qu'on allait au Festival du malouf, il était là ainsi que les maîtres de l'Ecole de Constantine, Mohamed Tahar Fergani et Abdelmoumène Bentoubal. J'étais toujours impressionnée de les voir sur scène mais aussi de partager des moments de discussion avec eux.
J'étais jeune à l'époque, je passais mon temps à écouter, je n'intervenais jamais, à part si on me posait une question ou si on me demandait de faire un solo. C'est de cette manière qu'on apprend. En dehors des festivals, on organisait des rencontres privées, amicales et culturelles entre associations, il était toujours là avec sa chachia et son f'hel.
L'Algérie perd un maître du malouf constantinois. Je partage la peine et la douleur de sa famille, de tous ses anciens élèves ainsi que la famille artistique», dit-elle.
Le musicien et chercheur Hafid Mouats écrit sur son mur via la Toile les propos suivants : «Ainsi, une bibliothèque et une mémoire entre plusieurs générations a disparu. Il a formé, éduqué, sauvegardé le patrimoine qui allait être égaré, grande figure de l'art malouf.
Il est pour beaucoup dans l'élaboration du répertoire des noubas et autres inqilabat des trois tomes El Mouwachahat oua ezdjel, trois ouvrages corrigés qui ont été et sont toujours utiles pour les adeptes de la musique dite andalouse avec ses trois écoles.
J'ai eu le privilège de l'approcher et même de jouer une fois sous sa direction, c'était lors d'un festival-concours de malouf dans ma ville Skikda. Allah yarahmou, ainsi, les chouyoukhs garants de la tradition partent un à un, il n'en reste pas beaucoup, mais leurs disciples sont là pour transmettre le flambeau.»
Pou sa part, la jeune violoniste Leila El Kebir nous avoue qu'elle n'a malheureusement pas grand-chose à dire à propos de Cheikh Darsouni car elle n'a pas eu la chance de le rencontrer ou de le côtoyer. «Mais ce que je peux dire, c'est qu'il a appris cet art à beaucoup d'élèves.
C'était vraiment un maître qui transmettait. Malheureusement, il n'a pas eu autant de notoriété que d'autres maîtres», estime-t-elle.


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