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Université de Béchar : Une plante endémique du Sahara contre le coronavirus
Publié dans El Watan le 03 - 06 - 2020

Cette plante possède des caractéristiques bioactives connue localement sous le nom vernaculaire de kebbar l'maiz, efessas, abessas et utilisée dans la pharmacopée traditionnelle dans le traitement des troubles gastro-intestinaux, la fièvre, antirhumatismal, maux céphaliques, crises d'épilepsie et comme anti-inflammatoire, ce qui a donné l'idée de lancer un nouveau projet de recherche d'actualité sur le virus du corona (SARS-CoV-2).
Existant depuis vingt ans, le laboratoire de phytochimie & synthèse organique, LPSO de l'université de Béchar a axé ses dernières recherches sur des calculs par technique DFT (Density Functional Theory) puis sur le Doking afin de voir les interactions avec des parties des protéines du virus de la Covid 19.
Le Pr Cheriti Abdelkrim qualifie ces substances comme potentielles contre le virus du corona et rappelle que ces molécules de choix, les sesquitepenes lactones ont des similarités structurales avec l'artémisinine utilisée contre la Malaria et sélectionnée pour le traitement de la Covid-19.
Il précise que l'étude a été encouragée par le fait que les molécules cibles ont des atomes de carbone asymétriques qui donnent des propriétés particulières sur le plan structural appelée «Chiralité» douée d'activité biologiques trouvée dans les 4 molécules candidates pour le traitement de la Covid-19, à savoir : l'antipaludéen Chloroquine et son dérivé l'Hydroxy chloroquine utilisée dans le traitement du lupus ; l'anti-Ebola Remdesivir et les deux médicaments du SIDA Lopinavir et Ritonavir.
L'objectif du travail de la modélisation est de savoir si les molécules de la plante saharienne Warioniasaharae peuvent être un modèle antiviral pour combattre la Covid-19. Techniquement, une fois le modèle moléculaire du médicament obtenu, il faudra rechercher un analogue sur d'autres sources végétales abondantes ou cultivées ou carrément une synthèse chimique de molécule afin de protéger la plante si elle est dans un environnement fragile comme le cas de notre Warioniasaharae.
Cette stratégie de modélisation, qui a bien réussi dans la fabrication du Taxol, un médicament anticancéreux extrait de l'If du Pacifique (Taxusbrevifolia), a permis, grâce à la synthèse chimique de la molécule similaire, d'éviter l'extraction de l'If et donc la protection de la forêt, ainsi le médicament est devenu disponible à prix abordable. Ainsi, les objectifs du Laboratoire de phytochimie&synthèse organique, LPSO étant la valorisation des plantes médicinales des régions semi-arides et arides de l'ouest du pays de la wilaya d'El Bayadh à Tindouf se retrouvent au cœur de l'actualité.
Au cours des travaux de recherche sur la chimie et les activités biologiques des plantes saharienne, les axes développés concernent les propriétés : antibactériennes, anti-nosocomiales, antioxydants, molluscicide (contre les mollusques d'eau douce qui jouent un rôle majeur dans la transmission de la bilharziose), nématicide (contre les nématodes à kyste qui sont parmi les bio-agresseurs causant des dégâts sur les cultures de pommes de terre et des céréales), de même des activités contre la maladie du palmier dattier (Bayoud, Fusariumoxy sporumalbedinis) et comme bio-insectide contre les termites qui causent des dégâts considérables à l'agriculture saharienne. Ce dernier travail est développé avec le Pr Didi Oueld Hadj de l'université de Ouargla.
Des tests menés sur plusieurs plantes de la médecine traditionnelle saharienne à savoir : Anvillearaddiata (Nogd) ; Acacia raddiana (Talh); Buboniumgraveolens (Tafs); Cotulacinerea (GurtoufBaida); Haloxylonarticulatum (Remth); Launaeaarborescens (Oum Lbina); Limoniastrumfeei (M'leffetLkhadem); Moricandiaarvensis (Kromejmel); Warioniasaharae (Kebbar l'maiz) et Zillamacroptera (Boukhlala) ont permis d'avancer sur plusieurs axes de valorisation de la biodiversité nationale.
Pour la Warionia saharae, en particulier, le Pr Cheriti précise que celle-ci a été récoltée pour la première fois en 1872 dans la région de Beni Ounif à Béchar par Jean Pierre Adrien Warion (1837 – 1880), un médecin de l'armée coloniale française, qui a exploré entre 1861 et 1878 la flore des environs de Mascara, Saïda, El Bayadh, Chott Ech Chergui, Ain Sefra, et Beni Ounif. La plante a été répertoriée par deux botanistes de l'époque le français Ernest Cosson et l'anglais George Bentham dans le Bulletin de la Société Botanique de France en 1872, et en hommage au premier collecteur, a été nommé en son nom : Warioniasaharae.
La plante est la seule qui représente le genre botanique Warionia de la famille des Asteraceae (Composée). Elle est endémique de l'Algérie et du Maroc et on la trouve dans les montagnes (à basse altitude) du Sahara de l'ouest du pays dans les régions de Tiout, Hamam Ouarka, Djebel M'Zi de la wilaya de Naâma et à Beni Ounif et Djebel Béchar.
Elle est moins abondante, ce qui nécessite des dispositifs pour sa protection. Les premiers travaux de photochimie et de biologie sur la plante ont été effectués à partir de 2002 dans le laboratoire Swiss Federal Institut of Technology de Zurich, dans le cadre d'une thèse de doctorat d'une étudiante marocaine. Les chercheurs de ce laboratoire ont pu isoler des substances dotées des activités anti-inflammatoire et cytotoxique qui ont été identifiées comme des Sesquiterpènes lactones, des molécules avec 15 atomes de carbone et avec au moins deux atomes d'oxygènes.
Depuis le mois d'avril 2020, une mise au point a été consacrée à leur égard dans la revue Applied Sciences de l'éditeur International de l'Open access MDPI. Ces molécules Sesquitepenes lactones ont des structures similaires à l'Artémisinine, une substance naturelle utilisée dans le traitement du Malaria et actuellement sélectionnées pour des essais cliniques contre le virus SARS-CoV-2 du corona. L'Artémisinine a été extraite de l'Absinthe chinoise (Artemisiaannua) qui est du même genre que notre chih (l'armoise blanche ; Artemisia herba alba).
A titre indicatif, le 20 avril dernier, le traitement Covid-Organics présenté par le président malgache Andry Rajoelina est fait à base de la tisane d'Artemisiaannua.
A l'université de Béchar, cet axe de recherche est au cœur de la stratégie de recherche de nouveaux médicaments et de la prédiction de l'activité pharmacologique par des calculs théoriques dans le but de savoir si la substance sélectionnée peut faire des interactions avec la cible biologique ( bactérie, virus, membrane cellulaire, enzyme…) avant de passer aux essais cliniques.
C'est ce qui a été fait, d'ailleurs, dans un projet euro-américain pour la sélection de 69 substances médicamenteuses pour des essais cliniques, dans le cadre du traitement de la pandémie Covid-19 et qui a été publié le 30 avril dans la prestigieuse revue anglaise Nature.


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