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Yacine Ouelmouhoub. Secrétaire national du Syndicat des inspecteurs de l'éducation nationale (SIEN) : «Le report des examens est une décision hâtive et irréfléchie»
Publié dans El Watan le 09 - 06 - 2020

Dans cet entretien, Yacine Ouelmouhoub, secrétaire national chargé de la communication au Syndicat des inspecteurs de l'éducation nationale (SIEN) nous dit pourquoi il qualifie de hâtive et d'irréfléchie la décision de reporter les examens du baccalauréat et BEM. Pour lui, «cette décision aura de graves répercussions sur les candidats aux examens, sur les conditions de la prochaine rentrée scolaire, et même sur l'année scolaire 2020-2021». Le SIEN considère qu'il n'y a pas une solution standardisée, mais des solutions à envisager au cas par cas, selon l'évolution de l'épidémie dans chaque région du pays, et selon les moyens de chaque établissement et chaque couche sociale.
– Le report des examens du baccalauréat et du BEM à septembre est, selon vous, une «décision hâtive et irréfléchie» sur les plans «pédagogique, organisationnel et procédural» ; comment et pourquoi ?
Nous avons demandé à notre tutelle, le 28 avril 2020, de temporiser avant de prendre une quelconque décision finale concernant l'année scolaire et l'organisation des examens officiels, et ce, selon l'évolution de la pandémie actuelle et les conditions du confinement sanitaire.
Nous avons suggéré de mettre en œuvre une démarche visant à trouver une alternative concrète et des solutions envisageables à la scolarité interrompue à cause de la conjoncture actuelle.
Malheureusement, le ministère a décidé de mettre fin à cette année scolaire sept semaines avant la fin officielle prévue le 4 juillet prochain, comme si c'était une question vitale et urgente qui nécessitait autant de célérité dans la prise de décision.
Notre tutelle a avorté ainsi les efforts consentis par les inspecteurs et les enseignants dans l'élaboration des cours à distance diffusés au fur et à mesure en ligne à travers la plateforme et la chaîne sur le web de l'Office national de l'enseignement et de la formation à distance (ONEFD).
Ainsi, notre ministère a fermé la porte devant toute possibilité de reprendre les cours et de rattraper les apprentissages non dispensés prévus dans les programmes. C'est pour cela qu'on a parlé de décision hâtive et irréfléchie sur le plan pédagogique.
Sur le plan organisationnel, le report du BEM à la 2e semaine et du baccalauréat à la 3e semaine du mois de septembre engendrera un report de la rentrée scolaire prévue en octobre prochain.
L'examen du BEM et notamment celui du baccalauréat sont une «machine lourde» dans notre pays, le déroulement des examens, le transfert des copies aux centres de regroupement pour appliquer les procédures de l'anonymat pour chaque feuille, la correction et le transfert des résultats partiels vers d'autres centres de regroupement avant l'annonce officielle des résultats finaux prennent plus d'un mois.
La rentrée scolaire, qui restera soumise aux établissements d'enseignement et au personnel éducatif et administratif chargés de conduire, d'encadrer et de corriger les copies ne pourra se faire dans le secondaire avant la fin octobre, voire début novembre si les conditions sanitaires le permettent bien sûr.
Sur le plan procédural, aucun texte réglementaire n'a suivi cette décision. La tutelle s'est précipitée, juste après la diffusion de notre dernier communiqué daté du 29 mai 2020 de publier une décision signée le 30 mai 2020 par le ministre de l'Education, concernant la dispense des élèves de la 5e année primaire de l'examen de la fin du cycle primaire, ainsi qu'une circulaire signée le 31 mai 2020 par le directeur du cabinet par intérim concernant les modalités de calcul de la moyenne de passage et le déroulement des différents conseils au niveau des établissements scolaires.
Soit trois longues semaines après la prise de cette décision hâtive et irréfléchie.
– Pourtant, la décision du report des examens n'a pas été prise de manière unilatérale. Les pouvoirs publics ont consulté au préalable les partenaires sociaux et des pédagogues et ont pris en considération les propositions des uns et des autres… donc, où se situe le problème ?
Le ministère de l'Education nous a exclus du dialogue. Nous n'avons été impliqués ni de près ni de loin à cette consultation, bien que nous soyons un syndicat agréé par le ministère du Travail.
Le MEN a consulté certaines parties qui n'ont rien à voir avec la pédagogie ; il a préféré écouter les propositions populistes et a opté ainsi pour une solution de facilité visant à assurer la «paix sociale» dans le secteur.
Le ministre a refusé de donner suite à notre demande d'audience, et on se demande quelle est la raison de cet écartement, bien que nous soyons, professionnellement parlant, les mieux placés pour parler de la pédagogie.
– En dépit de cette exclusion, est-ce que votre syndicat a fait part à la tutelle de ses propositions ?
Tout à fait, nos propositions ont été transmises à la tutelle ainsi qu'au président de la République et au Premier ministre.
– D'après vous, quelle est la démarche la plus appropriée pour la réussite ou l'achèvement de cette année scolaire et que propose votre syndicat ?
Pour ce qui est de la réussite et l'achèvement de l'année scolaire, ce qui est fait est fait.
Désormais, ce processus a été compromis et les répercussions du vide pédagogique créées par l'interruption indéterminée de la scolarité se feront sentir durant l'année scolaire prochaine.
Nous avons toujours privilégié une démarche visant à assurer la continuité des apprentissages par des solutions concrètes et envisageables.
Mais force est de constater toute l'importance qu'on accorde aux examens et autres modalités de calcul de la moyenne de passage au détriment du niveau des savoirs dispensés et des compétences acquises.
Cette pandémie mondiale n'est pas une fatalité. Nous devons trouver des solutions pour vivre avec.
Nous avons proposé diverses alternatives, car nous considérons qu'il n'y a pas une solution standardisée, mais des solutions à envisager au cas par cas, selon l'évolution de l'épidémie dans chaque région du pays, et selon les moyens de chaque établissement et chaque couche sociale.
Nous avons préconisé une stratégie globale visant à conjuguer tous les efforts de tout un chacun et les moyens existants.
Nous avons proposé, entre autres : la multiplication du nombre des centres de déroulement et de correction du baccalauréat afin d'assurer un minimum de distanciation sociale entre les candidats, tout en limitant cette évaluation certificative exceptionnellement aux matières essentielles pour chaque filière et comptabiliser le contrôle continu des autres matières secondaires dans le calcul de la moyenne de réussite à cet examen.
Nous avons proposé aussi un système de double vacation ou alternatif pour la scolarité des élèves afin de diminuer la surcharge des classes ; nous avons également suggéré l'enseignement en classe des matières essentielles pour chaque filière et l'enseignement à distance pour les matières secondaires (soit par des polycopies, ou bien par des supports numériques, ou bien encore par des cours interactifs en ligne en exploitant les TIC et toutes les applications et logiciels disponibles gratuitement en ligne, tels que Zoom, Classroom, Meet…) et prévoir des évaluations périodiques pour chaque matière.
Le Centre national de l'intégration des innovations pédagogiques et du développement des technologies de l'information et de la communication en éducation (CNIIPDTICE) dépendant du ministère de l'Education nationale (MEN) doit œuvrer dans ce sens afin d'apporter des solutions plus appropriées.
La plateforme numérique du ministère et celle de l'ONEFD doivent permettre à tous les élèves de télécharger les cours et les évaluations élaborées préalablement par leurs enseignants.
Aussi, pourquoi ne pas envisager de mettre à la disposition des parents par exemple des tablettes à des prix subventionnés par l'Etat et avec l'implication des entreprises économiques, cela permettra aussi d'alléger le cartable de l'élève.
– Sur le plan pédagogique, ce confinement sanitaire a inévitablement impacté la scolarité des élèves, notamment ceux des classes d'examen.qu'est-ce qu'il est conseillé de faire pour y remédier ?
Certainement que le vide pédagogique engendré par l'interruption prolongée de la scolarité et le confinement sanitaire influeront négativement sur nos élèves, notamment ceux des classes d'examen qui seront désormais des candidats libres au prochain examen.
Un plan urgent de remédiation est plus que nécessaire, que ce soit par la reprise partielle des cours si la situation sanitaire le permet, ou par la diffusion des cours et autres applications et sujets d'examen enregistrés par les inspecteurs et les enseignants.
– Comment rattraper le retard pour les élèves des différents paliers qui ont été tous dispensés du troisième trimestre ? Cette situation aura-telle des conséquences sur la prochaine rentrée scolaire ?
Le MEN, qui a diminué la moyenne de passage à 09/20 sans aucune considération pédagogique, envisage, selon la dernière circulaire du directeur de cabinet par intérim, de prodiguer aux élèves (qui seront déjà admis en classes supérieures), la partie non enseignée du programme de l'année en cours, laissant le soin aux enseignants de le faire sans donner de précisions à ce sujet.
Cela va être très difficile de rattraper ce retard, d'autant plus que, comme je vous l'ai déjà dit, cette rentrée ne pourra pas se faire dans les délais prévus.
Le MEN doit lancer une concertation dans ce sens, notamment avec les pédagogues, afin de trouver des solutions appropriées s'il a, bien sûr, le souci d'arranger au mieux les choses.
On doit écouter les spécialistes et donner toute l'importance à la pédagogie. La primauté de la pédagogie sur la gestion est la condition sine aqua non pour l'essor de notre école.
– La tâche sera-t-elle difficile pour les enseignants, les élèves et les parents ?
Sans nul doute et elle le sera beaucoup plus pour les élèves et leurs parents.
Certes, c'est une tâche compliquée mais pas impossible à réaliser avec la bonne volonté et l'abnégation de tout un chacun et la conjugaison des efforts de tous afin de surmonter cette conjoncture difficile pour tout le monde.
On doit aussi en tirer rapidement des leçons afin d'améliorer la qualité de notre enseignement et espérer ainsi l'essor de notre école.


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