La famille Allad et les habitants d'Aït Lahcène, un village de la commune d'Illoula Oumalou, ont organisé, le 12 juin 2020, un hommage émouvant à la mémoire de la jeune poétesse de cette localité, Samia Allad. Samia Allad est décédée le 31 mars dernier à l'âge de 39 ans, terrassée par un cancer du sein et d'une tumeur de cerveau, en plus d'une grave affection musculaire (myopathie), contractée dès ses premières années scolaires. De nombreux invités, amis, proches et autres admirateurs de cette battante poétesse sont venus de diverses régions, non seulement de la contrée de Illoula Oumalou (Bouzeguene), mais aussi de Cheurfa n-Bahloul, d'Azazga, de Draâ Ben Khedda, de Tirmitine, etc. Les participants se sont déplacés vers ce lointain village situé à 65 km de la ville de Tizi Ouzou par leurs propres moyens, malgré les contraintes de l'absence de transport (confinement encore en vigueur), juste pour être présents à cet hommage, ponctué d'une ouâda (offrande) à la mémoire de la disparue, dont la tombe a été marbrée dans la matinée du jour même, ornée ensuite d'une belle couronne de fleurs. «Des membres de la dynamique association Tafat (lumière) de soutien et d'aide aux personnes handicapées de Cheurfa n-Bahloul (Azazga) ont ainsi recueilli d'émouvants témoignages sur cette regrettée poétesse, «partie prématurément, encore enfant, alors qu'elle avait des projets et des rêves à réaliser...», dira sa sœur Malika, qui, «du vivant de notre cadette, elle ne la quittait pas d'un pas», ajoute son autre sœur Milya. Ces dernières et leur frère Rezki, l'aîné de tous, pour lesquels leur défunte sœur a laissé beaucoup d'autres poèmes, en plus d'une esquisse de roman (en kabyle), comptent les concrétiser dans un proche avenir, avec l'aide et la précieuse direction de Mebarek Gamar, gérant des éditions Tizrigin Ccix Muhend U-Lhusin, déjà éditeur bénévole des deux recueils de poésie de la regrettée Samia, intitulés Add inigh (Je dis !) et Ccqarrewegh-kem (Je te défie !), allusion à ses terribles maladies. M. Gamar auquel toute la documentation en question a été remise, a promis, sur place, «d'entamer le chantier dès maintenant pour réaliser le cher rêve de Samia, notre inoubliable enfant à tous, ici...», a-t-on appris. Dda Salah Yermèche, ancien journaliste au bureau d'El Watan à Tizi Ouzou et un des admirateurs de la regrettée poétesse, nous a indiqué qu'il a vraiment le cœur très léger après son retour du village Aït Lahcene où il a pris part, en compagnie de son ami artiste Ali Tebaa, à la commémoration du 40e jour du décès de celle qui l'appelait «Vava wi-ssin» (mon second papa) et du «marbrage» de la tombe de cette dernière, car, dira notre ancien collègue : «J'ai appris sur place, de la bouche d'un membre de l'association Tafat de Cheurfa n-Bahloul, qu'un des rêves de la poétesse, à savoir aller un jour de soleil d'été, en compagnie de ceux et celles qu'elle aime, dans quelque plage de nos littoraux, a été finalement réalisé, et je ne l'ai su que vendredi dernier. Or, moi, je lui avais promis aussi, en mai 2019, de concrétiser ce projet, sitôt qu'elle aura recouvré quelque peu sa santé. Elle a été émerveillée alors en apprenant que je suis encore un bon nageur et ancien pêcheur. Ainsi, l'objet de ma satisfaction, est que les jeunes de l'association Tafat ont pu lui offrir cette virée au large et en haute mer de Tigzirt sur un zodiaque, en compagnie d'éléments de la Protection civile. En apprenant cela, ça a été un grand soulagement pour moi, car, j'estime qu'il n'y a pas plus soulageant, euphorisant même, que de satisfaire à un vœu d'un ou d'une enfant, de surcroît luttant, vaillamment, contre un handicap. Un immense merci de ma part aux jeunes de Tafat et à ceux de la Protection civile qui ont transformé en réalité un des rêves de notre admirable et regrettée poétesse».