L'aéroport Abane Ramdane de Béjaïa attend toujours de se hisser au niveau de son importance stratégique qui lui revient de par sa position sur le bassin méditerranéen. Les projets d'extension de l'aérodrome, de la piste de l'aéroport et de l'équipement de ce dernier en nouvelles infrastructures essentielles pour son développement sont remis sur le tapis à chaque visite ministérielle. Beaucoup de promesses ont été faites quant à l'extension de l'aéroport et qui n'ont jamais été concrétisées sur le terrain. On en parle depuis le début des années 2000. Actuellement, la piste s'étend sur 2400 m, une distance qui n'autorise que l'atterrissage des petits avions de lignes interne et externe. L'étude préliminaire propose de rallonger cette piste à 3200 m pour recevoir des gros porteurs et développer le fret. Le fret a enregistré en 2017 un total de 74 303 tonnes de marchandises traitées, un chiffre qui peut être largement optimisé. Ainsi, 800 m sont donc nécessaires pour atteindre cet objectif. «L'aéroport de Béjaïa est une infrastructure qui joue un rôle prépondérant dans le transport des voyageurs, mais demeure malheureusement inexploité pour le développement du fret qui est pourtant nécessaire pour son développement économique», dira Yaïci Nadir, chef de service à la DTP. Ainsi, l'extension de la piste permettra aux appareils de plus gros tonnages de l'utiliser sans restriction de la charge. D'ailleurs, le responsable affirme qu'«une étude de faisabilité établie en 2001 confirme cet objectif», d'autant que l'infrastructure dispose de hangars qui peuvent être mis en service aussitôt les travaux d'extension exécutés. Cette extension se fera vers la mer, orientée vers le Nord en fonction du vent dominant. Malheureusement, l'habitation implantée à proximité de l'aérodrome et la morphologie du terrain ne permettent pas d'engager le projet sans engager des travaux colossaux et réaliser également des pistes secondaires tenant compte évidemment du même paramètre vent. Après des années de service, les structures de l'aéroport, comme les protections frontales, la piste d'atterrissage et les dépendances s'usent. L'entretien cyclique des différentes sections de cet aéroport est insuffisant devant l'ampleur des besoins pressants. Opérations urgentes C'est dans cette perspective que l'administration de wilaya a sollicité les fonds de l'Etat pour engager en urgence des travaux de protection et de préservation de l'infrastructure. Lors de la dernière vidéoconférence qui a réuni, à distance, les walis et le ministre de l'Intérieur, le wali de Béjaïa a demandé, entre autres, l'inscription d'au moins deux opérations, à savoir la réparation d'urgence de la protection frontale provisoire du POR (Prolongement occasionnellement roulable), seuil 26 de l'aérodrome, et la préservation de la piste et des dépendances de l'aéroport par un système de drainage global. Dans le même contexte, d'autres projets sont proposés pour booster la capacité et le rôle de cette infrastructure. Par exemple, les services de la DTP projettent des travaux d'extension du parking avions et la réalisation d'un parking au niveau de l'aéroport. On ambitionne d'augmenter le nombre de postes de stationnement de 4 à 7 en rajoutant trois postes sur une superficie de 20 000 m2 en plus de la création d'un taxiway. Une option qui est imposée par l'augmentation incessante du trafic aérien. D'une capacité de 500 000 passagers, l'aéroport de Béjaïa enregistre plus de 300 000 passagers dans plus de 3000 mouvements d'avions par an, en national et international. Lors de la présentation du budget du secteur des travaux publics et des transports pour l'année 2020, un montant de l'ordre de 1,13 milliard de dinars a été consacré au secteur des aéroports, destiné «principalement à l'achèvement des projets de renforcement des pistes d'atterrissage et des aires de stationnement de l'aéroport».