Existe-t-il deux spécimens de règlements généraux ? La question est d'actualité après la ridicule décision rendue par la commission de discipline de la Ligue nationale de football (LNF) que les observateurs qualifient d'« affaire Yountcha ». Rappelons les faits. Jeudi, lors de la rencontre de championnat CS Constantine-CABB Arréridj (1-0), l'attaquant camerounais a été exclu 58 secondes (moins d'une minute donc) après le début de la partie. L'arbitre Berber l'a expulsé suite à une agression du Camerounais sur un défenseur constantinois, semble-t-il. Faute ou pas faute, Yountcha a rejoint les vestiaires moins d'une minute après l'entame du match. A la fin de la partie, le joueur incriminé et les dirigeants bordjis n'ont pas manqué de dénoncer la sentence de l'arbitre, qui aurait pris sa décision après qu'un de ses assesseurs lui a signalé la faute de l'avant- centre du CABBA. En début de semaine, les dirigeants du CABBA se sont déplacés à Alger pour plaider la cause de leur joueur. Ils ont été auditionnés par la commission de discipline qui a rendu un verdict renversant. Yountcha a écopé d'un match de suspension, alors qu'il a été exclu. A moins qu'il y ait d'autres règlements généraux, bien enfouis dans les tiroirs de la LNF, l'athlétique attaquant du CABBA devait être suspendu, au moins deux matches, sachant que l'exclusion (effective) entraîne une suspension automatique sans préjuger de la suite de la sanction en fonction de la qualification des faits. Dans le cas présent, il s'agit d'une transgression flagrante de la loi (les règlements généraux). Cela d'une part. Par ailleurs, cette sanction (un match de suspension) est un camouflet pour l'arbitre international que la commission de discipline de la LNF a discrédité. Aux deux parties (ligue et arbitre), il ne reste qu'une seule chose. Aller jusqu'au bout de cette ridicule logique. C'est-à-dire placer Berber au frigo (ligue), ou l'arbitre international remet son sifflet pour le camouflet. A eux de choisir. Le football, lui, est (une fois de plus) le plus grand perdant dans ce type de marchandage qui n'ajoute rien à sa gloire.
