Le graphique de la pandémie est certes fléchissant, mais le risque de déferlement de nouveaux variants, plus dangereux et plus contagieux, n'est pas à exclure, tant la vigilance et les gestes barrières laissent à désirer. En moins d'une année de recherches, ce qui est rare dans l'histoire de production des vaccins, une panoplie de vaccins a été mise au point, dont le russe Spoutnik V, pour lequel l'Algérie a opté et que la revue médicale The Lancet affirme qu'il est efficace à plus de 91%. Sauf qu'une frange de la société dite sceptique, qui, à aucun moment, n'a cru ni à la pandémie ni au vaccin. Sur le sujet, nous avons questionné le docteur Ali Messaoudene, médecin biologiste, diplômé de Paris V Descartes et directeur de laboratoire d'analyses médicales éponyme. «D'abord, je fais totalement confiance aux scientifiques dans leur recherche d'un vaccin anti- Covid, et s'ils ont remué leurs méninges pour mettre au point un vaccin en un temps record, que les autorités sanitaires de notre pays ont adopté, c'est qu'il est efficace. Donc, il faut se faire vacciner, y compris les sceptiques et surtout, il ne faut jamais badiner avec les gestes barrières. Ils sont toujours de mise, bien entendu. Moi-même et tout le personnel du laboratoire sommes soumis à des règles d'hygiène draconiennes. J'ai même engagé deux femmes de ménage pour veiller à ce que les lieux demeurent constamment désinfectés», affirme-t-il. Sur la mutation du virus, notre interlocuteur explique : «On dit qu'un virus a muté lorsqu'une anomalie apparaît dans la succession de gênes. Dans ce cas de figure, des variants émergent dans certains pays du monde ; je ne suis pas habilité à porter un jugement et dire que le virus mutant de la Covid-19 est dangereux ou pas. Et tant que les frontières sont fermées, je pense qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter quant au déferlement». Avec le relâchement, est-il est parfois nécessaire de dramatiser pour mieux sensibiliser ? «Là encore, si on dramatise, on risque d'induire les gens dans la psychose. Il faut juste savoir convaincre les gens à respecter les règles de prévention et à se faire vacciner», répond-il. Quant à l'implication du laboratoire dans l'effort de lutte contre la Covid-19, Dr Messaoudene nous dira : «J'ai fait un millier de tests antigènes et sérologiques depuis le début de la pandémie. Et on a détecté plusieurs cas Covid, où des perturbations des paramètres biologiques ont été observées, notamment sur la diminution des globules blancs ou sur la vitesse de sédimentation (VS) élevée, lors d'analyses de la formule numérique sanguine (FNS). Personnellement, je tiens à ce que je sois sûr et certain des résultats obtenus, car si un résultat est négatif, cela ne veut pas dire que le sujet est indemne. Le risque de faux résultats est toujours présent». Il est à noter que ce laboratoire ouvre ses portes pendant les vacances aux étudiants et techniciens de filières médicales pour consolider leurs acquis théoriques. Advertisements