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Alors que la défense d'Oultache évoque un tir mortel d'une tierce personne : La partie civile s'interroge sur les commanditaires de l'assassinat de Tounsi
Après 12 heures d'audition, le procès du colonel Chouaib Oultache, s'est poursuivi tard dans la nuit du jeudi à vendredi, avec d'abord les plaidoiries de la partie civile représentée par les Mes Fatma-Zohra Chenaif et Kesenti. Me Chenaif, commence par évoquer le passé révolutionnaire du colonel Ali Tounsi, avant de revenir sur son parcours, notamment à la tête de la police, « avant que les deux balles provenant de l'arme de Chouaib Oultache, ne mettent fin à la vie du défunt » et ajoute : « en toute impudence, il sort pour appeler Boumedienne Abdrabi et Youcef Daimi qu'il a menacé de liquider. Il prétend que ceux qui ont tiré sur la victime, sont des personnes qui se trouvaient à l'intérieur. Si c'était le cas,pourquoi est-il retourné et s'est-il enfermé à l'intérieur ? N'a-t-il pas eu peur d'être liquidé par ces mêmes personnes ?». L'avocate s'est interrogée « sur la non convocation du ministre de l'Intérieur qui avait déclaré que le meurtre « a eu lieu sans témoin » mais aussi sur les auteurs du coup de file anonyme au journal Ennahar. « Qui est derrière cet acte ? Qui en est le commanditaire ? Des questions à ajouter à toutes les autres qui concernent les assassinats de Mohamed Boudiaf, Kasdi Merbah », conclu l'avocate. Le procureur général n'a pas été par le dos de la cuillère pour plaider la condamnation à mort. D'emblée, il affirme que « toutes les preuves matérielles et légales » mettent en avant « l'intention de tuer la victime ». Pour lui, l'accusé « était au moment du crime dans toutes ses facultés mentales et du point de vu de la loi, il est donc responsable de ses actes. Oultache a attenté à la vie de son chef suprême suite à la publication d'un article par le journal Ennahar, où il est question du gèle de ses prérogatives». Il revient sur la réunion qui devait se tenir en cette matinée du 25 février 2010, consacrée au bilan de la modernisation des structures de la sureté nationale, confiée à Oultache. « L'accusé veut convaincre la cour qu'Ali Tounsi a été touché dans sa dignité, lorsqu'il l'a traité de traitre (...) Il était en colère quand il est entré au bureau du directeur général. Il a demandé le report de la réunion pour terminer le travail. L'accusé a été surpris par le fait, que la victime l'a sommé de quitter le bureau. Sans hésitation, il a tiré une première balle, puis une seconde qui a été mortelle ». Le procureur général, rappelle qu'Oultache était déjà sous le coup d'une enquête liée à l'octroi de marchés d'onduleurs, àson gendre, qui lui a valu des poursuites judiciaires et des condamnations à une peine de prison. Tous ces faits, conclu le magistrat, méritent la peine maximale puis réclame la condamnation à mort. La défense de l'accusé opte pour la stratégie du doute, en développant la thèse selon laquelle, le tir mortel ne provenait pas de l'arme d'Oultache-qui n'a fait que blesser la victime-mais de « celle d'une tierce personne ». Me Tayeb Bellarif affirme qu'il « y a eu intention de polluer la scène de crime par des personnes restées sur place lors de l'intervention. Il n'y a pas eu de préservation de cette scène qui a été piétinée. Il y a eu des tirs anarchiques sans aucune raison dans le bureau du directeur général. L'expertise a relevé pasmoins de 25 cartouches et impacts. Le trou constaté au niveau du faux plafond, confirme qu'Oultache a tiré une balle en l'air et les autres au sol. On dit que le défunt a été tué de deux balles, l'une au niveau de la tempe gauche à proximité du nez qui a perforé le palais de la bouche, percuté la base de la langue, transpercé le larynx, cassé le l'hypophyse de la vertèbrecervicale, fait un virage de 90 ° pour se loger dans l'épaule droite. Il l'aurait reçue quand il était assis derrière son bureau, alors qu'il n'y avait pas de trace de sang et a pu se relever de sa chaise, contourner son bureau, puis tomber par terre, et achevé d'une balle qui a touché l'oreille droite et traversé le cerveau. Or, sur le drapeau on voit des taches de sang. Elles étaient sur la partie basse. Un morpho-analyse auquel nous avions fait appel, pour analyser ces tâches de sang, était formel. Celles-ci ne peuvent provenir que d'une blessure par balles sur la partie haute du corps, alors que la victime était en position debout. Il est impossible que ces traces soient provoquées par une blessure alors que Tounsi était à terre. La victime n'a jamais été photographié du coté gauche du corps. Les traces peuvent provenir d'une blessure au moment où le défunt était en position debout face à Oultache et devant le drapeau qui se trouve derrière son bureau ». L'avocat conteste l'expertise balistique qui confirme que la balle mortelle est celle que le défunt a reçu au niveau de la tête en disant : « la blessure au crane ne peut être provoquée par une balle semi-blindée à tête creuse, qui en s'ouvrant dégage des débris visibles sur une radio. Ces débris n'apparaissent pas sut le cliché que nous avons. Les preuves ont été manipulées par la police judiciaire pour accréditer la thèse de deux balles tirées par Oultache. Ce dernier a blessé Tounsi, cela est certain. Mais il n'est pas l'auteur des deux balles reçues à la tête. Elles ont été tirées par de tierces personnes ». Après délibéré, la cour d'appel criminelle condamne Chouaib Oultache la prison à vie. Advertisements