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Chouaib Oultache devant le tribunal criminel le 26 février
Publié dans El Watan le 05 - 01 - 2017

Tant attendue, l'affaire de l'assassinat de Ali Tounsi, ancien directeur général de la Sûreté nationale, sera jugée le 26 février prochain par le tribunal criminel près la cour d'Alger, présidé à cette occasion par le juge Omar Belkherchi. Dans le box, un seul accusé : Chouaïb Oultache, ancien colonel de l'armée de l'air, directeur de l'unité aérienne de la police, poursuivi pour, entre autres, «homicide volontaire avec préméditation». Il risque la réclusion à perpétuité.
Ce crime avait fait l'effet d'une bombe en cette matinée du 25 février 2010. Ali Tounsi a été assassiné dans son bureau — au moment où des cadres de l'institution l'attendaient au bout du couloir pour une réunion-bilan — par son homme de confiance, Chouaïb Oultache, qu'il avait lui-même décoré symboliquement du grade de divisionnaire de la police, avant qu'il ne lui confie l'unité aérienne de la Sûreté nationale. Cinq mois plus tard, l'enquête conclut à un «acte isolé», suscitant aussi bien la réaction de la partie civile, qui récuse le mobile du crime retenu, que celle de la défense de Chouaïb Oultache, qui déclare que ce dernier «a blessé» le défunt et «d'autres l'ont achevé».
«Nous récusons aussi bien l'expertise technique que les conclusions de l'enquête qui désignent Chouaïb Oultache comme l'auteur de l'assassinat. Ce dernier a certes tiré sur la victime, mais celle-ci n'était pas morte. D'autres l'ont achevée. Il y a une balle de plus qui n'appartient pas à l'accusé et l'expertise ne nous a pas expliqué d'où elle vient», déclare Tayeb Belarif, avocat de Chouaïb Oultache, qui va axer le système de défense en suscitant le doute quant à l'auteur du crime.
Néanmoins, pour Fatma-Zohra Chenaif, avocate de la partie civile, en l'occurrence la famille Tounsi, «il n'y a aucun doute sur l'auteur des tirs mortels ayant visé la victime. L'expertise est révélatrice. Elle ne laisse aucune faille». Cependant, «nous ne croyons pas que le mobile de ce crime soit lié uniquement à une crise de colère. Nous savons que la main qui a exécuté Ali Tounsi est celle d'Oultache, mais nous voulons connaître les commanditaires de ce crime. L'enquête judiciaire a malheureusement été axée uniquement sur les faits de cette journée du 25 février.
Elle n'a pas pris en compte le contexte dans lequel l'assassinat a eu lieu ni cherché les commanditaires. Nous avons demandé la convocation de 7 témoins, dont les auditions auraient certainement éclairé certaines zones d'ombre de l'enquête, mais nous avions essuyé un refus catégorique», révèle maître Chenaif. Cette liste, ajoute l'avocate, comporte l'ancien ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, son secrétaire général, Abdelkader Ouali, et Anis Rahmani, à l'époque directeur du journal Ennahar.
La liste comprend aussi d'anciens cadres de la Sûreté nationale : Zerrouk Soukhal (ex-chef de cabinet), Mohamed Houalef, (ex-inspecteur général), Abdelaziz Affani (ex-directeur de la police judiciaire), Beldjillali (ex-patron des Renseignements généraux, RG), Slimane Benyettour (responsable des RG auprès de la sûreté de wilaya d'Alger) et Abdellah Belkadi, cadre aux RG. Maître Chenaif souligne par ailleurs ce qu'elle qualifie de «choix troublant» de la date du 26 février 2017, pour la tenue du procès, et qui «coïncide» à deux jours près avec le 7e anniversaire de l'assassinat de Ali Tounsi.
L'acte isolé pour une altercation verbale
Mais pour l'enquête judiciaire, résumée par l'arrêt de renvoi devant le tribunal criminel d'Alger, le crime a eu lieu suite à «une altercation» juste avant la tenue d'une réunion-bilan avec les cadres de la police, en ce jeudi 25 février 2010. A en croire le contenu de ce document, Oultache a insisté pour être reçu avant ses collègues. Il entre dans le bureau du directeur général, qui le reçoit froidement. Il demande le report de la réunion pour permettre à ses collaborateurs d'achever leur travail. Tounsi refuse. «C'est aujourd'hui que les comptes doivent être rendus», lui dit-il. Une altercation verbale s'ensuit.
Les deux responsables abordent la question des marchés de télésurveillance et de télécommunication. Tounsi s'emporte : «Ton service est resté à la traîne, tu m'as mené en bateau et tu t'es arrangé pour donner tous les marchés à l'armée. Vous êtes tous des traîtres !» Oultache réagit : «C'est toi le traître, fils de harki.» Brusquement, Tounsi prend un coupe-papier, se lève de sa chaise et se dirige vers Oultache, qui le met en garde : «Attention ! Je suis armé, ne t'approche pas de moi.» Tounsi continue d'avancer.
Oultache dégaine son arme, un Smith & Wesson. Il tire une balle en l'air pour le stopper, puis une seconde et une troisième, mais Tounsi est toujours debout, tenant le coupe-papier dans sa main droite. Oultache tire une quatrième balle et Tounsi s'affaisse par terre, à plat ventre. Réalisant son geste, Oultache s'assied sur le fauteuil et retourne son pistolet contre lui. Ce dernier se bloque. Il tente de le débloquer, en vain. Il sort du bureau et se dirige vers le secrétaire particulier du défunt.
Personne n'a entendu les coups de feu du fait des portes capitonnées. Oultache informe le secrétaire que Tounsi réclame le chef de sûreté de wilaya d'Alger, le directeur de l'administration générale (DAG) et le directeur des moyens techniques (DMT). Les trois arrivent au bureau de Tounsi. Oultache assène un coup de crosse sur la tempe du chef de la sûreté de wilaya avant de prendre la fuite avec les deux autres. Le secrétaire arrive, puis repart en criant : «Il l'a tué, il l'a tué !» L'arme à la main, Oultache sort dans le couloir et, à voix haute, insulte tout le monde. La salle de réunion se vide.
C'est la panique générale. Quelqu'un surgit de nulle part lui tire une balle au niveau de l'abdomen, puis une autre au rein. Oultache revient sur ses pas et le tireur lui loge une troisième balle dans une jambe, puis une quatrième dans l'autre. Malgré ses blessures, il arrive à rejoindre le bureau. L'arme toujours en main, il s'affaisse sur un fauteuil face à la porte d'entrée, qu'il a pris le soin de fermer. Il perd beaucoup de sang. Les gémissements de Ali Tounsi résonnent dans son oreille.
Quelques minutes plus tard, le bureau est investi par des policiers. C'est là qu'il dit avoir entendu cette phrase : «Achevez-les tous les deux.»
Oultache sombre dans un coma profond. A son réveil à l'hôpital de Bab El Oued, il parle de «trou noir qui a effacé toute trace de cette matinée». Il reste en détention durant sept années, alors que l'affaire a été renvoyée par la Cour suprême devant le tribunal criminel près la cour d'Alger il y a plus de trois ans.
Raison pour laquelle la défense de l'accusé avait interpellé à plusieurs reprises les autorités judiciaires sur le retard «inexpliqué» de la programmation du procès. Ce dernier, faut-il le préciser, verra la convocation de nombreux témoins et d'experts. Appréhendé par certains avocats en raison du choix porté sur le «redoutable» juge Omar Belkherchi pour présider l'audience, ce procès s'annonce déjà houleux et porteur de révélations fracassantes sur les circonstances qui ont entouré l'assassinat du premier responsable de la police, dans son propre bureau, par le plus proche de ses cadres.


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