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Malik Drid. Psychologue clinicien principal au Chu Saâdna Abdennour de Sétif : «Les répercussions psychologiques et comportementales sur les femmes victimes d'une violence exagérée sont souvent très graves »
Entretien
Publié dans El Watan le 27 - 05 - 2021

Psychologue clinicien principal au CHU Saâdna Abdennour de Sétif, Malik Drid revient dans cet entretien accordé à El Watan sur les répercussions psychologiques des violences commises dans la nuit de lundi 17 à mardi 18 mai contre neuf institutrices dans une école à Bordj Badji Mokhtar.
Il insiste sur une prise en charge à entreprendre le plus vite possible au moins pour diminuer les séquelles psychologiques.

Propos recueillis par S. Arslan

-Neuf institutrices ont été victimes de violences à Bordj Badji Mokhtar. Cela rappelle un sinistre souvenir survenu en 2001 contre des femmes à Hassi Messaoud. Selon vous, quelles sont les raisons réelles de cet acharnement sans précédent contre des femmes dont le seul tort est d'avoir parcouru des centaines de kilomètres à la recherche d'un poste de travail ?
Au début, je voudrais exprimer toute ma solidarité avec nos sœurs institutrices, et dénoncer cet acte lâche et criminel. Ce qu'il faut savoir en premier lieu, c'est que la violence contre les femmes est une forme de la violence qui s'est étendue à la société algérienne ces dernières années, un phénomène mondial qui existe dans la plupart des pays même développés dans des proportions variables. Les mentalités et les idéologies chez certains qui n'acceptent pas l'idée du travail des femmes, par exemple, et leurs succès et créativité dans tous les domaines, donc il est programmé pour la violence, ainsi que le changement des rôles sociaux et économiques entre la femme et l'homme.
Ce dernier va compenser cette infériorité vécue comme une stigmatisation par la violence, particulièrement quand une femme est supérieure sur le plan professionnel, financier et intellectuel. Mais quand on arrive à l'agression à l'arme blanche ou au féminicide, là la situation est alarmante. Il s'agit souvent d'agresseurs polytoxicomanes et des personnalités pathologiques telles que les agresseurs sadiques et même les gens qui ont une misogynie, un terme désignant la haine morbide à l'égard des femmes. Certains agresseurs ont des troubles mentaux tels que le trouble bipolaire, la paranoïa et parfois ces troubles sont masqués.
-Les informations parvenues de Bordj Badji Mokhtar parlent de victimes dans un état de choc profond, certaines ont été prises de crises d'hystérie après cette nuit d'horreur. Quelles seront les répercussions de ces violences sur les plans psychologique et comportemental ?
Les répercussions psychologiques et comportementales sur les femmes victimes d'une violence exagérée sont souvent très graves à court et à long terme.
La femme vit la violence comme un événement traumatisant qui provoque l'apparition de troubles psychiques tels que la dépression aiguë et chronique, certaines formes de phobies telles l'androphobie (la phobie des hommes), la gamophobie (la phobie du mariage), l'agoraphobie (la phobie des lieux publics). Elle peut présenter également ce qu'on appelle le PTSD (le trouble du stress post-traumatique) qui désigne un type d' anxiété sévère qui se manifeste à la suite d'une expérience traumatisante, et parfois cela mène à la toxicomanie, aux troubles psychiatriques et même au suicide, et bien sûr, l'impact varie d'une personne à l'autre, selon sa résilience psychologique.
-En tant que spécialiste, quelle prise en charge psychologique pourra faire oublier ces horreurs à ces victimes ?
La prise en charge psychologique des femmes victimes de la violence n'est pas une chose aisée avec tous les cas. Ces victimes nécessitent souvent des psychothérapies à long terme avec des techniques cognitivo-comportementales, le débriefing, des techniques relaxantes qui peuvent diminuer les effets du traumatisme, et parfois même une intervention psychiatrique médicamenteuse, le cas échéant.
-Comment ces victimes pourront-elles reprendre un jour leur travail sans souffrir des séquelles psychologiques de ce qu'elles ont vécu ?
Tout d'abord, il faut commencer la prise en charge psychologique le plus vite possible au moins pour diminuer les séquelles psychologiques. Le mode de vie favorable et le soutien contribuent au traitement, mais la résilience psychologique, c'est elle qui fait la différence à la fin.

Propos recueillis par S. Arslan
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