L'émergence de la pandémie de Covid-19 a mis à rude épreuve tous les secteurs économiques. L'industrie pharmaceutique mondiale, en première ligne de la lutte contre l'épidémie, a été impactée dans son fonctionnement, mais elle a pu s'adapter à cette situation de blocage. «Un secteur qui a pu résister à la pandémie», a déclaré Sofiane Achi, directeur général des laboratoires El Kendi, classés deuxième entreprise pharmaceutique spécialisée dans la fabrication de médicaments génériques en full process dans des pathologies chroniques (cardiologie, neuropsychiatrie, urologie, asthme et maladies respiratoires, oncologie et maladies auto-immunes). Après la chute drastique du taux de croissance enregistrée en 2019, en passant de deux à un chiffre, l'industrie pharmaceutique algérienne locale a pu faire face aux besoins de la population. «Un secteur touché dans tous ses métiers et son activité par cette pandémie, mais nous nous sommes organisés pour éviter les ruptures des approvisionnements en matière première, importée d'Inde et de Chine, des pays qui étaient fermés», a-t-il indiqué. Et de souligner que «malgré cela, des entreprises du médicament ont dû trouver des solutions pour assurer la disponibilité». Pour lui, la Covid a servi de catalyseur durant l'année 2020 pour le développement des filières de l'industrie pharmaceutique et la fabrication de produits nécessaires pour faire face à cette crise sanitaire inédite. «Nous avons pu assurer une autonomie en matière de moyens de protection, notamment les masques chirurgicaux, l'oxygène, le gel hydroalcoolique et autres dispositifs, sans compter les médicaments qui étaient déjà fabriqués localement inscrits dans le protocole adopté par le ministère de la Santé contre la Covid-19», a-t-il ajouté. M. Achi se félicite de ces exploits tout en rappelant que la production nationale couvre 50% des besoins et souligne d'ailleurs que «l'industrie pharmaceutique nationale intéresse beaucoup de pays de la région qui entrent en contact avec nous pour des formations et des échanges». Lesquels peuvent effectivement, a-t-il assuré, être engagés à travers «notre projet d'exportation vers l'Afrique de l'Ouest, la Libye dont le dossier sera incessamment réétudié. Une piste déjà envisagée par El Kendi pour se confronter à la compétition et avoir une expérience au plan international». M. Achi rappelle que «le secteur a effectivement résisté grâce aux efforts consentis de part et d'autre pour assurer des approvisionnements de médicaments, sachant que le pays était fermé au monde». Il signale que le recours à la digitalisation et le travail à domicile ont été d'un grand secours aux entreprises qui étaient contraintes de libérer leurs salariés suite aux différents confinements. «Une expérience qui a été efficace à travers le monde. Notre entreprise a dépensé un million de dollars pour justement développer la digitalisation, une approche bien accueillie par tout le monde», indique-t-il. L'impact de la Covid sur l'emploi a été également évoqué, surtout que beaucoup de secteurs ont connu de nombreux départs, contrairement à celui de l'industrie pharmaceutique, souligne le cofondateur du site de recrutement en ligne emploitic, Louai Djaffer. Il a précisé que l'industrie pharmaceutique fait partie des secteurs qui ont le plus maintenu les emplois et qui «envisage des recrutements dans un avenir proche, selon une étude menée par son équipe en étroite collaboration avec d'autres organismes». Concernant le travail à distance, une des questions adressées dans le cadre de l'étude, M. Louai a affirmé que 61% des employés se projettent pour un mix entre le télétravail et le présentiel. Advertisements