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Le courage de l'association El Manara
DEGRADATION DU CADRE DE VIE À COLLO (SKIKDA)
Publié dans El Watan le 01 - 09 - 2021

Contrairement aux phrases démagogiques dont use souvent la société civile locale et à l'à-plat-ventrisme si cher à d'innombrables associations pullulant dans la wilaya de Skikda, l'association écologique de Collo El Manara, (Le Phare), continue de se distinguer en dénonçant l'état des lieux d'une ville coquette qui commence à perdre son lustre d'antan.
Dans une longue lettre adressée à l'ex-wali de Skikda, El Manara s'insurge contre la dégradation du cadre urbain de la ville et appelle les responsables concernés, le wali à leur tête, à réagir et à y remédier. Faisant carrément le tour du propriétaire, les membres de l'association énumèrent des cas concrets d'atteinte au cadre urbain et portent des jugements courageux quant à la situation que vit leur ville. «Nous avons constaté que la ville de Collo vit, cette année, l'une de ses plus catastrophiques années en matière de pollution», jugent les membres d'El Manara.
Revenant, une fois encore, sur le cas de la décharge sauvage de Boumhajer, sauvagement implantée à l'entrée de la ville, l'association dénonce le laisser-aller qui la caractérise et les nuisances qui émanent de ces lieux, pour le moins hideux. «Les déchets ménagers sont souvent déchargés sur le bord de la route longeant les lieux sans que cela dérange quiconque alors que les déchets entassés sont régulièrement incinérés, engendrant ainsi d'épaisses fumées nauséabondes qui, le soir, vont couvrir le ciel de la ville», lit-on dans la lettre.
Selon l'association, ces fumées continuent depuis des années déjà de nuire à la santé publique. «A chaque incinération, le service d'urgence de l'hôpital de la ville accueille des citoyens en détresse, des enfants et des malades chroniques surtout», notent-ils. En plus de ce constat, l'association estime que l'impact de cette décharge s'étend jusqu'aux nappes phréatiques de Telezza utilisées essentiellement pour l'irrigation.
Et d'expliquer : «Plusieurs cours d'eau qui alimentent cette nappe passent par cette décharge et se chargent de tous les particules imaginables.» El Manara est allée jusqu'à s'interroger sur le devenir de la décharge intercommunale de Hermala dans la commune de Tamalous qui devait initialement accueillir les déchets de Collo et de fermer surtout la décharge de Boumhajer. «L'aménagement de la décharge de Hermala est achevé voilà déjà plus de 4 ans et elle demeure fermée à ce jour», notent les membres de l'association.
Ces derniers évoquent d'autres atteintes au cadre urbain de Collo et citent, entre autres, le cas du jardin public de la place des Martyrs, au centre-ville. «Ce jardin, réhabilité en 2015, est déjà tombé dans l'oubli voilà près d'une année.
Ce lieu est aujourd'hui carrément délaissé, chose qui a poussé de simples citoyens à user de leurs moyens pour arroser les plantes», rapporte la lettre de l'association. L'appel d'El Manara qui n'a cessé d'attirer l'attention des élus locaux, du chef de daïra et du wali, sera-t-il enfin entendu ? Osons l'espérer d'autant plus que la wilaya vient de connaître un grand changement. Puisse-t-il encore être salutaire.
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