Par la voix des autorités concernées, les allégations de la presse américaine reprises par la presse algérienne ont été catégoriquement démenties ; l'armée algérienne n'ira pas combattre les Irakiens en Irak ou les Marocains au Maroc, du moins officiellement. Cela étant réglé, reste pour les mêmes autorités concernées à démentir deux autres rumeurs qui ont aussi à voir avec l'armée. D'abord l'existence d'une base américaine dans le Sahara qui aurait été découverte accidentellement par un pilote civil égaré et la démission/limogeage du général Lamari, dont la disparition de la scène a été aussi remarquée par les spécialistes que celle des dinosaures à la fin du Jurassique. Sur ces points, deux réponses assez molles ont été données : concernant la base américaine, « il y a des bases et des Américains dans le désert, mais il n'y a pas de bases américaines dans le désert ». Quant à la disparition du général major Mohamed Lamari, que même les ligues des droits de l'homme et Farouk Ksentini n'ont pas voulu commenter, des réponses ambiguës ont été données : « Il est là mais il n'est pas là ; il est à son poste mais il n'est pas là en ce moment. » Si l'on comprend aisément l'embarras des dirigeants quant à la présence éventuelle d'une base US en Algérie, pourquoi l'éventuel départ du général Lamari est-il à ce point une chose si sensible qu'elle n'a donné lieu ni à un démenti ni à une confirmation ? L'explication réside dans le syndrome Zerhouni ; personne, y compris au sein du MDN, ne veut se risquer à donner Lamari pour limogé. Donné pour mort, il y a quelques mois, Yazid Zerhouni est revenu du royaume des ombres avec une vitalité étonnante, n'hésitant pas à remplir les prisons et suspendre des journaux. Vu le poids politique du général Lamari, on comprend les hésitations. De retour de vacances, il pourrait suspendre toute l'Algérie.