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La monarchie alaouite facteur d'instabilité ?
Maghreb
Publié dans El Watan le 11 - 10 - 2004

Le Maroc a adressé un mémorandum au secrétaire général de l'ONU. Dans ce document daté du 24 septembre 2004 et publié par l'Agence marocaine de presse (MAP) deux jours après, Rabat a vivement dénoncé « l'implication direct » de l'Algérie dans le conflit du Sahara Occidental.
Le contenu de ce mémorandum « très riche en mensonges », dénote que le Maroc est à cours d'arguments « sérieux » et donc dans une position très inconfortable, s'agissant du règlement politique du conflit qui l'oppose au peuple sahraoui.
Le soutien du peuple algérien au peuple sahraoui est conforme à la légalité internationale
Concernant le soutien qu'apporte le peuple algérien au peuple sahraoui (c'est surtout de ça qu'il s'agit dans le mémorandum précité), même si les autorités marocaines exagèrent, il n'est jamais assez de leur rappeler que ce soutien ne sort pas du champ d'application du droit international. En effet, le soutien du peuple algérien au peuple sahraoui est conforme à la résolution 2105 (XX) du 20 décembre 1965 de l'Assemblée générale de l'ONU. Cette résolution « reconnaît la lutte que mènent les peuples sous domination coloniale pour l'exercice de leur droit à l'autodétermination et à l'indépendance et invite tous les Etats à apporter une aide matérielle et morale aux mouvements de libération nationale dans les territoires coloniaux ». Il est utile aussi de rappeler que depuis le début des années 1960, le Sahara Occidental est inclus dans la liste établie par l'ONU, des territoires auxquels devrait s'appliquer la résolution 1514 (XX) de l'Assemblée générale de l'ONU du 14 décembre 1960, dont l'intitulé « Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés ». Cela d'une part, d'autre part, le conflit qui oppose le trône alaouite au peuple sahraoui est situé à nos frontières, il est pour nous autres Algériens une question de sécurité nationale. Il est donc de notre devoir de veiller à ce que son règlement intervienne dans un cadre légal, c'est-à-dire en conformité avec les différentes résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité de l'ONU relatives au principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, principe fondateur de la République algérienne. Agir en dehors de ce cadre, c'est évoluer dans le champ de la corruption et du grand banditisme, les Algériens ne sont pas prêts à suivre la monarchie marocaine dans ce « marécage », champ de prédilection des alaouites.
L'histoire du visa n'était qu'une manœuvre dilatoire
Le mémorandum élaboré par le Maroc, n'a fait que confirmer (du moins pour ceux qui ont encore des doutes en ce qui concerne la mauvaise foi du Palais royal s'agissant d'un règlement politique du conflit du Sahara Occidental) que la décision du roi Mohamed VI d'annuler les formalités du visa d'entrée au Maroc au profit des ressortissants algériens n'était, une fois de plus, qu'une manœuvre dilatoire visant à préparer l'opinion marocaine surtout et internationale à une éventuelle tension dans la région. Il est permis d'avancer, sans le moindre doute, qu'avant de rendre publique sa décision unilatérale d'annuler les formalités du visa d'entrée au Maroc au profit des ressortissants algériens, le roi Mohamed VI connaissait déjà la « réponse » algérienne. Son initiative n'était donc qu'une tactique, voire une petite frappe dont l'objectif était de préparer l'opinion marocaine à mieux avaler la campagne antialgérienne qui allait suivre et tenter par là même de démontrer aux Américains et autres partenaires des pays du Maghreb que l'Algérie demeure le principal obstacle à la construction maghrébine. Cela ne prend plus, car le monde entier a compris que la monarchie alaouite ne doit sa survie qu'à la tension qui sévit dans la région, d'où la nécessité d'entretenir cette tension à n'importe quel prix. Hier, c'était l'envoi d'une unité militaire pour occuper l'îlot espagnol de Perejil, puis une attaque armée en territoire algérien contre un poste des gardes-frontières par des éléments du Front de libération de l'Algérie marocaine (FLAM), une intervention des services de Sa Majesté dont l'appellation rappelle drôlement celle du Front de libération des Africains de Mauritanie (FLAM), mouvement subversif financé et soutenu par Paris, Dakar et Rabat pour déstabiliser le régime de Nouakchott. Aujourd'hui, c'est l'escalade avec l'Algérie, enfin tout ce qui peut raviver le nationalisme des sujets de Sa Majesté autour de l'idée de « l'ennemi extérieur » pour faire oublier au peuple marocain, le temps d'un été, la misère du quotidien.
La stratégie marocaine est devenue obsolète
Si, sur le plan interne, le monarque a temporairement réussi, sur le plan diplomatique par contre, il n'a pas pu brouiller les cartes, il a même essuyé de sérieux revers si l'on prend en considération le fait que la question du Sahara Occidental a été et continue d'être une question de décolonisation ; que James Baker dans une déclaration a clairement indiqué que le Maroc est le principal obstacle à l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, donc à l'avènement de la paix ; que la République Sud Africaine a reconnu la RASD et que le Parlement belge s'est clairement prononcé pour l'application des résolutions de l'ONU, c'est-à-dire l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Aujourd'hui, au Maroc même, des voix s'élèvent pour dénoncer l'inefficacité de la diplomatie de Sa Majesté concernant la gestion du conflit du Sahara Occidental. Ces mêmes voix ont reproché au Palais royal l'utilisation du « double langage ». « Un discours pour l'étranger » favorable à l'autodétermination et « un discours pour l'intérieur » qui affirme que le Sahara est marocain. En réalité, ce n'est pas la diplomatie chérifienne qui est inefficace, c'est toute la stratégie du royaume qui est devenue obsolète. Conçue durant la période de la guerre froide, cette dernière avait pour objectif principal la survie du trône. Faute de vision stratégique, celle-ci n'a pas évolué, au contraire, elle est tombée sous l'influence des initiés à la stratégie militaire classique qui ne raisonnent qu'en terme bilatéral, c'est-à-dire « ami » et « ennemi » alors qu'en réalité, mondialisation oblige, ils évoluent dans un contexte multilatéral, voire même dans l'histoire.
La monarchie peut rattraper le temps perdu
Si la monarchie alaouite veut éviter sa faillite et par conséquente celle du Maroc, il faut qu'elle fasse le diagnostic de son passé. Il faut qu'elle reprenne contact avec l'actualité. Il faut qu'elle fasse aussi le solde de l'Histoire. Pour ce faire, il est impératif qu'elle se libère d'abord de l'emprise de la France chiraquienne qui, pour des raisons « floues », n'est pas intéressée par la stabilité de l'Afrique du Nord. Concernant le solde de l'Histoire, il est utile de rappeler que la monarchie alaouite dans sa lignée actuelle est illégitime. En effet, quand la France imposa le traité du protectorat, le 30 mars 1912, c'est Moulay Hafid qui était sultan du Maroc. Craignant que ce dernier ne proclame le « djihad », elle le remplaça par son frère Moulay Youcef qui accepta d'exercer des fonctions purement honorifiques(1). Sans l'interférence de la France, le prince Moulay Hichem serait actuellement roi du Maroc. Cela expliquerait en partie la soumission du trône alaouite à la France, chiraquienne notamment.
Similitude entre le conflit du Sahara -Occidental et celui du Proche-Orient
La seule voie qui permettrait à la monarchie alaouite de sortir grandie et respectée est celle de se soumettre à la légalité internationale. Autrement, elle tombera dans le même bourbier dans lequel se trouve actuellement l'Etat hébreux, pour qui paix signifie disparition. Notons au passage que mis à part la géographie, le conflit israélo-palestinien ressemble à bien des égards à celui qui oppose le trône alaouite au peuple sahraoui. En effet, on peut facilement remarquer que le Maroc, tout comme Israël, fait fi de la légalité internationale. Ensuite, on peut relever également que tout comme Israël qui s'attaque souvent au Liban et à la Syrie alors qu'il suffit de négocier avec les Palestiniens, le Maroc aussi s'attaque souvent à l'Algérie, à l'Espagne et parfois à la Mauritanie au lieu de négocier avec les Sahraouis. Et enfin tout comme Israël, le Maroc tente de régler par des moyens militaires (et subversifs) une question éminemment politique, alors que l'actualité nous démontre quotidiennement que la solution militaire est très limitée quand il s'agit du règlement d'un problème politique. Hier, c'était le cas de l'Algérie et du Vietnam, aujourd'hui c'est le cas de la Palestine et du Sahara Occidental.
La monarchie Alaouite facteur d'instabilité dans la région
La clé du problème du Sahara Occidental ne se trouve pas en Algérie ni à Paris d'ailleurs, c'est le peuple sahraoui et l'ONU qui la détiennent. Le meilleur moyen de faire la paix, c'est de s'asseoir autour d'une table et de discuter. Soutenir les groupes terroristes qui activent en Algérie avec l'argent de la drogue(2), inonder l'Algérie de cannabis(3), dont la culture génère un revenu annuel estimé à 12 milliards de dollars(4), dénigrer les dirigeants algériens, s'endetter pour acquérir des moyens militaires et conclure des contrats de plusieurs millions de dollars par an avec Cassidy and Ass, Boland & Madigan Inc et Powell Tate Inc pour un mandat de lobbying au Congrès américain(5), ne règlent en rien le conflit du Sahara Occidental et encore moins les graves problèmes que connaît le Maroc sur le plan interne. Ignacio Ramonet a qualifié le Maroc de « poudrière sociale »(6) et le juge espagnol Baltazar Garzon a déclaré que « le Maroc est la pire menace terroriste pour l'Europe »(7). En réalité, ce n'est pas le Maroc qui est la pire menace terroriste pour l'Europe, c'est la monarchie alaouite dans sa lignée actuelle qui est devenue le principal facteur d'instabilité dans la région. Si elle persiste dans sa démarche, il faut que la communauté internationale assume ses responsabilités. Le choix de ce moment pour instaurer une situation conflictuelle n'est pas fortuit et le pire n'est pas à écarter. En effet, la disparition de l'un des meilleurs cadres des services de renseignement que l'Algérie n'engendre que rarement et que les services de Sa Majesté connaissent très bien(8), le départ du général de corps d'armée Mohamed Lamari et les derniers changements survenus au niveau du commandement de l'Armée nationale populaire (ANP) et surtout le fait que l'Oncle Sam soit préoccupé par ses propres élections pourraient bien tenter quelques conseillers de Sa Majesté de lui proposer une action (subversive) limitée contre l'Algérie en vue de l'amener à revoir sa position dans le dossier du conflit du Sahara Occidental. Espérons que le roi Mohamed VI n'est pas dupe et n'ira pas jusqu'à signer sa fin de règne. Enfin, le Ramadhan approche soyons vigilants quand même.
Notes 1) Pierre Vermen Le Maroc en transition, p.20, 2-3) Déclarations de Driss Basri aux journaux espagnols ABC et El Mundo, reprises par Le Quotidien d'Oran du 20 juin 2004. 4) Extrait de l'enquête effectuée par l'ONUDC, publié par Associated Press le 17 décembre 2003. 5) le Washington Post du 28 mai 1998. 6) Le Monde Diplomatique août 1999 p1 « Où va le Maroc ? » 7) Déclarations de Baltazar Garzon faites jeudi 15 juillet 2004 et reprises par l'AP le même jour à 16 h 13. 8) Feu le colonel Nabil auteur de La Bataille de la Macta, édition Dar El Gharb.


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