Les douloureux souvenirs des inondations, survenues en août 2002, habitent encore les esprits des locataires de la cité Belle-Vue à Ouled Rahmoun gare. Pendant une nuit, des pluies torrentielles ont provoqué la catastrophe prenant par surprise la population alors que les habitants de plusieurs quartiers, restés en état d'alerte, ont dû passer la nuit à l'extérieur. Le volume de la chaâba a sensiblement augmenté cette nuit-là, charriant la boue qui a envahi les maisons sans crier gare. Jamais les dégâts n'ont été aussi importants. Les autorités ont recensé une centaine de famille sans toit, en plus d'un nombre considérable de blessés. Le préjudice moral était tout aussi important et la sérénité n'est revenue qu'après quelques jours. La commune d'Ouled Rahmoun souffre depuis toujours des eaux de ruissellement. Le niveau bas des constructions, ajouté à l'absence de curage des conduites d'évacuation, a souvent conduit au pire, c'est-à-dire aux inondations. Près de trois années sont passées depuis cette nuit d'août et depuis, les choses ont positivement changé. Les autorités de la wilaya de Constantine ont fini par accorder son importance à ce problème et débloqué les enveloppes nécessaires pour un règlement définitif. A Ouled Rahmoun gare, les études ont été faites et la première tranche des travaux de protection, de revêtement et de confortement a été achevée en attendant le lancement de la deuxième tranche pour un coût global de 4,2 milliards de centimes. Pour le président de l'APC, Nedjai Amor, Ouled Rahmoun a besoin davantage d'argent pour mettre à l'abri définitivement l'ensemble des localités menacées par ce phénomène. Le coût estimé de l'opération à Bounouara est à hauteur de 3 milliards. Celui de la cité Belle-Vue est de 4 milliards alors qu'on a besoin d'un système de rejet à El Guerrah où le niveau de l'oued domine parfois les habitations. Le sinistre fait encore peur malgré que rien d'alarmant n'a été signalé depuis les dernières inondations. La lenteur qui plombe les projets risque, cependant, de priver la population de la protection nécessaire en cas de récidive. Les intempéries ne préviennent pas.