Les 450 membres de l'association des handicapés de Aïn Naâdja Echourouk comptent organiser demain un sit-in devant le siège de la circonscription administrative de Bir Mourad Raïs : « L'assemblée générale que nous avons tenue, le 1er juillet 2004, avec plus de 110 présents, a conclu à la nécessité d'organiser ce mouvement de protestation dès lors que notre marginalisation sur la scène locale face à une misère galopante n'est plus à démontrer. » Réunissant des personnes mentalement atteintes, des handicapés moteurs, des non-voyants et des sourds-muets, l'association des handicapés de Aïn Naâdja espère, à travers cette manifestation, attirer l'attention du wali délégué et, du coup, le premier responsable de la wilaya d'Alger, M. Nourani, quant aux difficultés que rencontrent les handicapés. Le président de l'association, Hamza Hadj Amer, dira : « Malgré les lois de notre République faisant état de la nécessaire protection et de l'intégration des handicapés, la couche la plus sensible au sein de la société, nous sommes délaissés par nos responsables locaux. Nous n'avons jamais bénéficié des avantages sociaux alors que nous sommes en principe prioritaires. » La réunion, tenue au mois de mai 2002 avec l'ex-Assemblée conmmunale, « s'est soldée, ajoute notre interlocuteur, par la signature d'un procès-verbal ». Ce dernier porte sur l'attribution de la moitié des locaux commerciaux situés à l'intérieur du marché central au profit des handicapés de la commune. 50 lots de terrain, un quota de logements sociaux participatifs (LSP) et enfin un lot de terrain pour la réalisation d'un centre commercial pour 100 handicapés sont, entre autres, les acquis de l'association « arrachés » verbalement et à quelques mois des élections communales de 2002. « Nous avons pu dénicher une parcelle de terrain pour le lancement de ce projet (centre commercial), de même qu'un accord verbal de la part des responsables au ministère de la Solidarité pour le financement de 50% du projet », dira le président de cette association. Et d'ajouter que jusqu'à présent, rien n'a été fait et aucune promesse n'a été tenue. L'actuel président d'APC, se désole-t-il, « s'est désengagé de ses promesses ». « Nous avons eu une rencontre avec M. Touati au mois d'août 2003 pour mettre à exécution les accords conclus entre l'Apc et l'association. Mais depuis ce temps, nous n'avons eu droit qu'à des promesses sans lendemain. » « Nous n'allons pas lâcher prise. Nous sommes plus que déterminés à aller jusqu'au bout de nos revendications afin d'arracher nos droits constitutionnels. L'insertion sociale des handicapés et leur droit à l'intégration dans le monde du travail est une obligation. Nous ne sommes pas des bras cassés, nous allons nous battre. » Un exemple à méditer La Fédération des associations des sourds d'Algérie est arrivée à mettre sur pied une entreprise dénommée Atelier-multi-média-service (AMMS). Spécialisée dans le domaine du multimédias, de la décoration interne et de la réfection, cette entreprise emploie déjà une vingtaine de personnes, dont la plupart sont des handicapés (sourds). Le plus important dans cette importante réalisation sont, selon le responsable de cette structure, M. Hebrih, la mobilisation et la sensibilisation des autorités et du patronat pour l'intégration des handicapés dans le milieu du travail. Avec le concours du département de M. Ould Abbas, cette société a pu réaménager le siège du ministère de la Solidarité en plus des opérations de décoration, de badigeonnage, de réinstallation électrique et de réfection de la boiserie. Un amphithéâtre de 800m2, une cantine, une salle d'attente, une salle de conférences ont pu être réalisés.
