Les capacités de raffinage devraient doubler d'ici à l'horizon 2010, selon une projection faite par la société nationale de raffinage Naftec, filiale de Sonatrach. Le PDG de Naftec, Salah Cherouana, qui présentait hier le bilan 2004 en présence du secrétaire général du ministère de l'Energie et des Mines et du PDG de Sonatrach, a indiqué que le programme d'adaptation des raffineries intègre également l'augmentation des capacités de traitement de pétrole brut des raffineries de Skikda à hauteur de plus de 20% et d'Arzew à hauteur de près de 30%. Le coût de ce programme est estimé à près de 1,3 milliard de dollars. Avec une capacité totale de raffinage estimée à 22 millions de tonnes par an et qui augmentera de 20%, la capacité sera déjà d'environ 26 millions de tonnes. La raffinerie de topping de condensat de Skikda de 5 millions de tonnes - qui sera réalisée par la compagnie chinoise CNPC - sera réceptionnée en mars 2008. La raffinerie d'Adrar doit être achevée en 2006. Tandis que le projet de raffinerie du centre du pays de 15 millions de tonnes doit être octroyé à la fin de l'année 2005. Avec ces trois nouvelles raffineries, l'Algérie devrait plus que doubler ses capacités de raffinage. Selon le bilan présenté hier, les quantités traitées de pétrole brut ont été de 18,87 millions de tonnes de brut, soit 91% des objectifs annuels. Le manque à gagner de 1 833 000 t - soit 9% des prévisions - serait dû aux contraintes générées par l'incident sur le GL1K et les perturbations dans l'approvisionnement en brut de la raffinerie d'Alger. La production, quant à elle, a été de 18,25 millions de tonnes, soit 92% des prévisions. La production des lubrifiants a connu une hausse de 16% par rapport aux prévisions, soit 157 000 t. La production des bitumes s'est élevée à près de 264 000 t, soit 78% des prévisions en raison de contraintes techniques et de marché, selon Naftec. Sur le plan commercial, les quantités enlevées ont été de 18,3 millions de tonnes, générant un chiffre d'affaires de 96,61 milliards de dinars. Sur le marché intérieur, 8,6 millions de tonnes ont été écoulées, soit une hausse de 4% par rapport à 2003, générant un chiffre d'affaires de 88,64 milliards de dinars, soit plus de 5%. La consommation du gasoil a augmenté de 9% durant l'année 2004, alors que celle de l'essence super a connu une croissance de 5%.Ces chiffres confirment la diésélisation du parc automobile constatée ces dernières années avec une augmentation annuelle moyenne de 10%. Si Naftal est le principal client de Naftec, le nombre de clients privés est passé à 75 clients en 2004. Ils étaient 9 en 2002. Pour les carburants, ils sont 3 ; pour les bitumes, 16 ; pour les lubrifiants, 56 opérant essentiellement à l'ouest du pays. Selon le bilan, les clients privés détiennent une part de 27% du marché des lubrifiants et des bitumes produits par Naftec. Sur le plan financier, l'exercice comptable s'est soldé par un résultat net de 3,809 milliards de dinars, soit une augmentation de 1,735 milliard de dinars par rapport à 2003. En 2004, Naftec a réalisé 72% des prévisions des plans de rénovation pour les opérations identifiées par les moyens propres de la société, soit près de 2,26 milliards de dinars, selon M. Cherouana. Depuis 2001, plus de 6 milliards de dinars ont été réalisés pour ce type d'investissement. Le programme de rénovation, d'adaptation et de développement des raffineries, dont le coût est estimé à 1,3 milliard de dollars, s'est concrétisé par la signature de plusieurs contrats avec des partenaires pour accompagner Naftec dans la réalisation des travaux. Les contrats ont été signés pour les raffineries de Skikda, d'Alger et d'Arzew avec Honeywell, Technip Italy et la compagnie indienne EIL. Le PDG de Sonatrach, présent à la cérémonie, a évoqué que le groupe Sonatrach accorde une importance particulière aux résultats et à l'évolution du segment raffinage qui est stratégique. Pour Mohamed Meziane, « il tient une place importante dans la réalisation de nos objectifs globaux d'approvisionnement du marché national et du marché international en produits pétroliers » et « il joue un rôle important dans l'optimisation de la valorisation de notre brut et de celle de nos produits pétroliers ». Lors du débat, le secrétaire général du ministère, Fayçal Abbas, a annoncé, à propos du GPL carburant, qu'il ne sera plus accordé d'autorisation si le promoteur ne prévoit pas l'installation de GPL carburant . « Nous voulons que ce type de carburant se substitue au gasoil. » Concernant le financement des investissements de Naftec, son PDG a annoncé un emprunt obligataire vers le second semestre 2006 pour « réaliser l'ensemble de nos investissements ».
