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Caïda Halima (1859-1944), la dame qui a tenu tête aux colons
Histoire oranaise
Publié dans El Watan le 22 - 08 - 2010

Caïda Halima, fille de Ziani Mohamed Benyoussef, est connue à Oran pour ses qualités humaines, mais aussi pour son courage et sa probité.
Sa personnalité légendaire et proverbiale est ancrée dans la mémoire collective oranaise où elle est souvent citée comme un exemple de bravoure et de générosité. Fière et altière, cette grande dame s‘est imposée dans le cercle très fermé des grands exploitants agricoles quand elle narguait les colons européens sur leur propre terrain en faisant fructifier ses terres de magnifiques vignobles et de céréales dans le Témouchentois et la région des Hachem. Elle a aussi su gérer les biens familiaux avec énergie et dévouement. Caïda Halima est née en 1859 à Sig, près d'Oran, dans une famille de lettrés.
Son père, Mohamed Benyoussef Ziani, est l'auteur d'un précieux ouvrage sur l'histoire d'Oran et un outil de travail pour les chercheurs et historiens, intitulé Dalil El-Hayrane oua Anis Essahrane fi Akhbar Madinat Wahran. Halima est l'unique fille d'une famille de cinq enfants : Mohamed, Ahmed, Kada et Benyahia. Elle aura une autre sœur, Zohra, née d'un autre lit. Venue à l'âge du mariage, elle épousa, durant une courte période, un cousin dont elle eut une fille. Après s'en être séparée, elle se remariera avec Si Ali Ould Cadi qui sera commandant de cavalerie en 1871. Promu d'abord au titre de caïd par l'administration coloniale, il sera élevé au rang d'agha. C'était un homme fortuné, mais très volage, raconte-t-on.
Des documents d'archives de l'époque rapportaient ceci : «En épousant l'agha Ould Cadi Ali, elle a vu la fortune de ce chef arabe livrée au désordre et au laisser-aller. Elle comprit tout de suite ce qu'il fallait et ce qu'il y avait à faire pour bien gérer et bien administrer tous ces biens matériels. Depuis, elle ôte le voile de son visage et s'occupe avec énergie des richesses de son époux. Caïda Halima sauva non seulement la maison de son mari de la ruine qui la guettait, mais elle mit en valeur les grandes exploitations agricoles en développant intelligemment les richesses». A la mort de son époux en 1931, elle devint gestionnaire mais aussi propriétaire. Elle a su garder de son père les qualités morales et les capacités intellectuelles indéniables.
Mais cvaïda Halima était aussi une dame qui venait au secours des orphelins et des déshérités. Elle fit don d'une parcelle de terre à El Amria qui servira de cimetière au lieu-dit «M'sissi». Cette généreuse dame fit construire une mosquée à l'emplacement de la maison familiale de Médina Djédida, baptisée «Djamaâ Benkabou», du nom de l'imam qui dirigeait la prière dans ce quartier mythique surnommé par dérision «Village nègre», par l'administration coloniale. Dame charitable, elle encouragea les associations de bienfaisance et aida matériellement à la promotion des rares médersas. D'ailleurs, pour la remercier, l'association musicale de chants religieux Mouloudia lui décerna un diplôme d'honneur au cours d'une grande cérémonie qui s'est déroulée en 1933.
Elle accomplira le pèlerinage aux Lieux Saints de l'Islam, accompagnée de dix personnes prises entièrement en charge par ses soins, en 1938. Cette grande dame de cœur, qui est également la petite-petite-fille de cheikh Abdelkader Ziani, illustre savant théologien, reste dans la mémoire collective le symbole de la femme active, laborieuse et profondément humaine. De nos jours, ses nobles qualités morales sont citées en exemple. Pour l'histoire, elle est la mère de Setti Ould Cadi, (1904-1965), une moudjahida qui fut arrêtée en 1957 après le démantèlement du «Réseau Abdelwahab» durant la guerre de Libération nationale. Jugée par le tribunal des forces armées dans le cadre du fameux «Dossier 3/83», elle fut incarcérée à la maison d'arrêt d'Oran jusqu'en 1961. Sortie de prison très affaiblie, des suites des séquelles de la torture que lui ont fait subir ses geôliers, elle mourut en 1965.
Caïda Halima est tombée malade à une période où sévissait à Oran une épidémie de typhus. Elle s'est éteinte le 22 août 1944, à Oran, dans sa résidence de la rue Mac Mahon, dans le quartier de St Antoine, proche de Médina Djedida, à l'âge de 85 ans. Une foule immense l'accompagna à sa dernière demeure, la mosquée Benkabou, pour y être enterrée, selon ses dernières volontés.


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