Caroline et Laurent, deux jeunes Français, sont établis depuis peu en Algérie. Après quelques semaines de vacances, ils ont regagné Alger en plein mois de Ramadhan. Là, ils découvrent «un autre Alger». Au bout de quelques jours, ils livrent, pêle-mêle, leurs impressions. «La vie animée est le soir ; une vraie vie nocturne et beaucoup de gaîté que l'on aimerait retrouver tous les soirs de l'année. Pour nous, c'est un énorme contraste avec le reste du temps et l'on ne comprend pas comment, dans un pays où l'esprit de fête peut être aussi présent pendant un mois, disparaît le reste de l'année.» «La bonne humeur au bureau : contre toute attente, le sujet de la nourriture n'est pas tabou. On a d'ailleurs pu constater que le sujet de discussion numéro un, le matin en arrivant, est le menu détaillé de la veille.» «Le plaisir pour une femme de se promener en toute tranquillité dans les rues sans avoir à supporter le moindre regard ou remarque insistant.» «Les discussions enrichissantes sur la foi et la religion, sur les règles du Ramadhan avec les collègues et les amis.» «Pour les repas, on amène nos tupperware et on se fait discrets, au bureau. Pour les courses et les restaurants, c'est la galère. D'ailleurs, en tant que Français vivant dans une société laïque, on est frappés par l'unanimité du respect du Ramadhan qu'on ne peut manquer d'associer à une certaine pression sociale (cf l'affaire des non-jeûneurs de Tizi Ouzou).»
