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Un non-lieu pour le diplomate Hasseni, mais l'affaire Mecili n'est toujours pas élucidée
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Publié dans El Watan le 03 - 09 - 2010

Après avoir été blanchi par la justice française, le diplomate Mohamed Ziane Hasseni a regagné Alger. El Watan Week-end a interrogé un diplomate algérien pour prendre la température du corps diplomatique, soulagé quant à l'issue de l'affaire. Nous sommes aussi allés voir du côté du FFS, le parti de feu Mecili, pour qui le crime reste impuni.
Le 7 avril 1987, l'avocat Ali Mecili, âgé de 47 ans, est assassiné de trois balles, dans le hall de son immeuble, à Paris. Dès l'annonce du décès, Hocine Aït Ahmed, l'un des chefs historiques de l'indépendance, alors exilé en Suisse, avait accusé «les services spéciaux» algériens d'avoir commandité l'assassinat. Ali Mecili, réfugié en France depuis 1965, faisait office de porte-parole de M. Aït Ahmed. Deux mois plus tard, les policiers français, disposant de renseignements, arrêtaient, à Paris, l'auteur présumé de l'assassinat, Abdelmalek Amellou, un petit truand sur lequel était retrouvé un ordre de mission de la sécurité militaire, signé du capitaine Hassani. Mais à l'issue de sa garde à vue, le suspect sera expulsé de France vers l'Algérie.
En 2003, le juge Thouvenot a recueilli le témoignage accablant d'un ancien officier de la sécurité algérienne réfugié politique en Allemagne, le colonel Mohammed Samraoui, qui affirme avoir assisté, en Algérie, à la remise, par le capitaine Hassani, d'une grosse somme d'argent à Abdelmalek Amellou pour l'assassinat d'Ali Mecili. L'instruction a connu un rebondissement avec l'arrestation, le 14 août 2008, de Mohamed Ziane Hasseni, responsable du protocole au ministère des Affaires étrangères et soupçonné d'avoir été l'organisateur du meurtre. Visé par un mandat d'arrêt international,
M. Hasseni, qui se dit depuis son interpellation victime d'une homonymie, était désigné par Samraoui comme le commanditaire de l'assassinat de Ali Mecili. Mardi dernier, la justice française a accordé un non-lieu au diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni. Toutefois, la vérité n'est pas connue et le crime reste impuni.

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Nouredinne Djoudi. Ancien ambassadeur : "On touchait à l'honorabilité d'un homme, au corps diplomatique,
et à l'Algérie"
-Un non-lieu pour le diplomate Hasseni, votre première réaction ?
Il y a d'abord une réaction de joie, car c'est un ami et un collègue, et surtout de satisfaction puisque on met fin à un véritable déni de justice. Un homme honorable qui se fait arrêter suite à une dénonciation crapuleuse, ce n'est pas juste. Je ne vous cache pas que tout le monde est content de voir enfin M. Hasseni lavé de tout soupçon.
-Vous avez bien connu le diplomate Hasseni. Que pensez-vous de la thèse d'homonymie ?
Ce n'est pas une thèse, c'est la réalité. Dès le début,
Hasseni a prouvé qu'il n'y avait qu'une simple erreur d'homonymie, attestation d'acte de naissance, etc. Après, s'il y a eu manipulation ou bonne foi de la justice française, je ne sais pas. Toujours est-il que cela a été un choc pour nous de le voir arrêté. C'est un diplomate bien connu chez nous pour son intégrité. Il n'avait rien à voir avec ces histoires d'assassinat.
-Vous venez de rencontrer le diplomate Hasseni après son non-lieu prononcé par la justice française. A-t-il souffert de sa mise en examen ?
Evidemment, mettez-vous à la place de quelqu'un qui est innocent et qui doit galérer pendant deux ans pour prouver son innocence. Alors que même le procureur était convaincu que Hasseni n'avait rien à voir avec cette
affaire.
-Certains milieux, notamment du côté français, affirment qu'il n'y a pas «de fumée sans feu», dans cette affaire, autrement dit, il y avait des soupçons réels concernant le diplomate... Cela vous inspire quoi ?
Hasseni le diplomate n'avait rien à voir avec l'affaire Mecili ; pourquoi a-t-il été arrêté ? A cause de la dénonciation d'un renégat (l'ex-colonel du DRS Samraoui, ndlr), réfugié en Allemagne, qui n'a même pas eu le courage de venir se présenter devant la juridiction française. On l'a bien compris ensuite, les télévisions ont montré que Samraoui était paumé, il n'avait aucun argument valable. Ses accusations étaient non fondées. Nous, nous étions révoltés, car on touchait à l'honorabilité d'un homme, à l'ensemble de notre corps diplomatique et surtout
à l'Algérie.
-Y a-t-il eu manipulation ?
Personnellement, je fais un lien entre cette affaire et tout le tapage que l'ont fait sur les moines de Tibherines, les histoires du «qui tue qui ?» etc. L'Algérie a toujours gêné, de par son indépendance, de par son importance géostratégique. Il y a des gens qui n'ont toujours pas tourné la page du colonialisme. Je n'écarte pas l'hypothèse d'une manipulation de la part de gens de cet acabit...

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Karim Tabbou. Premier secrétaire du FFS : "Que l'Algérie livre le commanditaire et le tueur"

-Le diplomate Hasseni est lavé de tout soupçon sur l'affaire de l'assassinat de Ali Mecili avec un non-lieu prononcé par la justice française. Quelle est la réaction du FFS, le parti dont Mecili était un chef de file ?
Tout cela est une mascarade. Les faits sont là, un opposant algérien a été assassiné en 1987, le tueur a été arrêté aussitôt par les services de police français à l'époque, puis expatrié en urgence à Alger. Depuis, il y a mascarade après mascarade. Le non-lieu d'aujourd'hui confirme la puissance des services secrets français et surtout algériens. Il confirme aussi l'absence d'indépendance de la justice même en France.
-Si j'ai bien compris, vous pensez qu'il y a eu un déni de justice ; pourtant aucune preuve n'a été retenue contre le diplomate Hasseni. On parle d'homonymie, le non-lieu semble justifié, non ?
Le fait important a été laissé de côté dans cette affaire : il y a un opposant algérien qui a été assassiné sur ordre des services de renseignements algériens sur le sol français. La justice doit faire son travail. S'il y a un problème d'homonymie, pourquoi les autorités algériennes ne présentent-elles pas l'autre homonyme, le commanditaire ainsi que le tueur, afin qu'ils soient traduits en justice en France. Au lieu de cela, on s'est embourbé dans des soucis de procédure oubliant l'essentiel : depuis vingt-trois ans, il y a un crime impuni.
-Pourquoi le régime algérien de l'époque avait intérêt à liquider l'opposant Ali Mecili ?
Mecili était un animateur politique important. Il a réussi durant cette période à permettre à toutes les composantes de l'opposition algérienne de parle entre elles, de dialoguer, notamment en permettant le rapprochement entre Hocine Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella, ce qui faisait peur au régime algérien. Mecili préparait une véritable alternative démocratique face à un régime qui veut à tout prix garder le pouvoir. C'est pour cela qu'on l'a assassiné. Aujourd'hui, tout le monde sait qu'Amellou, le tueur, ainsi que le commanditaire sont bien protégés par le régime dans les villas du DRS ou sur les hauteurs de Hydra...
-Que réclame le FFS aujourd'hui ?
Avec ce non-lieu, le régime algérien bénéficie d'un laissez-passer pour faire ce qu'il veut, il est conforté dans ses méfaits et bénéficie du silence, voire de la complicité de la France. Nous demandons que justice soit faite. Si Hasseni est un homonyme, que l'Algérie livre le commanditaire et le tueur. Elle les connaît, ils font partie de leurs services de sécurité. Malheureusement, comme sur beaucoup d'autres dossiers, le régime algérien ne veut pas répondre de sa responsabilité. Que ce soit du côté français ou du côté algérien, la puissance des services secrets écrase les institutions et la justice. Mais nous ne fléchirons pas ; nous tous, avec la veuve de Mecili et les militants du FFS, allons combattre pour que la vérité soit dite et la justice soit faite sur l'assassinat d'Ali Mecili...


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