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«La population de tortues a chuté de 60%»
Rachid Rouag. Maître-assistant chargé de cours au centre universitaire d'El Tarf spécialisé en écologie et environnement
Publié dans El Watan le 18 - 09 - 2010

-Avec le varan et le fouette-queue, la tortue grecque est l'un des trois reptiles qui figurent sur la liste des espèces animales protégées car menacées de disparition, quelle est sa situation actuelle ?
En Algérie l'herpétofaune reste encore un domaine de recherche non exploré par nos scientifiques, les connaissances sur les reptiles sont très faibles, cela est dû sans doute au faible intérêt accordé par nos chercheurs à cette classe d'animaux ainsi qu'à l'étendue de notre pays qui nécessite beaucoup de temps et de spécialistes dans ce domaine. La tortue grecque est la seule espèce de tortue terrestre en Algérie.
Comme pour la plupart des reptiles, on ne connaît pas avec exactitude son statut de conservation ; cela nécessite de la part des gestionnaires de ce patrimoine d'établir des programmes de recherches et de dégager des fonds afin de mieux connaître l'état de ces populations à travers son aire de répartition qui occupe toute la partie nord du pays. Néanmoins, les quelques études faites dans la partie est du pays notamment dans le Parc national d'El Kala témoignent d'une régression accélérée de ses effectifs, surtout ces dernières années. En effet, au PNEK sur une population qu'on suit depuis une dizaine d'années, les effectifs ont chuté de plus de 60%. Le même constat est fait dans d'autres régions du pays à partir des observations directes de certains connaisseurs du milieu naturel où cette espèce se fait de plus en plus rare. Mais comme je viens de le préciser afin d'avoir une idée réelle sur son statut, il faut impérativement engager un suivi à l'échelle nationale.
-Quelles sont les causes de la rareté, pour ne pas dire la disparition de cette espèce bien de chez nous ? Pourquoi la protection apportée par la loi n'a pas d'effet ?
A ce stade, on ne doit pas parler de rareté de l'espèce ou de sa disparition, l'espèce existe dans une aire géographique qui reste malgré tout assez importante et qui offre de grandes possibilités à celle-ci pour exister et se maintenir. Le problème réside dans le fait que les principales menaces qui pèsent sur les reptiles d'une manière générale et principalement sur les tortues sont en recrudescence. Ces facteurs sont essentiellement le morcellement et la destruction des habitats qui sont liés directement aux activités humaines. Ainsi, l'ouverture de nouvelles routes ainsi que l'agrandissement de celles qui existent déjà, à l'intérieur même des parcs nationaux, fragmentent leurs habitats et augmentent leur taux de mortalité par écrasement.
Les incendies de forêt peuvent causer de véritables ravages, surtout dans les zones boisées. Ce facteur devient de plus en plus menaçant ces dernières années avec le réchauffement climatique et l'augmentation de la fréquence des incendies.
L'agriculture moderne constitue aussi une autre menace - d'une manière directe - par écrasement par les tracteurs et autres engins et aussi par l'utilisation des produits chimiques (pesticides, herbicides…) ; et d'une manière indirecte, en défrichant de plus en plus les habitats naturels des tortues.
Le surpâturage constitue une menace supplémentaire, les tortues qui sont herbivores sont concurrencées dans leurs milieux par les chèvres, les moutons et les vaches qui exploitent les mêmes ressources alimentaires et par conséquent détruisent leur niche trophique. Le ramassage de tortues dans la nature pour alimenter le commerce est une des menaces les plus signifiantes : durant les années 1960 et 1970, jusqu'à un million de ces animaux étaient capturés chaque année dans les pays d'Afrique du Nord. Le facteur principal qui encourage cette pratique est le tourisme, heureusement ou malheureusement, en Algérie, celui-ci n'est pas aussi développé que chez nos voisins tunisiens et marocains où cette espèce est complètement épuisée dans son milieu naturel. Néanmoins, cette activité est présente chez nous, il suffit de faire un petit tour vers les principaux marchés de nos villes pour constater la présence d'au moins une personne qui s'est spécialisée dans la vente des tortues.
Le problème réside aussi dans le fait que les individus ramassés et vendus sont généralement des juvéniles ; sauf que cette classe d'âge constitue le réservoir qui permet de renouveler les populations dans leurs habitats. Un épuisement de cette classe signifie tout simplement la disparition de l'espèce.
La réglementation qui protège cette espèce existe depuis longtemps. Mieux encore, la tortue grecque est protégée à l'échelle nationale par l'ordonnance n° 06-05 du 15 juillet 2006. Dans ce texte sont identifiées «les espèces de faune sauvage dont l'existence en tant qu'espèce subit une atteinte importante entraînant un risque avéré d'extinction et qui, de ce fait, font l'objet de mesures de protection et de préservation particulières.» A l'échelle internationale, la tortue grecque est inscrite à l'annexe II de la convention de Washington, au Red Data Book, catégorie «vulnérable». Cette convention est en rapport avec le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction signée à Washington le 03 mars 1973, à laquelle notre pays a adhéré en décembre 1982.
Le problème de la protection réside tout simplement dans l'application de la réglementation par les autorités, que ce soit dans les milieux naturels où les gestionnaires du patrimoine naturel devraient veiller à la protection des habitats de cette espèce, ou bien dans les agglomérations où une police spéciale telle que la police de la protection de l'environnement qui devrait interdire toute vente d'animaux sauvages que ce soit des tortues ou des oiseaux tels que le chardonneret qui se vend aussi à grande échelle en toute impunité.


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