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Les Arabes chrétiens sacrifiés sur l'autel de «l'alliance judéo-chrétienne»
Idées-débats : les autres articles
Publié dans El Watan le 02 - 11 - 2010

Le projet de «l'Alliance judéo-chrétienne» a vu le jour à la veille de la création de l'Etat d'Israël.
L'objectif consistait, pour les organisations juives mondiales, à ce que l'Eglise mette un bémol à deux mille ans de querelles avec les uifs et l'amener à renier ses enseignements religieux fondateurs basés sur le récit de la Passion(l) tels que transmis par les Pères de l'Eglise. Cependant, le but caché de cette manœuvre pernicieuse, initiée par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, utilisant comme levier le Congrès juif mondial et le B'naï B'rith, était de faire en sorte que la croyance religieuse, telle qu'enseignée par les Evangiles, ne devienne pas au sein du monde occidental un obstacle au soutien à l'Etat d'Israël.
Ce nouveau concept de «l'Alliance judéo-chrétienne» devait contribuer non seulement à effacer les divergences irrémédiables existant entre juifs et chrétiens, mais surtout à la réussite de la greffe de l'entité sioniste, tête de pont de l'Occident, dans le corps malade de l'Orient. Bien que le Vatican ne reconnut l'Etat d'Israël qu'en 1993, il fit preuve de beaucoup de passivité dans les événements qui secouèrent le Moyen-Orient au détriment de la communauté arabe de confession chrétienne établie dans la région depuis deux millénaires.
Les premiers pas vers la «réconciliation»
La première offensive fut menée, en 1947, par le professeur d'histoire Jules Isaac qui prépara un mémoire en 18 points intitulé «Redressement de l'enseignement chrétien concernant Israël», devant être présenté à la conférence internationale de Seelisberg, en Suisse. Cette conférence, à laquelle participèrent 9 hommes d'église (catholiques), 23 protestants et 28 personnalités représentatives juives, adopta en session plénière les 10 points de Seelisberg recommandant aux églises chrétiennes de prendre des mesures pour «purifier l'enseignement religieux à l'égard des Juifs». Cette première étape permit au grand rabbin de France de mettre sur pied la première fondation «d'amitié judéo-chrétienne».
En 1949, grâce à ses relations tissées avec des membres du clergé, des pasteurs protestants et aux relais de la CIA en Europe, Jules Isaac obtint une audience privée auprès du pape Pie XII pour lui soumettre les dix points de Seelisberg. En 1950, Pie XII déclarait avoir été témoin d'un prodige en voyant le soleil se déplacer dans le ciel. Quelques années plus tard, en 1955, il affirma avoir vu apparaître le Christ... Etait-ce un message qu'il voulait transmettre à ceux qui faisaient pression sur lui pour leur faire comprendre qu'il était en relation avec l'Etre Suprême et qu'il ne pouvait remettre en cause des vérités éternelles ?
Son refus de se laisser manipuler nous permet de mieux comprendre les raisons de la campagne médiatique orchestrée contre sa personne par les Sionistes jusqu'à ce jour. Il fallut attendre l'arrivée de Jean XXIII, un pape de transition qui se qualifiait lui-même de «fainéant», pour que soit repris l'assaut de la «forteresse décrépite de l'obscurantisme chrétien»(2). Le 19 novembre 1963, le journal Le Monde se faisait l'écho de cette manœuvre d'encerclement : «l'organisation internationale juive B'nai B'rith a exprimé le désir d'établir des relations plus étroites avec l'Eglise catholique. Elle vient de soumettre au Concile un projet de déclaration affirmant la responsabilité de toute l'humanité dans la mort du Christ.
Selon M. Label Katz, président du Conseil international des B'nai B'rith «Si cette déclaration est acceptée par le Concile, les communautés juives examineront les voies et moyens de coopérer avec l'Eglise (Catholique) pour assurer la réalisation de ses objectifs et de ses projets» (la carotte ou le bâton). Cette déclaration a été approuvée par le Comité exécutif du Conseil international, l'organe coordinateur de l'organisation des B'nai B'rith forte de 475 000 membres, qui se répartissent dans quarante-deux pays. Dans son ouvrage Jésus et Israël, Jules Isaac considère que la source permanente de l'antisémitisme se trouve dans les enseignements de la religion chrétienne et dans l'interprétation tendancieuse traditionnelle des Ecritures.
Partant de ce constat, il se donna pour objectif de faire admettre que depuis 2000 ans l'Eglise s'était trompée et qu'elle devait faire amende honorable pour reconsidérer son attitude envers les juifs. Pour cet historien, «l'attitude chrétienne envers le Judaïsme s'est fondée sur le récit de la Passion tel que décrit par les Pères de l'Eglise comme St Augustin, St Jean Chrysostome(3), St Ambroise, St Grégoire Le Grand, St Agobard…».
Il poursuit : «aucune arme ne s'est montrée plus efficace contre le Judaïsme et ses fidèles que l'enseignement du mépris, forgé principalement par les pères de l'Eglise au IVe siècle, et dans celui-ci nulle thèse n'a été plus dommageable que celle du peuple déicide»(4). C'est donc sur cette base que Jules Isaac demanda au Vatican de condamner et supprimer toute discrimination raciale, religieuse ou nationale à l'égard des juifs ; de déclarer que les juifs ne sont en aucune manière responsables de la mort du Christ pour laquelle l'humanité entière est à blâmer ; supprimer les passages des évangélistes relativement à la partie cruciale de la Passion ; modifier ou supprimer les prières liturgiques concernant les juifs, en particulier la prière du Vendredi Saint, dont voici la
teneur : «Prions aussi pour les juifs perfides afin que Dieu Notre Seigneur enlève le voile qui couvre leurs cœurs et qu'eux aussi reconnaissent Jésus, le Christ, Notre-Seigneur. Dieu Tout-Puissant et éternel, qui n'exclut pas même la perfidie juive de ta miséricorde, exauce nos prières que nous t'adressons pour l'aveuglement de ce peuple, afin qu'ayant reconnu la lumière de ta vérité qui est le Christ, ils sortent de leurs ténèbres».
Le Concile Vatican II ou le baptême de «l'Alliance judéo-chrétienne»
En dépit de leurs virulents écrits contre les Evangiles et contre l'enseignement des pères de l'Eglise, Jules Isaac et Josué Jéhouda ont réussi à faire tomber les hauts dignitaires du Vatican dans le piège de «l'Alliance judéo-chrétienne». En effet, le 20 novembre 1964, l'assemblée des évêques, archevêques et cardinaux du monde entier réunis en concile à Rome (3e session), adoptait à une grande majorité un schéma consacrant le revirement de l'Eglise catholique vis-à-vis des juifs et du judaïsme. «...Le Saint Concile est résolu expressément à instaurer et à recommander la compréhension et l'estime mutuelle. Chacun devra prendre soin par conséquent de ne pas présenter le peuple juif comme une nation rejetée, que ce soit dans la catéchèse, la prédication de la Parole de Dieu ou dans la conversation courante, tout comme on s'abstiendra de toute parole ou de tout acte qui puisse aliéner les esprits des hommes contre les juifs. Tous devront également prendre soin de ne pas imputer aux juifs de notre époque ce qui fut perpétré lors de la Passion du Christ»(5). Ce vote provoqua de vives réactions parmi les églises d'Orient de rite catholique. 99 pères ont voté non, 1651 ont voté oui, et 242 oui avec réserves.
Le scrutin final, qui eut lieu à la fin de la quatrième session en 1965, vit l'intervention des évêques d'Orient en bloc, déclarant leur opposition de principe à toute déclaration sur les juifs par le Concile. En fait, les 90 pères qui exprimèrent un vote négatif furent pour la majorité des Orientaux. Et pour cause, ils étaient les mieux placés pour comprendre tout le mal provoqué par la création artificielle de l'Etat d'Israël.
Ainsi naquit ce que l'on appelle aujourd'hui «l'Alliance judéo-chrétienne» devenue «civilisation judéo-chrétienne» malgré la haine que nourrissaient ces personnalités juives, à l'origine de ce projet, à l'encontre du christianisme. Jules Isaac situe, comme à regret, le grand essor du christianisme après la bataille du pont de Milvius, aux portes de Rome le 28 octobre 312, opposant Constantin à Maxence : «Il a suffi d'une bataille pour changer la face du monde, sa face religieuse. La victoire de Constantin, à juste titre, est considérée comme le point de départ d'une ère nouvelle, celle de l'Empire chrétien. A partir de ce moment, pour des raisons qui ne sont pas complètement éclaircies, Constantin, vainqueur, associe son destin à celui de l'Eglise du Christ.
Grande et surprenante révolution, déplorée par les uns, exaltée par les autres, une des plus importantes de l'histoire, dont le règne de Constantin n'est que le prélude, qui se continue et s'achève avec le siècle, l'extraordinaire et chaotique IVe siècle. Mais la fortune inouïe de l'Eglise devait entraîner l'infortune de la synagogue : pour celle-ci, le IVe siècle est une époque fatale qui débouche sur un avenir d'angoisse, de deuil et de catastrophes»(6). Depuis et des siècles durant, ce ne fut, entre judaïsme et christianisme, que luttes et affrontements, le plus souvent violents et parfois sournois, au cours desquels le judaïsme dut faire profil bas devant la puissance de l'Eglise.
Cependant, c'est au cœur même de l'Occident que devait naître l'affaiblissement du christianisme. Selon Josué Jéhouda, un des membres influents du «rapprochement» judéo-chrétien, la Renaissance, la Réforme et la Révolution de 1789 constituèrent «trois brèches ouvertes dans la forteresse décrépite de l'obscurantisme chrétien». Pour ce penseur juif, ces trois brèches visaient «à purger la conscience chrétienne des miasmes de la haine pour amender les effets suffocants et paralysants de la théologie chrétienne»(7). Et de constater, non sans satisfaction, que dans ces œuvres de déchristianisation «au fur et à mesure que le Christianisme dogmatique se relâche, les juifs graduellement se libèrent de la contrainte»(8). Le grand tournant devait se produire au lendemain de la création de l'Etat d'Israël du fait du rôle que lui assignèrent les USA et la Grande-Bretagne au sein d'une région que le président Eisenhower considérait comme «la plus importante zone stratégique du monde».(9)
Les ennemis intimes
Selon Josué Jéhouda, «l'expression courante judéo-chrétienne, si elle désigne l'origine juive du christianisme, a faussé le cours même de l'histoire universelle par la confusion qu'elle provoque dans les esprits, elle englobe deux notions qui s'opposent radicalement».(10) Pour lui, «Il est indéniable que l'antisémitisme constitue la maladie chronique du Christianisme».(11) A l'analyse des ouvrages consacrés par ces hommes de lettres de confession juive, on se demande comment des personnages aussi avisés que les prélats du Vatican aient pu consentir à faire autant de concessions en faveur de leur ennemi intime séculaire.
Indéniablement, le Concile Vatican II consacra la victoire historique du judaïsme conquérant sur un christianisme décadent. Mais les concessions fondamentales du Concile Vatican II envers le judaïsme n'ont pas été du goût du pape Paul VI, successeur de Jean XXIII et de certains dignitaires de l'Eglise qui comprirent, mais un peu tard, qu'ils étaient tombés dans un piège. En effet, quelque temps après la mort du pape Jean XXIII, le Vatican fit disparaître la fête de la «Circoncision de notre Seigneur» ou «fête du Saint-Prépuce», correspondant au 1er Janvier du calendrier liturgique romain, pour la remplacer par celle de la «Sainte Marie, mère de Dieu».
Il s'agissait ni plus ni moins que de couper le cordon ombilical liant le christianisme au judaïsme. En effet, cette fête de la «circoncision» s'expliquait par le fait que Jésus étant (supposé) né le 25 Décembre(12), la tradition voulait qu'il ait été circoncis 8 jours après, en raison de son origine juive, soit le 1er Janvier. Après avoir fait un sort à la «perfidie judaïque» chère aux oraisons du Vendredi Saint et à la prière des Impropères(13), le Vatican regrettait la remise en cause de l'accusation de «déicide » telle que décrite dans les Evangiles. II faut relever que lors du concile Vatican Il, les partisans des thèses de Jules Isaac avaient voulu pousser leur avantage en demandant que Jean XXIII soit canonisé par acclamations. La manœuvre fut habilement déjouée par Paul VI, qui fit pencher la balance pour une procédure de béatification classique en même temps que pour Pie XII.
Il ne faut donc pas se fier aux éloges réciproques échangés lors de la cérémonie mortuaire du cardinal Jean-Marie Lustiger, converti du judaïsme au christianisme en 1940 et qui a néanmoins exigé dans son testament que soit lu le «qadish», prière hébraïque des morts (retour aux sources 7), lors de la cérémonie tenue au sein même de la cathédrale Notre Dame de Paris. On comprend, dès lors, son apologie de l'Alliance judéo-chrétienne dans un article intitulé L'œuvre assignée aux juifs et aux chrétiens(14), lors du 40e anniversaire du Concile Vatican II.
D'ailleurs, le conflit sournois entre les ennemis intimes éclate parfois au grand jour. En 1999, une commission internationale fut créée entre le Vatican et des historiens juifs pour examiner le rôle de l'Eglise durant la Seconde Guerre mondiale et apurer ainsi un contentieux resté en suspens depuis le concile Vatican II. Les experts juifs, voulant certainement profiter de l'avantage que leur a conféré le baptême de l'Alliance judéo-chrétienne, exigent un libre accès aux archives du Saint Siège et à celles du pontificat de Pie XII(15). En août 2001, dénonçant un climat de défiance et de propagande envers l'Eglise catholique, orchestrée par le Congrès juif mondial (qui dure à ce jour), le père Peter Gumpel déclare que «dès le début des travaux, certains des membres juifs de la commission ont publiquement fait peser la suspicion et laissé entendre que le Saint Siège cachait des documents».
Cette polémique judéo-catholique prit de l'ampleur et finit par faire capoter la commission.(16) Cette lutte entre juifs et chrétiens se manifesta également aux Etats-Unis lors de la sortie du film de Mel Gibson La Passion du Christ taxé «d'antisémite», obligeant le Vatican à faire intervenir l'Opus Dei, considéré comme son armée secrète, pour le défendre. C'est Steve Mc Eveety, coproducteur, qui organisa la projection privée de ce film à l'attention de Jean Paul II et de ses proches collaborateurs dont le cardinal Joseph Ratzinger alors n° 2 du Saint Siège. A l'issue de la projection, le pape s'exclama : «C'est comme c'était».(17) On ne pouvait, dès lors, s'en prendre au film sans s'en prendre au pape, défenseur des Evangiles.
L'Alliance judéo-chrétienne, forgée patiemment dans le but que l'on sait, fut mise à mal. Catholiques et protestants mobilisèrent leurs puissants réseaux pour faire reculer les Sionistes de l'Anti-Defamation League.
Chrétien ou pas, un Arabe reste un Arabe
L'Alliance judéo-chrétienne fut ressentie par les Arabes chrétiens comme une trahison du Vatican à leur égard. Le silence du Vatican sur les crimes et nettoyages ethniques commis par l'Etat hébreux en Palestine depuis 1948 ne leur laissait qu'une seule issue pour se sortir du calvaire : l'exil pour ceux qui ne voulaient pas se battre. Abandonnant à contrecœur la terre de leurs ancêtres, qui a vu naître le christianisme, les Arabes chrétiens s'exilèrent en masse depuis cet événement. Cette hémorragie migratoire s'est accentuée suite à la guerre civile du Liban, provoquée et attisée par les USA, et s'est poursuivie durant les deux guerres imposées à l'Irak, toujours dans le seul intérêt des Etats-Unis et d'Israël, leur allié conjoncturel.
Il n'est qu'à rappeler la déclaration du pape Benoit XVI à l'occasion de la réception des lettres de créances de l'ambassadeur d'Israël au Vatican le 13 mai 2008 : «... Le Saint Siège se joint à vous pour remercier le Seigneur d'avoir réalisé les aspirations du peuple juif d'avoir un lieu dans la terre de ses Pères (...) Comme vous le souligniez, l'héritage judéo-chrétien peut nous inspirer pour orienter de nombreuses formes d'actions sociales et humanitaires à travers le monde (…) Le Saint-Siège reconnaît les besoins légitimes de sécurité et de défense d'Israël, et condamne sévèrement toute forme d'antisémitisme».
Non content de donner un blanc seing à la politique d'apartheid pratiquée par l'Etat d'Israël, le pape Benoît XVI n'hésita pas à s'attaquer à l'Islam lors de son discours prononcé à l'université de Ratisbonne le 12 septembre 2006. Citant une controverse entre l'empereur byzantin Manuel Il Paléologue (1350-1425) et un Perse musulman sur le thème du rapport entre foi, raison et violence, il établissait un lien, devenu à la mode, avec le terrorisme à la sauce islamique, sans se soucier qu'il mettait ainsi gravement en danger les Arabes chrétiens vivant auprès de leurs frères musulmans.Ses dénégations ne purent occulter le fait qu'il avait reçu, en visite privée, Oriana Fallaci, devenue célèbre en Occident pour ses écrits racistes contre les Arabes et l'Islam.
Ainsi, le Vatican participe de manière passive à la mainmise de cette région qui constitue, pour les services secrets britanniques et la CIA «une source prodigieuse de pouvoir stratégique et l'un des plus grands enjeux économiques de toute l'histoire de l'humanité»(18). Dans une lettre ouverte, adressée au pape, les Arabes chrétiens ont d'ailleurs bien compris qu'ils étaient abandonnés à leur triste sort : «Votre Sainteté, sachez que nous, Arabes chrétiens, nous ne sommes une minorité en aucune façon, tout simplement parce que nous étions des Arabes chrétiens avant l'Islam, et que nous sommes toujours des Arabes chrétiens après l'Islam.
La seule protection que nous cherchons est comment nous protéger du plan occidental qui vise à nous déraciner de nos terres et à nous envoyer mendier notre pain et notre dignité sur les trottoirs de l'Occident».(19).
Notes de renvoi :
1) Récit sur les souffrances et supplices ayant précédé la mort du Christ
2) Josué Jéhouda dans L'antisémitisme, miroir du monde.
3) St Jean Chrisostome, plus connu sous le nom de St Jean Bouche d'Or
4) Jules Isaac dans Jésus et Israël op cit
5) The Tablet, 26 septembre 1964, p. 1094 cité par Léons de Poncins
6) Jules Isaac dans Genèse de l'antisémitisme, pp. 155, 156.)
7) Josué Jéhouda dans L'antisémitisme, miroir du monde, édition Synthésis, Genève, 1958 w
8) Josué Jehouda, ibid.op cit p 14
9)Speigel Steven The other Arab Israeli conflict cité par S. Zunes dans La Poudrière
10) Josué Jehouda, ibid.op cit
11) Josué Jehouda, ibid. op cit
12) C'est en l'an 354 qu'est attestée la célébration de la Noël à la date du 25 Décembre
13) Reproches du Christ contre les juifs pour lui avoir fait subir les souffrances de la Passion
14) Le Monde du 28/ octobre 2005
15) pontificat de Pie XII 1939- 1958.
16) Le Monde du 05/9/01
17) The Wall Street journal, 17 décembre 2003
18) Foreign relations of US 1945, vol.VlI1 cité par S. Zunes dans La Poudrière.
19) Hayat al Huwik Atia Lettre ouverte des chrétiens arabes du Machrek à Sa Sainteté le Pape.


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