Le confrère Slimane Hamiche et notre collègue Fayçal Métaoui ont été les récipiendaires ex æquo du prix Omar Ourtilane – martyr de la presse algérienne, assassiné en 1995 – international initié par le journal El Khabar. Une récompense œuvrant pour la liberté de la presse en Algérie et de par le monde. La cérémonie s'est déroulée jeudi à l'hôtel Hilton. Les critères d'éligibilité sont professsionnalisme, intégrité, crédibilité, déontologie et engagement dans le combat pour la liberté d'expression et de la presse.Le jury, international, présidé par Ahmed Bedjaoui, est composé de grands noms des médias, comme Juliana Segrena (Italie), Ahmed Boughaba (Maroc), Yahia Chakir (Jordanie), Zoubir Souissi, Ali Djeri et Zakia Ourtilane, veuve de Omar Ourtilane (Algérie). Plusieurs noms de journalistes étaient en lice pour ce prix, notamment ceux de la Soudanaise Loubna Hussein, l'Observatoire des droits des journalistes irakiens, le Collectif indépendant des journalistes mauritaniens... «Cette distinction a une évidence et un symbolique spécifiques. Elle porte le nom d'un des martyrs de la liberté d'expression dans ce pays, Omar Ourtilane. Et puis, c'est un prix décerné par d'anciens journalistes et professionnels. Ce prix est aussi celui de toute une génération de journalistes qui est venue et a débuté avec le pluralisme médiatique en 1990. Ce prix est une nouvelle responsabilité car vous encourageant à consentir plus d'efforts pour maintenir le même niveau et aller plus haut. J'espère être à la hauteur de la confiance placée en moi», nous confiera Slimane Hamiche. Il a embrassé la carrière journalistique en 1988, à l'hebdomadaire l'Unité, puis à Wafa (périodique) de 1991 à 1992. Il rejoindra El Khabar en 1995 comme journaliste spécialisé en économie et société. En 2007, Slimane Hamiche occupera le poste de rédacteur en chef adjoint à la section Economie. Il a suivi plusieurs stages à l'étranger, notamment aux Etats-Unis. Dans la corporation, on aime l'appeler «El Hadj». Réagissant à l'issue de cette distinction, Fayçal Métaoui dira : «Je pense que c'est un prix qui est dédié à toute la presse. Un prix qui nous honore ainsi que tous les journaux qui, cette année, ont célébré leur 20e anniversaire d'existence comme le Soir d'Algérie, El Watan, El Khabar…20 ans, ce n'est pas beaucoup dans la vie d'une presse et d'un pays qui aspire à devenir démocratique et qui ne l'est pas encore. Je crois que ce prix va nous encourager à continuer sur la même voie. El Watan a aussi montré cette voie dans ce domaine à travers le respect des règles de déontologie, professionnelles et d'objectivité. Je crois que la crédibilité d'un journaliste est son capital. Il doit faire attention à cela. Il doit éviter les dérives. Il me semble qu'en Algérie, il n'y a pas que la télévision (ENTV, chaîne nationale) — à l'adresse de Nacer Mehal, ministre de la Communication, qui était présent — et que la radio (nationale). D'ailleurs, les médias sont toujours en quête de leur liberté et autre autonomie. Il y a aussi une presse écrite qui a fait énormément de choses pour pouvoir faire avancer les causes nobles de la société et qui continue à donner la parole à la population qui en a vraiment besoin, et ce, dans un pays où il n'y a pas beaucoup d'espaces d'expression ouverte. Et je crois que c'est peut-être le moment, 2010-2011, d'aller vers une véritable ouverture du champ audiovisuel pour que toute la société ait droit de cité.» Fayçal Métaoui, diplômé en marketing international de l'Institut national du commerce (INC) d'Alger, a débuté à El Watan, en 1990, comme correspondant de Blida puis en tant que journaliste permanent dans les rubriques société, nationale, internationale et il a été rédacteur en chef de 2004 à 2007. Actuellement, il est journaliste au service culturel d'El Watan.De front, Fayçal Métaoui a été analyste et chroniqueur à l'hebdomadaire arabophone indépendant El Khabar Hebdo de septembre 2008 à juin 2010 et animateur et coanimateur de plusieurs talk-shows politiques dont «Questions de l'heure», «En toute franchise», «Les rendez-vous de l'économie», «Le Café de la presse» à la Radio algérienne jusqu'à janvier 2010.
