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Cotation du dinar
Les limites du marché interbancaire des changes
Publié dans El Watan le 14 - 11 - 2005

Pour justifier les dévaluations successives du dinar, notamment la plus forte d'entre elle (40% en avril 1993), le FMI et les autorités algériennes avaient évoqué l'insuffisance des réserves de change, le déficit de la balance des paiements et la dette extérieure qui venait d'atteindre les 30 milliards de dollars, soit environ un tiers du PIB.
Ces dévaluations décidées en même temps qu'étaient libérés les prix des produits soutenus par l'Etat étaient présentées comme des sacrifices que la population devait nécessairement consentir pour redresser l'économie du pays avec la tacite promesse d'être payée en retour dès que l'Algérie aura renoué avec les équilibres macroéconomiques et l'aisance financière. Ces objectifs ayant été largement atteints (réserves de change et balance des paiements largement excédentaires, dette extérieure dérisoire, faible taux d'inflation, etc.), les Algériens, qui ont payé un lourd tribu aux thérapies de choc, notamment les dévaluations monétaires préconisées par le FMI, attendent désespérément des retombées positives susceptibles d'améliorer un train de vie qui ne cesse malheureusement pas de se dégrader. Leur désespoir est d'autant plus grand que les autorités politiques n'arrêtent pas de brandir comme des trophées les résultats économiques et financiers du pays, qui se résument en réalité à de très forts surcroîts de recettes dus à une flambée sans précédent des prix des hydrocarbures. Maintenant que tous les voyants de l'économie sont au vert, l'espoir des Algériens est de voir au moins leur monnaie reprendre un minimum de valeur supplémentaire par rapport aux devises fortes, bien conscients des effets positifs que ce raffermissement pourrait avoir sur leur pouvoir d'achat. Il n'auront malheureusement pas cette chance puisque le dinar algérien, contre toute logique économique et financière, n'arrête pas de dégringoler. En effet, contrairement aux allégations du gouverneur de la Banque d'Algérie, qui a récemment affirmé avoir réussi à stabiliser la valeur du dinar par rapport au dollar, les chiffres donnés par l'Office national des statistiques prouvent exactement le contraire. Les statisticiens de l'ONS font effectivement état d'une importante dépréciation du dinar, dont un dollar valait en moyenne 72,06 dinars en 2004 et qui ne vaut plus que 66,57 dinars en 2005. Les propos du gouverneur de la Banque d'Algérie ont de quoi étonner, surtout quand on sait que les déboires de notre monnaie sont la conséquence directe du mode de cotation bureaucratique qui prévaut depuis que la fixation du taux de change du dinar fut confiée en décembre 1995 à un marché interbancaire, un simulacre de marché des changes totalement inféodé à la Banque d'Algérie qui détient aujourd'hui encore le monopole de la devise et qui, à ce titre, a le pouvoir de fixer la parité externe du dinar à sa guise. Pour ce faire, son action consiste à réduire l'offre des devises et à réprimer la demande aujourd'hui limitée aux seuls importateurs disposant de l'équivalent dinars, aux voyageurs (allocation touristique), aux étudiants et aux malades se trouvant à l'étranger. Pour ces derniers l'accès à l'allocation devises est soumis à une procédure si compliquée que les ayants droit préfèrent s'adresser au marché parallèle, plus efficace et dont la parité n'est pas aussi éloignée qu'on pourrait le croire des taux pratiqués par les banques publiques qui n'hésitent pas à vous facturer de lourdes commissions. Tel qu'organisé, le marché officiel des changes exclut de son champ d'action de nombreux demandeurs de devises qui trouveront leur compte dans les circuits informels qui pratiquent des taux de 15% en moyenne supérieurs à ceux pratiqués par les banques. La question qui se pose aujourd'hui est de savoir si l'Algérie a intérêt à s'accommoder de ce modèle centralisé de fixation de la parité de sa monnaie, sachant qu'il est devenu anachronique, et comme on peut le constater, en total décalage avec les réalités du pays. Le fait que tous les pays qui l'avaient pratiqué durant de longues années (Turquie, Egypte, Argentine, Indonésie, etc.) l'aient abandonné au profit d'un système de change flottant, aurait dû donner à réfléchir à nos autorités qui malheureusement semblent se complaire dans le mode de gestion actuel. Outre le mode contestable de cotation du dinar dont les Algériens souffrent, force est de constater que la rigidité du système actuel ne peut s'accommoder de la tendance mondiale à l'ouverture, à laquelle l'Algérie a du reste souscrit. Son insertion largement entamée aux grands espaces commerciaux (OMC, zone de libre-échange euro-méditerranéenne) impose de réfléchir sans tarder à un modèle alternatif de marché des changes en conformité avec le mouvement de globalisation que le pays a décidé de suivre. Le prochain modèle devrait nécessairement reposer sur des mécanismes universels de fixation des parités, consistant à soumettre la valeur des monnaies flottantes aux seules règles du marché, l'autorité monétaire ne devant être présente que pour veiller au respect de la réglementation des changes qui tend du reste à s'universaliser. La réforme du régime de change est indispensable car il faut être bien conscient que le système en question a atteint ses limites et qu'il constitue un véritable blocage pour les entreprises contraintes d'accepter les taux et les conditions de changes imposées par la Banque d'Algérie alors qu'elles auraient pu en avoir de meilleures si elles étaient libres de s'adresser directement à d'autres places financières. Il faut également savoir que dans le système de change actuel, les entreprises résidantes en Algérie sont contraintes de demander l'accord de la Banque d'Algérie pour financer en devises des actes de gestion courants que constituent le financement de services importés (dépannages, études, conseils, franchise, etc.). Les banques commerciales n'étant pas habilitées à financer des services importés, les entreprises concernées doivent tout le temps solliciter l'accord de la banque centrale pour financer ces prestations indispensables à leur bon fonctionnement. Les entreprises algériennes ont besoin de s'ouvrir sur le monde et le régime de change en place constitue à l'évidence un obstacle à cette ouverture. C'est pourquoi il faut le réformer au plus tôt.

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