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Ces enfants nécessitent plus de soins que les enfants des familles socialement reconnues
Nassera Merah. Sociologue, militante féministe
Publié dans El Watan le 03 - 12 - 2010

-Pourquoi il n'existe aucun cadre juridique pour protéger les enfants nés sous X ?
Le code de la famille ainsi que les pratiques définissent la base de la société, la famille. La seule famille reconnue est composée d'éléments liés par les liens du mariage, aucun autre type de famille n'est prévu par la loi. A quel genre de statut, de surcroît, juridique, oseraient prétendre des êtres nés en dehors de toute organisation sociale, instituée ? Nés hors mariage, dans un pays où les relations sexuelles ne sont acceptées, hypocritement, bien sûr, qu'entre époux. Ces enfants sont nés d'une relation interdite par la société et la religion.
-Pourquoi les enfants sont-il stigmatisés, marginalisés dans la société ?
Ils sont d'abord occultés. Ce sont des non-êtres. Ils n'existent en aucun schéma social reconnu. Lorsque la société est confrontée à sa réalité, elle punit les victimes qu'elle a engendrées. Qui est responsable des relations refusées par elle ? Evidemment pas le géniteur, c'est-à-dire l'homme qui a eu des relations hors mariage. Lui, il ne sait presque jamais que la relation qu'il a eue avec une femme - ou imposée à une femme - a engendré un être vivant. La mère ? Celle qui abandonne son enfant, même culpabilisée, torturée, moralement et psychologiquement, peut se reconstruire, se faire une vie, apparemment «normale».
Le seul élément de cette relation qui se retrouve prisonnier de cette situation sera cet enfant conséquence. Cet être est le rappel permanent de l'hypocrisie sociale, il paie pour le non-respect des normes sociales. Qui paiera pour les fautes commises ? Ni le géniteur, inconnu, ni la mère, même identifiée mais cachée. L'enfant porte la responsabilité de ceux qui ont fauté mais sont absents. Pour une fois, ce sont les présents qui ont tort et les absents se protègent !
-Que deviendront ces enfants «assistés» non adoptés plus tard ?
L'Etat s'en occupe jusqu'à l'âge de 18 ans, plus tard, qui sait ce qu'ils deviennent, jetés dans un monde inconnu qui ne les connaît pas, rejetés par ceux qui les identifient comme enfants illégitimes. Qui accepte de prendre en charge des enfants qui portent les stigmates de la pseudo débauche de ses parents ? Certains s'en sortent, s'ils ont réussi des études, ou ont acquis un métier, ils s'intègrent dans la société comme ils peuvent. Mais le tour n'est pas joué, car lors du mariage, qui accepte d'épouser un homme, ou pire, une femme non conforme aux normes sociales ?
-Notre reportage à Djelfa montre combien, déjà bébés, ces enfants sont complètement délaissés…
Mais posons-nous la question : quels adultes engendrent une société qui rejette des nouveau- nés ? Combien sommes-nous à nous intéresser aux conditions de vie et de traitement de ces pauvres créatures, innocentes et complètement démunies ? Ces enfants sont souvent entassés, à peine nourris, sans les soins élémentaires exigés. Lorsqu'on développe toutes ces théories sur les conditions psychologiques de la mère, afin de préparer un enfant équilibré dès sa conception dans l'utérus, imaginons les conséquences de leur situation, eux, qui sont non seulement privés de tout mais, en plus, stigmatisés, marginalisés et rejetés. Plus pervers : cela expliquera plus tard, leur rejet, à leur tour, de la société et de ses normes. S'ils sont marginaux, délinquants aux yeux de la société, leurs comportements s'expliqueront donc…
-Les séquelles psychologiques resteront-elles ancrées chez l'enfant ? Si c'est le cas, pensez-vous qu'il faudrait un suivi psychologique ?
Les séquelles psychologiques de l'enfant resteront ancrées dans l'adulte qu'il deviendra plus tard. Le suivi psychologique est indispensable, mais jamais suffisant. Seule une prise en charge réelle de ces enfants, par la société, est à même de résoudre ces problèmes. Que font les prêcheurs, les religieux, les donneurs de leçons et les bien-pensants pour le sujet ? Suffit-il de condamner afin de masquer leurs propres écarts de conduite ? Combien sont-ils ceux à être capables de jurer qu'ils n'ont pas laissé des «traces» dans un corps de femme ? Ces traces ne sont que ces petits enfants rejetés.
-Quelles mesures préconisez-vous pour mettre terme aux mauvais traitements et négligences de ce genre ?
Les responsables doivent être eux-mêmes dénués de préjugés vis-à-vis de ces enfants afin d'exiger du personnel un bon traitement de ces être innocents. Mettre en place des structures avec les meilleures conditions d'accueil et de prise en charge. Ces enfants nécessitent plus de soins que les enfants des familles socialement reconnues.


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