Le Sommet mondial sur la société de l'information, qui a lieu à Tunis du 16 au 18 novembre 2005, est une opportunité pour connaître et faire connaître le concept de « la société de l'information » d'autant plus qu'il n'existe pas de définition universelle arrêtée et convenue, mais chacun a une approche spécifique. L'Algérie ne peut rester sur la touche. Le monde se divise en deux pôles : les pays connectés et les pays non connectés. On ne parle plus de fossé économique, mais de fracture numérique. Il est prévu qu'à la fin de 2005, il y aurait un milliard d'internautes dans le monde : 80% dans les pays de l'OCDE qui groupe les 30 pays les plus riches du monde, par contre, en Afrique, il y aurait 1% de ces usagers. Les éléments d'une stratégie nationale qui paraissent fondamentaux sont multiples. Il s'agit de l'adoption d'un ensemble gérable d'objectifs spécifiques et ciblés, l'utilisation d'indicateurs pour évaluer les progrès accomplis, l'utilisation de références pour observer le profil chronologique de la progression ou comparer cette progression d'un pays à l'autre, la comparaison des résultats d'expérience entre pays et la mise en place d'un mécanisme institutionnel spécialisé pour l'application des politiques. Qu'en est-il en Algérie ? Le marché algérien est l'un des plus importants de la région. C'est un marché important non seulement pour le Maghreb et l'Afrique, mais également pour l'ensemble des pays riverains de la Méditerranée et pour l'Europe en général. Avec une population de 32 millions (36 millions à l'horizon 2010), les jeunes adoptent très vite les produits et tendances dans le domaine des technologies de l'information et la communication. Aujourd'hui, la télédensité globale (fixe et mobile) a atteint 45% en octobre, contre seulement 5,28% en 2000. Le nombre d'accès à internet à haut débit (ADSL), inexistant en 2000, est passé à 112 000. Le plan d'action vise une télédensité globale de 80% à l'horizon 2010. Il vise aussi une connectivité de 40% à l'internet comme il vise une pénétration à l'ordinateur personnel de 20% (la moyenne d'un ordinateur par ménage à l'horizon 2010) grâce notamment à l'opération « Un PC pour chaque famille ». Une opération certes louable, mais qui risque de connaître quelques difficultés, car certaines banques hésitent à franchir le pas. Le ministre Boudjemaâ Haïchour a affirmé, lors du Siftech, qu'il aura une série de rencontres avec elles pour débloquer la situation. L'Algérie fonde de grands espoirs sur l'achèvement des travaux du cyberparc de Sidi Abdellah, qui constitue la première technopole algérienne qui se veut un lieu de travail, de transfert de technologie et de rencontres. Il est inadmissible que l'Algérie n'ait pas ce genre d'espace technologique alors qu'il existe dans d'autres pays : le Maroc a un technoparc à Casablanca, les Emirats arabes unis ont Dubai Internet City et la France a six pôles technologiques de cette envergure. Absence de statistiques détaillées Le nombre de cybercafés est passé de 100 à 7000 avec une nette concentration dans les grandes villes du Nord. Le nombre de PC importés est de 50 000 par an. Quatre sociétés activent sur le marché local, en l'occurrence Sacomi, KLC, Alfatron et Kourty Informatique. Ils y a aussi ceux qui sont importés par les particuliers ou ceux introduits frauduleusement en Algérie. Mais certains spécialistes déplorent l'absence de statistiques exactes et détaillées sur le secteur informatique dans notre pays puisqu'il n'y a aucune étude réalisée sur ce secteur. Les entreprises économiques se contentent de sites statiques sans la moindre interactivité, alors que sous nos yeux un nouveau monde est en train d'émerger. Seule une dizaine de fournisseurs d'accès à internet opèrent sur le marché algérien sur une soixantaine agréée (Cerist, Gécos, Icosnet, Eepad, Algericom, Medianet) et l'opérateur public, filiale d'Algérie Télécom, Djaweb. Le volume des investissements nationaux et étrangers dans le secteur des technologies de l'information et de la communication a atteint plus de 4 milliards US, ce qui témoigne des grandes opportunités qu'offre le marché national qui obéit aux seules règles de l'économie de marché. L'accès de l'Algérie au réseau internet remonte à 1991. Les premiers abonnés se sont connectés l'année suivante. Toutefois, il faut attendre le 5 août 1998 pour que les pouvoirs publics autorisent officiellement la fourniture au public d'un accès à l'internet par des sociétés spécialisées. Mais là où le web est le plus largement utilisé en Algérie, c'est en tant qu'outil de communication. Il constitue surtout un nouvel espace de rencontre et de débats, à travers des sites de forums et de chat. Les internautes n'hésitent pas à parler, librement, de sujets hautement douloureux en Algérie comme la crise de Kabylie ou du sida sans fausse pudeur. Internet devient graduellement le premier média des jeunes, devant même la télévision. Ils sont de plus en plus nombreux à créer leur blog (sortes de journaux personnels), un bon moyen, facile et sensiblement efficace de faire partager ses joies, ses peines, sa connaissance, ses frustrations, bref, de présenter un bout de sa vie au reste du monde, mais aussi à télécharger, voire partager des musiques. Envoyer et recevoir des messages par courrier électronique est l'activité numéro un des internautes. C'est un moyen rapide, efficace et peu coûteux de rester en contact avec amis et parents et même de se trouver des correspondants partout à travers le monde. Il y a aussi des candidats au visa. La majorité des étudiants avec une proportion très grande de jeunes de Kabylie, en raison de la présence d'un parent en France, envoient régulièrement des demandes d'inscription dans les universités parisiennes. Les filles qui reçoivent généralement beaucoup de mails passent leur temps à répondre à leurs admirateurs ou à nouer de nouvelles relations. Les sites les plus visités restent amour.fr, abcoeur.org, amitie.fr et wanadoo.dz mais surtout le MSN car la majorité des filles ont des boîtes électroniques chez hotmail. L'Algérie compte 1,5 million d'internautes, selon les chiffres donnés par le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication.
